Lancement à Madrid du Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires avec la participation du Maroc
Le Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires (BAB), organisme destiné à renforcer le dialogue entre les gouvernements et le secteur privé et à améliorer les capacités des organisations patronales, a vu le jour, jeudi à Madrid, à l’occasion d’une conférence entrepreneuriale maquée par la participation de responsables publics, de diplomates, d’acteurs économiques, d’experts et d’universitaires des pays d’Europe, d’Afrique du nord, dont le Maroc, et du Moyen Orient.
La création de ce conseil consultatif avait été proposée lors de la Conférence ministérielle MENA-OCDE tenue en octobre 2016 à Tunis, dans l’objectif d’aider le secteur privé à jouer un rôle de partenaire crédible dans l’élaboration des politiques et des réformes économiques.
Intervenant à l’ouverture de cette conférence, le co-président du Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires, Joaquim Gay de Montella (Espagne), a souligné que les pays de la région MENA et de l’OCDE font face à de grands défis qui nécessitent des réformes et des mesures de grande envergure pour être relevés.
Pour mieux affronter ces défis, a-t-il dit, le rôle des organisations patronales ne peut se réduire à accompagner les agents publics, plaidant pour une relation de réciprocité entre les secteurs privé et public.
Il a noté, dans ce sens, que le conseil consultatif, qui vient d’être créé, est appelé à être une plateforme régionale de dialogue politique, bien placée pour aider à accroître la densité, la qualité et la visibilité du dialogue public-privé dans la région.
Samir Majoul (Tunisie), co-président du Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires, a relevé que la création de cette nouvelle structure régionale manifeste une volonté commune de donner un élan significatif à la coopération entre les opérateurs économiques et institutionnels de la région.
Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’une initiative dans le cadre des efforts visant à renforcer la résilience économique et la croissance inclusive dans la région, appelant au renforcement du rôle des organisations patronales dans la défense des politiques publiques, à travers la consolidation des capacités, le transfert des connaissances, le partage des bonnes pratiques et l’accès à l’information économique et financière.
« Par l’engagement actif de cette initiative régionale, je suis sûr que nous franchirons une étape importante sur la voie de l’émergence et la croissance« , a souligné Majoul.
S’exprimant lors d’une session sous le thème « Quelles formes de dialogue public-privé sont plus efficaces« , programmée lors de cette conférence, le secrétaire général du ministère des Affaires générales et de la Gouvernance, Aziz Ajbilou, a souligné l’importance du dialogue, de manière générale, en tant qu’outil nécessaire pour apprendre les uns des autres.
Evoquant le cas du Maroc, Ajbilou a relevé que le dialogue est devenu une nécessité de par le degré de maturité atteint au niveau de la conception des stratégies sectorielles et de l’ensemble des réformes stratégiques menées, ainsi que de la mise en œuvre et la coopération avec le patronat sur la politique publique.
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Durant les 15 dernières années, le Maroc a suffisamment mis l’accent sur un certain nombre de problématiques pour faire en sorte que le dialogue entre le patronat et le secteur public se fasse sur une base solide dans un cadre où chacun peut jouer son rôle pour plus d’efficacité sur le terrain, a-t-il poursuivi.
Ajbilou a évoqué, dans ce sens, la création en 2009 du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) justement pour renforcer la coordination interministérielle et le dialogue public-privé, instaurer un pilotage stratégique des réformes et coordonner la stratégie du gouvernement relative à l’environnement des affaires.
Il s’agit, a-t-il ajouté, d’une plateforme de concertation et de travail en commun, d’une part entre les secteurs public et privé et, de l’autre, entre les différentes composantes du secteur public.
Selon le responsable marocain, le travail accompli dans le cadre du CNEA a donné des résultats probants, comme en témoigne le saut qualitatif illustré par l’amélioration du classement du Maroc dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale, passant du 129e rang avant la création dudit comité à la 69e position sur 190 pays en 2018.
Lors d’une autre session sur le thème « stratégie du secteur privé et initiatives de la société civile : relations hispano-marocaines« , l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Ricardo Diez Hochleitner, a mis l’accent sur la création du Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES), un organe qui est animé d’une grande volonté de mettre en œuvre des projets concerts au service de la coopération économique entre les deux pays.
Le Maroc et l’Espagne ont largement intensifié leurs relations bilatérales durant les 15 dernières années dans plusieurs domaines, à la faveur de nombreux instruments, dont les Réunions de haut niveau, a-t-il relevé, soulignant la qualité du partenariat économique et commercial entre le deux pays.
Le diplomate espagnol a mis en exergue aussi le changement fondamental de la structure des relations économiques bilatérales qui ne se basent plus sur la conception classique de transmission des biens et services, mais sur la création d’une chaîne globale de valeurs grâce à la complémentarité et la coopération de plusieurs unités de production dans les deux pays.
« Cela a eu comme résultat que plus du tiers de toutes les exportations de l’Union Européenne dirigées vers le Maroc sont fabriquées en Espagne et que 40% des exportations marocaines vers l’UE ont pour destination le pays ibérique« , s’est réjouit Diez Hochleitner.
María Teresa Fernández de la Vega, présidente du Conseil d’État espagnol et de la Fondation Femmes pour l’Afrique, s’est félicitée aussi du lancement du Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires, appelé à être outil précieux au service du développement de la région MENA. Elle a, par ailleurs, plaidé pour une inclusion active des femmes dans le secteur économique régional.
Le Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires ambitionne de contribuer à consolider le dialogue public-privé et améliorer les mécanismes de collaboration entre les deux parties. Il se veut aussi une plateforme dynamique répondant aux priorités et aux besoins de ses membres et de ses partenaires.