Le Maroc adopte une approche nationale intégrée en matière de lutte contre le terrorisme

Suite aux évènements terroristes ayant secoués Casablanca en 2003, le Maroc a veillé à adopter une approche nationale intégrée dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, a souligné lundi à Rabat, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

S’exprimant à l’ouverture d’un forum international sous le signe « La culture et les arts et leur rôle dans la lutte contre le crime et l’extrémisme« , à l’initiative de l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation, la science et la culture (ICESCO), M. Ouahbi a relevé que cette approche fait preuve d’un réalisme indéniable, en tant qu’approche globale, efficace et efficiente visant à lutter contre la menace terroriste en constante évolution et à diversifier ses options, à travers l’adoption de la stratégie nationale globale de lutte contre le terrorisme et la stratégie nationale de prévention de l’extrémisme.

Le Maroc a adopté une politique pénale nationale pour lutter contre le terrorisme et prévenir l’extrémisme, reflétant les efforts déployés au niveau des politiques publiques, selon une approche participative et intégrée définissant les contours et les méthodes pour faire face à ce phénomène, et ce à travers le renforcement du cadre législatif par des lois préventives, a-t-il indiqué.

Dans ce sens, le ministre a fait savoir que le Royaume a pris une série de mesures juridiques et institutionnelles, ainsi que des programmes de réhabilitation et de réinsertion en faveur des condamnés dans les affaires de terrorisme et d’extrémisme, notamment la loi n° 03.03 relative à la lutte contre le terrorisme et son financement, et la loi n° 86.14 sur la lutte contre le phénomène des combattants terroristes étrangers, outre la création de nombreuses entités administratives, judiciaires, sécuritaires et financières dédiées à assurer l’efficacité et l’efficience nécessaires à lutter contre le terrorisme et l’extrémisme.

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Par ailleurs, il a relevé que la législation pénale marocaine prévoit d’importants mécanismes incitatifs en faveur des personnes condamnés dans des affaires de terrorisme, notamment les mécanismes de grâce et de libération conditionnelle, renforcés par des programmes de réhabilitation et de réinsertion, dont le programme « Mousalaha« .

De son côté, le directeur général de l’ICESCO, Salem Bin Mohammed Al Malik, a indiqué que les politiques culturelles et artistiques constituent une véritable alternative pour résoudre les problèmes liés au crime et à l’extrémisme, en consacrant leurs approches et en modernisant leurs paradigmes, tout en mettant en avant les avancées réalisées dans ce domaine.

Il a, ainsi, insisté sur l’importance de créer des complexes culturels prodiguant des services culturels et artistiques, afin d’élargir les horizons des jeunes face aux défis actuels, dans un monde agité où les valeurs divergent au point de menacer l’avenir de nos enfants.

Pour sa part, le Secrétaire général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, Mohamed Ben Ali Koumane a considéré que la sécurité est une pratique globale aux dimensions multiples et que l’approche sécuritaire ne peut pas réussir seule dans la lutte contre le crime, elle doit être complétée par d’autres approches, basées sur l’examen des conditions menant au crime, la consécration d’une socialisation saine et d’une éducation appropriée.

Dans ce cadre, M. Koumane a mis en avant les efforts déployés par le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur pour consolider le rôle de la culture et des arts dans la prévention du crime et la sensibilisation aux dangers de l’extrémisme, rappelant l’appel de la 20e Conférence arabe des responsables de la lutte contre le terrorisme en 2017 aux États membres à coopérer avec les institutions artistiques pour investir dans les œuvres dramatiques afin de diffuser des messages de sensibilisation contre la propagande extrémiste.

Ce colloque initié, par l’Université arabe Naif des sciences de la sécurité, l’ICESCO et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), vise à faire connaître le rôle du travail artistique et culturel dans le domaine de la lutte contre le crime et la réhabilitation et la réinsertion des personnes aux antécédents judiciaires et terroristes, pour faciliter leur réintégration au sein de la société.

Cet évènement s’étalant sur trois jours a également pour objectif de mettre en avant l’importance des contenus culturels et artistiques dans le renforcement de la coexistence entre individus, peuples et civilisations dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, tout en présentant les meilleures pratiques et expériences arabes, régionales et internationales.

La séance d’ouverture a été marquée par la présence du président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, du Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, Moulay El Hassan Daki et du directeur central de la police judiciaire à la Direction générale de la sureté nationale (DGSN), Mohamed Dkhissi.

Avec MAP

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