L’adoption d’un nouveau modèle de développement au Maroc est de nature à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux, a souligné jeudi, à Kuala Lumpur (Malaisie), la Secrétaire d’Etat chargée de l’habitat, Mme Fatna El Khiel.
« Malgré les progrès manifestes mondialement reconnus, l’adoption d’un nouveau modèle de développement mieux adapté aux évolutions et au contexte du pays est nécessaire pour répondre aux besoins croissants des citoyens, accroitre la compétitivité et asseoir la prospérité du Maroc », a-t-elle ajouté lors d’une rencontre organisée par le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville en partenariat avec l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sous le thème « la gouvernance métropolitaine et le développement inclusif et durable des territoires : cas de Casablanca ».
Lors de cette rencontre, qui s’inscrit dans la continuité du dialogue territorial entre le Maroc et l’OCDE, Mme El Khiel a passé en revue les grandes réformes et les chantiers structurants initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et mené par le gouvernement.
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Il s’agit notamment de la mise en œuvre de la régionalisation avancée qui constitue un acquis institutionnel capital, et une prélude à une profonde réforme des structures de l’Etat, la déconcentration administrative comme corollaire nécessaire pour réussir le chantier de la régionalisation avancée, la politique rénovée de l’aménagement du territoire et le renouvellement des fondements de la politique urbaine nationale.
Il s’agit aussi de la réduction du déficit en logement et l’intensification de l’offre à travers la poursuite des efforts d’éradication des bidonvilles (où le Maroc est l’un des pays référence en la matière au niveau mondial), le traitement des maisons menaçant ruines, la facilitation de l’accès des différentes couches sociales au logement décent ainsi que le développement rural et l’engagement exprimé au sommet de l’Etat en faveur de la coopération sud-sud, a précisé la ministre.
A l’instar des autres pays du monde, le Maroc est confronté à une croissance démographique ayant généré une forte urbanisation au cours des 50 dernières années (entre 1960 et 2014, la population urbaine a été multipliée par six), une littoralisation accentuée (entre 1971 et 2014, le taux d’urbanisation du littoral atlantique au Maroc est passé de 55% à 70% et celui du littoral méditerranéen de 22% à 50% alors que plus de 53% de la capacité touristique et 92% des industries sont situées à proximité de la côte) ainsi qu’une métropolisation croissantes, a fait savoir Mme El Khiel.
Face aux mutations et défis auxquels sont confrontés les territoires marocains, poursuit la ministre, le gouvernement du Maroc a souhaité bénéficié de l’expérience des pays membres de l’OCDE pour lui apporter un appui en matière de conception et de mise en œuvre des politiques de développement territorial.
La responsable marocaine a par ailleurs remercié l’ONU-Habitat pour son engagement à apporter l’appui nécessaire aux différents pays en matière de conception et de mise en œuvre des politiques de développement territorial dans l’objectif de favoriser l’inclusion territoriale et sociale et d’améliorer la compétitivité et la qualité de vie de ses habitants ainsi que l’OCDE, qui a accompagné le Maroc pour mener un dialogue sur les politiques de développement territorial.
La directrice du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, le développement local et le tourisme à l’OCDE, Mme Lamia Kamal Chaoui, a pour sa part partagé les résultats de quelques études sur Casablanca, le moteur de l’économie nationale, et qui possède un potentiel qui demeure sous-exploité.
Elle a par ailleurs, noté que la forte pression démographique a engendré un grand déficit en matière de logement, reconnaissant des progrès importants accomplis notamment dans le domaine de l’éradication des bidonvilles.
Et de relever que la capitale économique du Royaume connait des défis dans le domaine du transport et de la pollution car, a-t-elle dit, on n’a pas anticipé sur ce taux d’urbanisation rapide.
Mme Chaoui a assuré de l’appui de l’OCDE au Maroc afin d’apporter des solutions aux problèmes de l’urbanisation.
Initié par le programme des Nations-Unies sur les établissements humains (ONU-Habitat), sous le thème « Ville 2030 : des villes pour tous, mettre en œuvre le nouvel agenda urbain », le WUF vise à examiner les solutions et les mécanismes adéquats pour une meilleure gestion des villes et des espaces urbains.
Les participants débattent aussi des moyens à même de mettre en œuvre le Nouveau Programme pour les villes (Habitat III) approuvé lors de la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable en 2016 à Quito en Équateur.