Le CESE plaide pour un renouvellement des informations sur la mendicité

Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a publié, le 20 mars, un avis préconisant l’abolition de la criminalisation de la mendicité. Ce conseil consultatif a mis en lumière l’absence de données récentes sur la mendicité dans le pays, la dernière enquête nationale remontant à 2007 et évaluant le nombre de mendiants à environ 200 000 individus.

Le CESE considère que la stratégie actuelle de lutte contre la mendicité est défaillante et ne respecte pas les standards internationaux. La mendicité est perçue comme un phénomène social complexe et préoccupant, adoptant diverses formes : nécessité économique, choix personnel ou contrainte exercée par des réseaux organisés. Elle pose des dilemmes éthiques, économiques et humanitaires, interrogeant les valeurs fondamentales de la société marocaine.

Le manque criant de données actualisées entrave la compréhension contemporaine de la mendicité. Le CESE insiste sur l’importance de mener des recherches approfondies pour saisir l’ampleur et la nature de ce phénomène. Par ailleurs, le conseil critique les programmes sociaux actuels destinés à combattre la pauvreté et la précarité, les jugeant fragmentés, inadéquatement ciblés et peu adaptés aux besoins des populations vulnérables. Il souligne aussi le manque de ressources allouées aux infrastructures sociales et au plan national visant à protéger les enfants de l’exploitation à travers la mendicité.

Pour remédier à cette situation, le CESE suggère une révision du cadre juridique, notamment en éliminant la pénalisation de la mendicité et en accentuant les sanctions contre ceux qui exploitent les mendiants. Le conseil recommande également de renforcer les dispositifs de protection de l’enfance, de développer des alternatives pérennes à la mendicité, d’améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux, et d’adopter une approche préventive pour accroître la résilience des familles. Il appelle à une lutte plus efficace contre la pauvreté et les inégalités, ainsi qu’à une amélioration de l’accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation et l’emploi, pour tous les citoyens marocains.

Par ailleurs, Le conseil propose une série de mesures déclinées en quatre axes intégrés. Le premier concerne « l’éradication complète de l’implication des enfants dans la mendicité », en renforçant le soutien aux unités de protection de l’enfance (UPE) en termes de structuration, d’organisation, de moyens humains et matériels, ainsi que par le renforcement des mesures répressives à l’égard des exploiteurs et trafiquants d’enfants, qu’ils soient parents ou étrangers à l’enfant.

Sur la prévention de la mendicité, le Conseil plaide aussi pour le renforcement de la résilience socioéconomique des ménages, qui passe inéluctablement par la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales et spatiales et l’amélioration de l’accès aux soins, à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

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