L’Afrique du Sud accuse Israël de génocide à Gaza, la France s’oppose

La France a exprimé son désaccord avec la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye. Le pays africain reproche à l’Etat hébreu d’avoir commis un génocide à Gaza lors des affrontements meurtriers de 2022. La France considère que cette accusation est infondée et qu’elle porte atteinte à la gravité du concept de génocide.

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a justifié cette position lors d’une séance à l’Assemblée nationale. « Les allégations de génocide portées contre l’Etat juif sont inacceptables et dépassent les limites de la morale. Le terme de génocide ne doit pas être banalisé ni instrumentalisé à des fins politiques », a-t-il affirmé.

L’Afrique du Sud s’appuie sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l’ONU en 1948, pour soutenir sa plainte. Selon le pays, Israël aurait violé cette convention en menant une campagne de destruction systématique et intentionnelle du peuple palestinien à Gaza. Le pays invoque notamment le nombre élevé de victimes civiles, les bombardements indiscriminés, le blocus humanitaire et les violations des droits de l’homme.

Israël a rejeté ces accusations devant la CIJ et a plaidé sa légitime défense face aux attaques du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Israël a reçu le soutien des Etats-Unis, son principal allié, qui ont qualifié la plainte sud-africaine de « sans fondement » et de « contre-productive ». L’Allemagne a également pris position en faveur d’Israël et a déclaré de façon « ferme et sans équivoque » que les accusations de génocide étaient « sans aucun fondement ». Berlin a estimé que l’Afrique du Sud détournait la Convention sur le génocide de son objectif initial et qu’elle nuisait à la crédibilité du tribunal.

La CIJ, qui est l’organe judiciaire principal de l’ONU, a pour mission de régler les différends juridiques entre les Etats. Elle n’a pas de pouvoir contraignant, mais ses arrêts sont considérés comme ayant une grande autorité morale et juridique. La CIJ devra examiner la recevabilité et le fond de la plainte sud-africaine, ce qui pourrait prendre plusieurs années.

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