Le Maroc traite la question de la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique avec « courage, responsabilité et humanisme »

Le Maroc traite la question de la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique avec « courage, responsabilité et humanisme, en adoptant une nouvelle politique migratoire qui accorde le droit de séjour et d’asile », a souligné, mercredi à Nairobi, le ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Yatim.

Cette initiative « inédite a permis à notre pays de devenir un modèle régional pour la migration », a indiqué le ministre dans une allocution lors d’une séance, tenue dans le cadre des travaux d’un symposium sur « La promotion de la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique et à partir de l’Afrique », organisé du 10 au 12 juillet courant par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Commission de l’Union africaine.

M. Yatim a également relevé « l’engagement sérieux » du Maroc dans la mise en œuvre de cette politique, notant qu’en 2014, une première opération de régularisation de migrants avait permis à 24.000 personnes en situation irrégulière, dont la majorité provenaient de pays subsahariens, d’obtenir un titre de séjour.

Et de poursuivre qu’une deuxième phase de régularisation de migrants au Maroc a été lancée en décembre 2016 avec plus de 25.600 demandes déposées.

Le ministre a en outre expliqué que dans le cadre de la stratégie nationale d’immigration et d’asile, une phase pilote d’insertion professionnelle des migrants régularisés dans le marché du travail marocain a e te mise en œuvre en 2015 et 2016 dans cinq agences ciblées de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) pour une durée de cinq mois.

Pour ce qui est de l’octroi des permis de travail, M. Yatim a indiqué que son département a mis en place un nouveau dispositif en ligne « Taechir » (Visa de travail pour les étrangers) à partir du début 2017, expliquant que ce nouveau service ambitionne d’offrir une meilleure qualité de service aux usagers et permet aux entreprises faisant appel à des compétences étrangères d’obtenir des visas de travail pour leurs employés en 48 heures.

S’agissant de l’émigration clandestine, le ministre a noté que le Maroc a décidé, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, de contribuer à trouver « des solutions de fond et d’être actif dans l’accompagnement du développement économique de l’Afrique subsaharienne ».

Le Royaume abritera, en décembre prochain, la « Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ».

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Evoquant l’Agenda africain pour la migration, M. Yatim s’est attardé sur le message de SM le Roi au 30ème sommet de l’Union africaine (UA) et dans lequel le Souverain avait proposé la mise en place d’un Observatoire africain de la migration, dont la mission sera de développer l’observation et l’échange d’informations entre les pays africains, afin de favoriser une gestion maîtrisée des flux migratoires, ainsi que la création d’un poste d’Envoyé spécial de l’UA chargé de la migration pour coordonner les politiques de l’organisation panafricaine dans ce domaine.

D’autre part, le ministre a estimé que « la coopération Sud-Sud doit jouer un rôle stratégique pour atteindre un niveau de partenariat réel et de solidarité effective, et donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales entre les pays du continent et une forte impulsion à la coopération dans son espace africain ».

« Conscient de l’enracinement profond de son appartenance africaine, le Maroc s’est engagé sur la voie du raffermissement de ses relations historiques, culturelles et de coopération avec les pays africains, et il fait de la coopération Sud-Sud un axe prioritaire de sa politique extérieure », a-t-il souligné.

Pour ce qui est des accords bilatéraux dans les domaines de la main-d’œuvre et de la sécurité sociale ainsi que leur rôle dans la définition de la responsabilité partagée entre les pays d’origine et de destination, le Royaume a conclu de nombreux accords avec plusieurs pays en Afrique, de l’Union européenne et du Golfe, a-t-il noté.

Ce symposium auquel prennent part notamment des ministres africains du Travail, des représentants de l’OIM, de la Commission de l’UA, de l’UE) et des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), outre des responsables des ministères du Travail et des Affaires étrangères dans les Etats membres de l’Union africaine (UA), vise à promouvoir la mobilité intra-régionale de la main d’œuvre en Afrique et à protéger les droits humains, syndicaux et sociaux fondamentaux des travailleurs migrants du continent et de l’Afrique vers l’UE et les États membres du CCG.

La rencontre a également pour objectifs de favoriser l’échange d’informations entre les communautés régionales africaines et les Etat membres de l’UA, l’intensification de la coordination entre ces communautés pour la mise en œuvre du protocole de l’UA sur la libre circulation des personnes, l’élaboration d’une feuille de route en vue d’une mobilité harmonieuse et sécurisée de la main-d’œuvre en Afrique et la mise en place d’un projet de cadre de référence en matière de mobilité de la main-d’œuvre et des accords sur la sécurité sociale.

Les travaux de cette rencontre sont répartis en deux principales séances axées sur « la mise en œuvre du protocole de l’UA sur la libre circulation : Protocole pour la promotion d’une mobilité de la main-d’œuvre sûre et fluide en Afrique » et « l’appui des gouvernements africains dans le développement et la mise en œuvre d’accords bilatéraux et multilatéraux sur la mobilité de la main-d’oeuvre et la sécurité sociale ».

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