Le Maroc renforce sa sécurité côtière en étendant son réseau d’alerte aux tsunamis

Le Maroc renforce son système d’alerte aux tsunamis pour assurer une meilleure protection des résidents côtiers. Le pays prévoit d’installer des systèmes d’alerte le long des côtes atlantique et méditerranéenne, capables de mesurer les changements du niveau de la mer et d’envoyer des avertissements en cas d’imminence d’un tsunami. Cette initiative fait partie d’un réseau international soutenu par l’UNESCO, qui permet de surveiller et d’évaluer les marées et les tsunamis de toutes tailles.

Déjà, deux ports marocains, Saidia Marina et Jorf Lasfar, ont été équipés de ces systèmes d’alerte. D’autres installations seront ajoutées l’année prochaine, selon Nasser Jabour, directeur de l’Institut national de géophysique (ING). Ces systèmes d’alerte fonctionnent automatiquement et transmettent des données en temps réel. Ils jouent également un rôle important dans la recherche sur le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer.

Cependant, Jabour souligne que l’avertissement d’un tsunami ne suffit pas. Il est essentiel d’élaborer des plans d’urgence pour les zones côtières afin que les habitants sachent comment réagir et où se réfugier en cas de tsunami. Des exercices sont régulièrement organisés pour préparer les communautés côtières, y compris les usines, les ports et les centrales électriques, à faire face à une éventuelle catastrophe.

Pour renforcer encore davantage les mesures d’alerte, Jabour promet qu’il sera bientôt possible d’envoyer des alarmes par SMS aux téléphones situés à proximité des plages. Actuellement, les gens ne peuvent être avertis que par les vibrations des tremblements de terre sous-marins ou en entendant les sirènes.

L’histoire du Maroc est marquée par des tsunamis dévastateurs dans le passé. Par exemple, en 1755, le tremblement de terre de Lisbonne a déclenché un tsunami qui a frappé les côtes atlantiques du Maroc, avec des vagues atteignant environ 10 mètres de haut. En 1522, un autre tsunami majeur a touché la côte méditerranéenne du pays. Le dernier tsunami au Maroc remonte à 1969, avec des vagues s’élevant à seulement 1,5 mètre de haut.

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Bien que les tsunamis soient rares au Maroc, Jabour insiste sur la nécessité de rester vigilant et préparé pour protéger les résidents côtiers contre de futurs tsunamis. Grâce à l’extension du réseau d’alerte et à la sensibilisation des communautés côtières, le Maroc renforce sa capacité à réagir rapidement et efficacement en cas de menace imminente.
De son côté, Dr Issam Mouayn , Géophysicien sismologue et expert en risques catastrophiques, Ancien directeur du Centre Africain des Risques Catastrophiques, assure en expliquant qu’aujourd’hui, il est quasiment impossible de prédire un tremblement de terre dans le temps et dans l’espace et donc logiquement.

Selon lui, « prédire un tsunami reste pratiquement infaisable ». Par contre, il ajoute qu’il serait important de rappeler « qu’en réponse au mouvement de convergences des plaques africaine et eurasienne, nous observons un mouvement de divergence (d’éloignement) entre les plaques africaine et sud-américaine. » Ce mouvement, selon Dr Issam Mouayn, serait à l’origine de la sismicité enregistrées le long de cette limite entre ces dernières plaques tectoniques. Car cette divergence s’accompagne logiquement d’un système de failles normales, caractérisées par l’affaissement de blocs de roches de taille plus au moins importante, manifesté par la naissance de séismes océaniques (dans ce cas) provoquant ainsi d’éventuels tsunamis.

Par ailleurs, il prévient que les côtes ouest-africaines et est-américaines pourraient alors être menacées. « En haute mer, les vagues produites se déplaceraient à des vitesses variant de 500 à 1 000 km/h. Cette vitesse importante poussant les vagues contre, d’abord, le talus continental puis le plateau continental provoquant une augmentation importante de la hauteur des vagues. » Malgré le fait que le risque de tsunami existe au Maroc, « notre pays a mis en place un dispositif d’alerte précoce qui donnerait suffisamment de temps aux populations pour quitter les zones menacées. », précise-t-il.

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