L’Afrique du Sud, l’un des pays les plus touchés par la tuberculose

L’Afrique du Sud figure sur les trois listes mondiales des pays les plus touchés par la tuberculose, la tuberculose associée au VIH/Sida et la tuberculose pharmaco-résistante, ont indiqué Mercredi à Durban (620 km de Pretoria) des participants à une Conférence internationale sur le sida.

«L’Afrique du Sud doit réinventer la façon dont elle gère la tuberculose et surmonter les échecs collectifs dans la lutte contre cette épidémie qui continue de faire des ravages et menace la santé publique dans le pays», ont déclaré des scientifiques lors de cette conférence qui se tient sous le thème «Agir, se connecter et mettre fin à l’épidémie».

Pour preuve, déplorent-ils, plus d’un million de citoyens ont succombé depuis 2010 à la tuberculose, qui est pourtant évitable et guérissable, alors que plus de 110.000 personnes atteintes de cette épidémie ont perdu la vie entre 2020 et 2021.

Les conférenciers ont, à cet égard, souligné qu’entre 2019 et 2020, le nombre de tests de dépistage de la tuberculose fournis en Afrique du Sud a diminué de 23 % et les notifications de cas ont baissé de 25 %. «Il y a eu une certaine reprise depuis 2022, mais on estime que la pandémie de Covid-19 a annulé 12 années de progrès mondiaux contre la tuberculose», regrettent-ils.

Relevant que la pandémie de COVID-19 et les blocages associés ont gravement affecté les services de lutte contre la tuberculose dans tout le pays, les scientifiques ont fait constater que le pays a enduré au cours des trois dernières années la crise de santé publique la plus grave avec la résurgence de plusieurs épidémies.

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Pour réduire les mortalités, les ils ont préconisé certaines nouvelles interventions et développements comprenant les activités de dépistage élargies, l’utilisation de la radiographie pulmonaire et d’un système de notification des résultats de la tuberculose aux patients par SMS pour améliorer le lien avec le traitement.

Il s’agit aussi d’introduire des schémas thérapeutiques plus conviviaux pour les patients, un régime pédiatrique de quatre mois contre la tuberculose sensible aux médicaments et un régime de six mois contre la tuberculose résistante aux médicaments, afin d’améliorer la rétention dans les soins, notent-ils encore.

S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, le ministre sud-africain de la Santé, Joe Phaahla, estime que son pays déploie des efforts pour atteindre l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de réduire les cas de tuberculose de 50 pour cent d’ici 2025. « L’incidence estimée de la tuberculose est passée, entre 2009 et 2021, de 644.000 à 304.000», a-t-il précisé.

Il a mis en exergue l’impératif de mettre en place un Plan visant à inverser les effets négatifs de la pandémie de COVID-19, à travers une stratégie axée sur des objectifs et fondée sur des preuves pour trouver des personnes atteintes de tuberculose non diagnostiquée et renforcer le lien entre les personnes diagnostiquées, le traitement, les soins et la prévention.

D’autres intervenant ont souligné que le fait que nous utilisions encore des outils centenaires pour lutter contre l’infection la plus mortelle au monde trahit un manque total d’ambition. «Avant de pouvoir éliminer la tuberculose, nous devons mettre fin à notre manque d’ambition et ce n’est que lorsque nous deviendrons plus ambitieux que nos chefs d’État se rallieront et nous soutiendront», soutiennent-ils.

La Conférence internationale sur le sida se tient, du 20 au 23 juin dans la ville sud-africaine de Durban. Elle rassemble la communauté du VIH, y compris des scientifiques, des chercheurs, des militants sociaux, des exécutants de programmes, des décideurs et des personnes vivant avec le virus.

L’objectif est d’examiner les progrès réalisés en matière de lutte contre le VIH/Sida et l’épidémie de tuberculose au milieu des pandémies et d’autres menaces sanitaires.

La rencontre fournira également une plate-forme pour faire le point sur les priorités émergentes et la réponse post-pandémique au VIH/Sida, à la tuberculose et aux infections sexuellement transmissibles (IST), en tant que menace pour la santé publique.

Avec MAP

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