L’Algérie face à la crise migratoire : des enfants séparés de leurs parents au cours des refoulements
C’est une réalité de plus en plus préoccupante, l’Algérie se trouve au cœur d’une controverse internationale en raison de ses pratiques de refoulement systématique des migrants subsahariens. Entre le 1er et le 12 août, plus de 2000 migrants ont été expulsés vers le Niger, laissant entrevoir une situation critique sur le traitement réservé à ces personnes en quête de refuge.
Aziz Chehou, coordinateur d’Alarm Phone Sahara (APS) basé à Agadez, a documenté plusieurs cas de maltraitance, évoquant notamment des situations tragiques où des enfants ont été séparés de leurs parents au cours de ces refoulements. Ces pratiques inhumaines ne sont pas des exceptions isolées mais témoignent d’une tendance profondément ancrée dans la manière dont le régime algérien aborde la question migratoire. En effet, environ 25 000 Subsahariens auraient déjà été touchés par des traitements dégradants.
Les répercussions de cette politique brutale ne se limitent pas seulement à la souffrance individuelle des migrants mais s’étendent également aux tensions diplomatiques. En avril, le gouvernement nigérien n’a pas hésité à convoquer l’ambassadeur d’Algérie pour exprimer son indignation suite au traitement cruel réservé aux migrants nigériens. Ceux-ci sont non seulement victimes de violences physiques, mais également dépouillés de leurs biens avant d’être abandonnés dans des conditions humanitaires désastreuses.
Selon plusieurs organisations, ces abus ne sont pas récents. Le traitement dégradant des migrants subsahariens par l’Algérie s’inscrit dans une routine institutionnalisée, émanant d’un régime qui, par ailleurs, a imposé un black-out médiatique sur le sort des migrants dans le pays. Les défenseurs des droits de l’homme font face à de grandes difficultés pour obtenir des informations fiables sur ces personnes.
En dehors des frontières algériennes, les pays voisins, tels que le Niger et le Mali, sont également touchés par les conséquences de ces expulsions. Dans ces nations, des organisations de défense des droits de l’homme ont énoncé des pratiques similaires, notamment des refoulements massifs et des traitements violents réservés aux migrants. Ces derniers sont transportés, souvent dans des conditions désastreuses, par bus et abandonnés dans des zones désertiques impitoyables, posant ainsi un véritable.
C’est dans ce contexte que les appels à l’aide des ONG se multiplient afin d’alerter sur ces violations des droits humains qui continuent de se perpétuer sans véritable réponse appropriée.