L’ancien ministre algérien de la Défense renvoyé en justice pour crimes contre l’Humanité

La décision a été prise par la justice Suisse ce mardi 29 août. Le ministère public de la Confédération (MPC) a opté pour le renvoi de l’ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, devant le Tribunal pénal fédéral (TPF). L’objet de cette action concerne des infractions relevant du droit international humanitaire.

Les faits reprochés sont liés à des allégations qui suggèrent que durant la guerre civile des années 1990 en Algérie, Nezzar aurait été impliqué dans l’approbation et la coordination d’actes de torture. Il convient de noter que ces événements avaient déjà conduit à son arrestation en Suisse en 2011.

Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense et occupant des postes de haut niveau au sein de l’armée et des services de renseignement algériens au début des années 1990, est désormais le prévenu. Les accusations portées à son encontre concernent son rôle présumé dans l’autorisation, l’organisation et la promotion d’actes de torture, ainsi que d’autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants pendant la période de la guerre civile en Algérie.

Violences

Des accusations encore plus graves pèsent sur Khaled Nezzar, selon les autorités judiciaires suisses. Le ministère public de la Confédération (MPC) a énoncé dans un communiqué officiel que Nezzar est également confronté à des charges liées à de graves violations de l’intégrité physique et mentale des individus, à des détentions arbitraires suivies de condamnations, ainsi qu’à des exécutions extrajudiciaires.

L’acte d’accusation expose en détail comment Khaled Nezzar, en sa qualité de personnage influent en Algérie, ayant occupé les postes de ministre de la Défense et de membre du Haut comité d’État, aurait placé des personnes de confiance à des positions clés. Avec une intention délibérée et consciente, il aurait mis en place des structures visant à réprimer l’opposition islamiste, suivant une stratégie qu’il aurait élaborée.

Les conséquences de ces manœuvres auraient été la commission de crimes de guerre et la mise en œuvre d’une persécution systématique et généralisée à l’encontre des civils accusés de soutenir les opposants.

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Le MPC a répertorié en détail onze incidents survenus entre 1992 et 1994. Les individus supposément victimes auraient été soumis à des actes de torture impliquant des méthodes telles que l’utilisation de l’eau et d’électrochocs, ainsi qu’à d’autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants, entraînant de graves atteintes à leur intégrité physique et mentale.

L’accusation maintient que le prévenu aurait consciemment approuvé, coordonné voire ordonné ces actes répréhensibles. Ces conclusions seront exposées par le MPC lors des audiences majeures qui se tiendront devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Néanmoins, il est crucial de souligner que la présomption d’innocence s’applique au prévenu jusqu’à ce qu’un jugement définitif soit rendu, a précisé le MPC.

Âgé de 85 ans, Khaled Nezzar, qui fait l’objet de ces accusations, avait été appréhendé durant son séjour à Genève en 2011. Cette arrestation avait été déclenchée par une plainte déposée par des victimes de torture et l’ONG Trial International. En réponse, le Ministère Public de la Confédération (MPC) avait procédé à un interrogatoire. Suite à cette démarche, le MPC avait lancé une enquête pénale couvrant des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

En 2017, le MPC avait alors clos le dossier, invoquant l’absence d’un conflit armé au début des années 1990 en Algérie. Cependant, en 2018, le Tribunal Pénal Fédéral (TPF) avait publiquement révoqué cette décision de clôture et renvoyé l’affaire au MPC, qui avait alors dû reprendre les investigations. Selon les informations diffusées par Trial International, la période allant de 1992 à 2000 aurait été marquée par la mort ou la disparition de quelque 200 000 individus en Algérie, aux mains des généraux.

De nos jours, le général algérien à la retraite, bien qu’influent et commanditaire de divers actes hostiles envers ses adversaires, serait actuellement dans son village natal de Seriana, situé dans la wilaya de Batna à 500 km à l’est d’Alger. En raison de son état de santé gravement déclinant ces derniers temps, un émissaire de Saïd Chengriha l’aurait incité à quitter Alger pour recevoir des soins. Tandis que les médias citent des proches qui estiment qu' »il n’y a plus rien à faire pour lui », plusieurs sources concordantes évoquent même qu’il serait en train d’agoniser.

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