L’Afrique et la souveraineté énergétique : la nécessité de travailler ensemble

Abderrahim El Hafidi, Directeur général de l’Office national de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE)- Président du Conseil d’Administration du Global Sustainable Electricity Partnership (GSEP), intervenant sous le thème « Les ressources naturelles en Afrique : Comment réduire la dépendance internationale et favoriser le développement économique ? »

Dans sa communication, il a fait le bilan de la situation énergétique en Afrique, estimant que le continent est loin d’utiliser son potentiel énergétique. Chiffres à l’appui, le DG de l’ONEE dresse les politiques à mener pour faire profiter le continent de ses propres ressources énergétiques.

Dans son intervention lors de la deuxième édition du Forum MD Sahara, qui s’est tenu le 4 mars 2023 à Dakhla, Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), a souligné la nécessité pour les pays africains de travailler ensemble pour atteindre la souveraineté énergétique, en mettant en évidence le vaste potentiel des sources d’énergie renouvelables sur le continent, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne. Il a également évoqué les défis à relever pour parvenir au développement en Afrique, notamment la maîtrise technologique et l’investissement. Enfin, il a exprimé son optimisme quant au fait que les pays africains disposent des moyens et des ressources nécessaires pour relever ces défis et créer un avenir durable et prospère.

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L’importance de travailler ensemble

Le président du conseil d’administration du Global Sustainable Electricity Partnership (GSEP) a souligné l’importance de travailler ensemble pour développer la souveraineté énergétique en Afrique, et a partagé les défis opérationnels qui doivent être abordés pour y parvenir. El Hafidi a mis en avant les ressources énergétiques de l’Afrique, qui représentent 12 % des réserves mondiales de pétrole, 8 % des réserves de gaz naturel et 6 % des réserves de charbon. Il a également évoqué le potentiel de l’Afrique en matière d’énergies renouvelables, dont 60 % du potentiel solaire mondial et plus de 70 % du potentiel éolien mondial. Malgré ce potentiel, il a noté que l’Afrique n’a développé que 1 % de sa capacité solaire et 0,7 % de sa capacité éolienne. Il a souligné la nécessité pour les pays africains de tirer parti de ces ressources pour atteindre leurs objectifs de développement. Le président du conseil d’administration du Global Sustainable Electricity Partnership (GSEP) estime que le développement interne basé sur l’expertise africaine et l’utilisation des ressources du continent peut conduire à une valeur ajoutée significative qui permettra aux Africains d’accéder à l’énergie et à d’autres infrastructures. Selon lui, plus de 45 % du coût de production d’un mètre cube d’eau potable provient de l’électricité, et l’énergie est également un élément essentiel pour la construction de routes, de barrages et de ponts. El Hafidi a cité l’exemple du Maroc, qui dépendait de sources extérieures pour plus de 97 % de ses besoins énergétiques en 2009. Cependant, la crise a conduit le pays à innover et à mobiliser ses ressources, notamment solaires, éoliennes, hydroélectriques, géothermiques et houlomotrices. L’objectif du Maroc est de réduire sa dépendance vis-à-vis des sources extérieures en valorisant ses ressources.

Réduire la dépendance à l’égard des sources extérieures

Pour Abderrahim El Hafidi, la cause fondamentale du manque de développement de l’Afrique est son incapacité à exploiter ses ressources naturelles. Les pays africains doivent développer leur capacité interne à créer des produits et des services à valeur ajoutée à partir de leurs ressources naturelles. Ce faisant, ils réduiront leur dépendance à l’égard des sources extérieures et offriront à leurs citoyens la possibilité d’accéder à une énergie abordable, à de l’eau propre et à des infrastructures. El Hafidi a cité l’exemple du Maroc, qui a pu réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis des sources extérieures de 97 % à un pourcentage inférieur en investissant dans des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique et l’énergie géothermique. Le Maroc a su innover et mobiliser ses ressources pour développer son secteur énergétique, même s’il ne dispose pas de réserves importantes de pétrole, de gaz ou de charbon. Il a souligné la révolution de l’énergie éolienne en cours dans le pays, avec des coûts de production actuellement de 25 centimes de dirhams par kilowattheure (kWh) et qui devraient tomber en dessous de 20 centimes par kWh d’ici 2030. Il a souligné que ce qui est réalisable au Maroc l’est aussi dans le reste de l’Afrique. Il indique que 60 % des meilleurs corridors solaires et 70 % des meilleurs corridors éoliens du monde se trouvent en Afrique. Il a également souligné l’importance de l’énergie hydroélectrique, qu’il a qualifiée de « ressource énergétique » pouvant servir de « soupape de sécurité » pour l’intermittence générée par les énergies renouvelables. Il a indiqué que le Maroc lançait un projet intégré novateur qui démontrerait la viabilité du système de sauvegarde des énergies intermittentes, qui consiste à coupler l’énergie solaire et éolienne à l’énergie hydroélectrique en utilisant des stations de pompage pour garantir la continuité de l’approvisionnement en énergie même lorsqu’il n’y a pas de soleil ou de vent. Il souligne que l’Afrique a une occasion extraordinaire de se positionner en tant que leader dans le contexte énergétique mondial, alors que le monde évolue vers les énergies renouvelables.

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