Le Maroc et « Le Monde » immonde

Par Hassan Alaoui

Je reprends ici le titre de l’un des éditoriaux écrit il y a quelques années par mon ancien patron Moulay Ahmed Alaoui au quotidien « Le Matin » . Il répondait au quotidien français « Le Monde » qui, à la faveur de l’affaire du Sahara émergente, n’avait de cesse de s’attaquer au Maroc, de se faire l’avocat du diable du polisario et de l’Algérie. Il ne perd nullement de son actualité.

Dans son édition du 21 mai dernier , le quotidien « Le Monde » a consacré son « éditorial » – à tout le moins un étrange texte qui s’y apparente – au Maroc. Un procès ou un réquisitoire non signé, dans une rubrique « Opinion » mais fortement et si partisan pour ne pas nous alerter sur une nouvelle méthode qui nous interpelle. Dès l’incipit du « papier » , nous sommes prévenus : « Il est temps de sortir d’une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc » , écrit l’éditorialiste, laissant couler sa morve tout au long d’un regard qui sacrifie davantage au haineux procès en sorcellerie qu’à la prétendue neutralité.

Le pire est qu’au traditionnel principe de « balancement » de ce journal – érigé comme une religion –  que l’on n’avait de cesse de dénoncer, s’est substitué un jeu de décrochage . Celui de la prise de position ouverte, de l’attaque frontale, ad-hominem voire agressive. Le premier principe donnait aux lecteurs l’illusion perfide d’objectivité, celui d’aujourd’hui est carrément assumé comme une rupture de lance ouverte qui ne s’accommode d’aucune précaution. Il en est ainsi de l’attitude du journal à l’égard du Maroc. Qui plus est trempée dans un moralisme de courte vue, d’immonde et fallacieuse argumentation.

Depuis le départ en décembre 1968 de Beuve-Méry, son fondateur qui fut et demeure notre « Maître », le quotidien « de la Rue des Italiens » s’est laissé emporter dans la fange , noyé dans le cloaque qui, d’une « affaire » l’autre, d’un scandale à une turpitude a fini à terme par lui coûter sa réputation. Et le livre majeur publié en 2003 par Pierre Péan et Philippe Cohen sous le titre « La face cachée du Monde » a fini par lever le voile complet de sa décrédibilisation. Au moins 6 directeurs se sont succédé après le départ de Jacques Fauvet à la tête  du journal , chacun y allant de son couplet ( Jacques Lesourne, André Laurens , André Fontaine, Natalie Nougayrède, Jean-Marie Colombani, Eric Fottorino et Jérome Fenoglio).

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Non que « Le Monde » ait été jamais, fût-ce une seule fois « tendre » avec le Maroc ou qu’il se fût incliné – faute d’objectivité – à l’exercice primaire de l’honnêteté intellectuelle à l’égard de ce dernier. Son parti pris , nourri de préjugés depuis Jacques Fauvet et jusqu’à nos jours, amplifié avec l’hostilité d’un sieur dénommé Paul Balta qui, à équidistance affolante, vouait d’un côté une haine à notre égard et de l’autre une peccamineuse admiration à celui du président Boumediene, devenu son mentor et son pourvoyeur. Alors que Beuve-Méry manifestait une sympathie à l’égard du Roi Mohammed V dans les années soixante et que ce dernier, en réponse à cette « amitié solidaire » avait fait abonner l’administration marocaine au quotidien, l’arrivée en 1969 de son successeur, Jacques Fauvet changea la donne ainsi que les rapports avec le Maroc. Paul Balta, rondouillard alexandrin et apocryphe tiers-mondiste , doublé ou triplé d’un  « militant du polisario » lâché par Boumediene sur le dossier du Sahara, le complexe de pseudo gauchisme aidant, a fondamentalement transformé le journal en sentine hostile.

Sur les cinquante dernières années de son histoire, jamais « papier » non pas objectif – on n’en est jamais là – mais simplement neutre, dépouillé de la verve haineuse n’est paru dans les colonnes du « Monde ». Le principe d’honnêteté qui est à l’exercice du journalisme ce que le credo est à la déontologie n’a jamais été fût-ce le cadet des soucis de ses dirigeants. L’héritage moral, les valeurs construites à force de luttes par le fondateur du quotidien entre décembre 1944 et décembre 1969 auront été, excepté la parenthèse d’André Fontaine et de Fottorino –  non seulement mis à mal mais totalement décimés. Jamais, en effet, imaginerait-on la légèreté avec laquelle le journal d’aujourd’hui s’en est pris au Maroc, et comment les principes de recoupement – qui est notre religion – ont-ils été piétinés si allègrement, basculés dans la préhistoire pour ne pas nous pousser à dénoncer cette tartufferie appelée « Le Monde »…

Xavier Niel , repreneur avec Mathieu Pigasse de ce qu’il en reste de ce journal , comme aussi Pierre Bergé dont on sait l’attachement au Maroc, ont des activités industrielles dans notre pays , notamment dans les call-center. Ils ne peuvent pas ne pas mesurer les progrès et les réformes accomplis par le Royaume, demeurer silencieux de ce tissu de mensonges que leur journal, « Le Monde » si prestigieux publie de manière récurrente sur le Maroc, que ce soit à travers des reportages flatueux qu’une certaine Charlotte Bozonnet a pris l’habitude de déverser ou les autres « éditorialistes », juchés sur leur Tour d’Ivoire à Paris qui , renouant avec la rhétorique robespierriste n’en finissent pas de nous donner des leçons !

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