Le Maroc, “socle de stabilité politique” en Afrique du Nord
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, M. Josep Borrell, a indiqué que le Royaume du Maroc, un « partenaire d’envergure » qui mérite la place qui lui échoit sur les plans régional et international, constitue un « socle de stabilité politique » en Afrique du Nord.
Dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Felipe VI et la Reine Letizia au Maroc à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, M. Borrell a souligné que grâce à ses réformes structurelles et profondes le Maroc a réussi à faire entendre sa voix et à cimenter sa place en tant que partenaire régional important.
« Le Maroc est l’un des rares pays du voisinage Sud avec lesquels l’UE entretient une relation très positive et dynamique », a-t-il soutenu, relevant que son pays a la ferme volonté de jouer le rôle de « pont » entre Rabat et Bruxelles pour développer une coopération bénéfique pour toutes les parties.
« En défendant le Maroc devant l’UE, l’Espagne cherche à ce que les pays européens prennent plus au sérieux les problèmes de la rive méditerranéenne et accordent au Maroc un intérêt et un soutien particuliers », a insisté le chef de la diplomatie espagnole, ajoutant que l’UE commence à prendre conscience de la dimension et de l’ampleur des défis communs, notamment en matière de politique migratoire.
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« Nous sommes convaincus que le contrôle des flux migratoires passe forcément par une aide européenne au Maroc », a souligné le ministre espagnol, faisant remarquer que la gestion migratoire, qui représente pour le Maroc « une charge et une responsabilité », débouche sur des bénéfices pour l’Europe.
Dans ce contexte, M. Borrell a estimé que, contrairement aux thèses véhiculées par certains secteurs selon lesquelles le phénomène migratoire constitue une « source de problèmes et d’instabilité », la coopération entre l’Espagne et le Maroc a démontré que l’immigration est une « richesse » pour le pays d’accueil.
En Espagne, plus de 800.000 marocains sont bien intégrés et contribuent au développement et à la croissance du pays. « Nous sommes très satisfaits de leur intégration et de leur apport à notre économie », a-t-il martelé.
Revenant sur les accords agricole et de pêche conclus entre le Maroc et l’UE, le ministre espagnol a relevé que les opérateurs dans ces secteurs auront un « cadre de référence stable » où les investisseurs européens peuvent prendre leurs décisions en toute assurance et de même pour les exportations marocaines, notamment agricoles.
En ce qui a trait à la convergence des vues de l’Espagne et du Maroc dans les foras internationaux, M. Borrell a indiqué que les deux pays, conscients de l’importance vitale de la promotion des valeurs de paix et d’entente, coopèrent étroitement pour relancer plusieurs initiatives régionales en la matière et ce pour « transformer la thèse du choc des civilisations en une volonté de coopération et d’alliance ».