Le COVID-19 a entraîné une accélération sans précédent de la transformation numérique
La pandémie du COVID-19 a entraîné une accélération sans précédent de la transformation numérique dans le monde entier, marquée notamment par la montée en flèche du trafic de données et de l’utilisation des applications mobiles, le boom de l’industrie informatique et la résilience des entreprises digitales, indique un nouveau rapport de la Banque mondiale.
Tous les pays ont connu une hausse importante du recours au numérique, même si les gains réalisés dans les pays à faible revenu n’ont pas suffi à combler l’écart qui les sépare des pays à revenu élevé ni à résorber la fracture numérique à l’intérieur de leurs frontières, relève le document, ajoutant que dans ces pays, seule une personne sur quatre a accès à l’internet.
Le nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale sur les avancées et les tendances du numérique propose une analyse exhaustive sur la production et l’utilisation de technologies digitales à travers la planète, en abordant tous les aspects du sujet – des emplois numériques et du développement d’applications mobiles aux exportations de services numériques, en passant par les usages de l’internet et les questions d’accessibilité financière et de qualité, indique l’institution financière internationale dans un communiqué.
Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les carences dans la vitesse de connexion, le trafic de données et les usages limitent les gains que les particuliers et les entreprises pourraient tirer du numérique, note la même source, ajoutant que pendant la pandémie, l’utilisation des technologies numériques a entraîné une forte augmentation du trafic de données, dopée par le streaming vidéo.
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Le trafic mobile haut débit moyen par habitant dans les pays riches a été plus de 20 fois supérieur à celui des pays à faible revenu, et plus de 1 700 fois pour les connexions fixes, relève le rapport, notant qu’en 2023, les vitesses du haut débit fixe et mobile étaient cinq à dix fois plus rapides dans les pays à revenu élevé que dans ceux à faible revenu.
Les prix sont cependant restés beaucoup plus élevés pour les populations pauvres, les prix médians du haut débit fixe dans les pays à faible revenu représentant un tiers du revenu mensuel en 2022. Même le smartphone le moins cher représente plus de 14 % du revenu annuel des personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour, relève le document.
Aujourd’hui, c’est en Afrique que la connectivité coûte le plus cher, tandis que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord accuse les plus faibles taux d’adoption des services financiers numériques dans le monde, souligne le rapport.
« La numérisation est le grand vecteur de transformation de notre temps, mais seulement pour ceux qui ont la chance d’être connectés », affirme Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale, cité dans le communiqué.
Le rapport constate que le décollage du numérique est porteur de croissance économique, d’emploi et de résilience. Entre 2000 et 2022, le secteur des services informatiques a connu une croissance presque deux fois plus rapide que l’économie mondiale. Au cours de la même période, l’emploi dans les services numériques a augmenté de 7 % par an, soit un rythme six fois plus élevé que la croissance de l’emploi total.
Durant la pandémie du COVID-19, les pertes de chiffre d’affaires des entreprises qui avaient investi dans des solutions numériques ont été deux fois moindres que celles subies par les entreprises non digitalisées, indique le rapport de l’institution financière basée à Washington.
Avec MAP