Le Maroc prévoit d’exporter ses wagons vers l’Europe et l’Afrique d’ici 2040

D’ici 2040, le Maroc projette de devenir un leader régional dans l’industrie ferroviaire. Grâce à un plan stratégique de 400 milliards de dirhams, le Royaume compte moderniser son réseau, étendre ses lignes à grande vitesse et exporter ses wagons vers l’Europe et l’Afrique, tout en créant des milliers d’emplois.

D’ici 2040, le Maroc entend devenir un acteur majeur de l’industrie ferroviaire internationale, avec un objectif d’exportation de wagons de train vers les marchés européens et africains. Ce projet s’inscrit dans un plan stratégique d’une valeur totale de 400 milliards de dirhams, visant à transformer le secteur ferroviaire national en un modèle de modernité et de connectivité. L’annonce a été faite par le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, lors de son intervention devant la Commission des infrastructures, de l’énergie et des mines, soulignant l’importance de ce projet pour le développement économique et industriel du pays.

Le Maroc a déjà investi massivement dans le secteur du transport interne, en modernisant son réseau ferroviaire pour améliorer la mobilité des passagers et des marchandises à travers le Royaume. À présent, le pays se prépare à franchir une nouvelle étape, en visant l’exportation de ses produits ferroviaires. Cette ambition s’inscrit dans une stratégie à long terme qui permettrait au Maroc de se positionner comme un fournisseur de solutions ferroviaires à la fois pour l’Afrique et l’Europe.

La stratégie dévoilée par le ministère des Transports et de la Logistique met en lumière les projets clés pour la modernisation du transport ferroviaire national. Le plan, qui a été élaboré avec une approche participative, vise à dessiner l’avenir du secteur ferroviaire à moyen et long terme, en tenant compte des besoins croissants liés à l’urbanisation, aux exigences économiques et à la mobilité des populations. Ce plan prévoit notamment des investissements dans le maintien et l’amélioration du réseau existant, l’extension des lignes ferroviaires et la création de nouvelles infrastructures adaptées aux besoins des passagers et du fret.

Lire aussi : 96 MMDH d’investissements attendus pour développer l’infrastructure ferroviaire à l’horizon 2030

Un des projets phares du plan est l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse, avec des lignes reliant les principales villes du pays. Ces lignes seront dotées de trains capables d’atteindre des vitesses allant de 220 à 320 km/h, permettant ainsi de relier plus efficacement les centres d’échanges commerciaux, tout en réduisant les délais de transport. En parallèle, des lignes à une vitesse maximale de 160 km/h seront créées pour desservir des villes qui ne sont pas encore connectées au réseau ferroviaire, renforçant ainsi l’accessibilité et l’intégration du pays.

Le projet de modernisation ferroviaire prévoit également de relier 43 villes marocaines au réseau, contre 23 actuellement. Cela permettra d’augmenter la couverture ferroviaire du pays, touchant ainsi 87 % de la population, contre 51 % aujourd’hui. En outre, ce plan vise à relier 12 ports et 15 aéroports internationaux au réseau ferroviaire national, facilitant ainsi les échanges commerciaux et la mobilité internationale. Ces investissements devraient générer près de 300 000 emplois, avec un impact direct sur le développement des compétences locales et la croissance de l’industrie du transport.

Les investissements s’élèveront à environ 96 milliards de dirhams d’ici 2030, dont 53 milliards seront alloués à la construction de la ligne à grande vitesse reliant Kénitra et Marrakech, ainsi qu’au développement du transport ferroviaire régional. Le ministère des Transports et de la Logistique a également prévu un budget de 14 milliards de dirhams pour la création et la réhabilitation d’une quarantaine de gares à travers le pays, afin d’améliorer l’accueil des passagers et de répondre aux nouveaux besoins du secteur.

En parallèle, le Maroc souhaite renforcer son indépendance industrielle dans le domaine ferroviaire. L’une des priorités de cette stratégie est la création d’une unité de fabrication locale de trains. Cette initiative permettra de réduire la dépendance aux importations et de développer un écosystème local de fournisseurs et de sous-traitants, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques et industrielles. Le pays entend aussi mettre en place des partenariats pour assurer la maintenance industrielle et régulière des trains, un secteur clé pour garantir la durabilité et l’efficacité du réseau.

Enfin, le ministère mise sur l’exportation pour dynamiser l’industrie ferroviaire locale. Le Maroc entend orienter cette production locale non seulement vers la satisfaction des besoins internes, mais aussi pour conquérir les marchés africains et européens. Cette ambition d’exporter des wagons de train vers ces régions devrait renforcer l’industrie ferroviaire nationale et faire du Maroc un acteur reconnu à l’international dans ce domaine stratégique.

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