L’Aïd al-Adha, une fête sacrifiée par la hausse des prix du transport

L’Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice, approche à grands pas et sera célébrée le 29 juin au Maroc. À cette occasion, de nombreux Marocains souhaitent rejoindre leurs proches pour partager ce moment de convivialité et de piété. Mais, leur projet se heurte à une difficulté majeure : le coût exorbitant des billets de bus, qui connaît une envolée spectaculaire à l’approche de l’événement. Cette flambée des tarifs s’inscrit dans un contexte de renchérissement généralisé du coût de la vie, malgré les promesses du gouvernement, qui semble impuissant à endiguer le phénomène.

D’après le quotidien Al-Masaa, les citoyens qui aspirent à retrouver leur famille se sentent floués par les transporteurs qui spéculent sur la forte demande.

Cette fête se déroulera encore dans un climat de tension économique lié à plusieurs facteurs dont le conflit en Ukraine qui a entraîné la hausse de plusieurs produits Interrogés par la source, certains voyageurs expriment leur ras-le-bol face à ce problème récurrent : les tickets de bus deviennent inabordables juste avant la fête. “Nous profitons de l’occasion”, c’est la justification des transporteurs.

La hausse des prix est également palpable dans toutes les gares routières. Des vendeurs ambulants, résignés face à l’augmentation des billets qui deviennent plus chers chaque année la semaine précédant l’Aïd al-Adha. Ils estiment même que c’est un phénomène bien connu contre laquelle personne ne réagit. Pourtant, le gouvernement avait fait des engagements sur la maîtrise de l’inflation durant la fête de l’Aid.

Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux d’inflation annuel du Maroc a atteint 7,1 % en mai 2023, le plus faible en un an, après une progression de 7,8 % le mois précédent, l’inflation alimentaire ayant décéléré à 16,1 % (contre 16,9 % en avril) et les coûts de transport ont nettement reculé. (-2,2% contre -0,1%). Par ailleurs, la croissance des prix est restée stable pour les boissons alcoolisées et le tabac (5,3 %), l’éducation (4,5 %), le logement et les services publics (1,1 %) et la santé (0,5 %).

En revanche, les coûts s’accroissent légèrement pour la restauration & hôtellerie (6,9% vs 6,7%) et la communication (0,5% vs 0,4%). Le taux de base, qui exclut les éléments volatils, s’est établi à 6,4 % en mai, après une précédente augmentation de 7,6 %. D’un mois à l’autre, les prix à la consommation ont bondi de 0,4 % en mai, après un gain de 1,4 % en avril.

Cette fluctuation des prix n’a pas épargné le transport. Par exemple, pour un trajet en bus Rabat-Tiznit, il faut compter 300 DH, soit deux fois plus qu’il y a un an. Pour un trajet en bus de Rabat à Marrakech, 110 DH sont exigés, soit 30% de plus que l’an dernier. Un luxe inaccessible pour de nombreuses familles.

Les gares routières et ferroviaires sont généralement bondées juste avant les vacances en raison du grand nombre de personnes rentrant chez elles. Cependant, les prix élevés du carburant ont contraint les compagnies de transport à augmenter les prix, de sorte que les ventes de billets ont chuté de façon spectaculaire, tout comme l’année dernière.

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