Le secteur privé, fondamental pour impulser la dynamique économique en Méditerranée
Le secteur privé demeure l’une des composantes fondamentales pour impulser la dynamique économique dans la région méditerranéenne, compte tenu de sa contribution à l’accélération de la croissance à travers la création d’emplois et la réduction du chômage parmi les jeunes, a souligné Fathallah Sijilmassi, ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Sijilmassi, qui s’exprimait lors d’une session sur le « Développement des entreprises en Afrique du nord« , organisée dans le cadre de la 12ème Semaine Méditerranéenne des Leaders Économiques (MedaWeek 2018) qui se tient du 21 au 23 novembre à Barcelone, a relevé que la réduction du chômage des jeunes passe par l’adoption d’une approche participative de tous les pays de la Méditerranée pour concevoir de nouvelles solutions, d’autant plus que la révolution numérique que connaît actuellement le monde peut être utile dans ce sens.
L’ancien secrétaire général de l’UpM a appelé a soutenir les entreprises génératrices d’emplois afin de renforcer leur compétitivité en ouvrant les frontières et les marchés et en les encourageant en tant que mécanismes très efficaces dans la création de la richesse, mettant en avant également l’importance d’accorder plus d’intérêt à l’intégration régionale dans le cadre d’une vision globale tenant compte de l’axe Méditerranée-Afrique-Europe.
L’adoption de cette approche, dans le cadre d’une coopération régionale élargie et d’une vision équilibrée, est à même de contribuer à relever les défis qui se posent à cet espace, liés en particulier au chômage des jeunes et aux problèmes de l’immigration, ainsi qu’aux effets du changement climatique et à la situation de la femme, a estimé Sijilmassi.
Pour ce faire, l’ex-secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée a souligné la nécessité de mobiliser toutes les ressources et les potentialités disponibles de la région en vue d’assurer le succès de cette approche.
Pour sa part, Houda Benghazi, directrice générale du Conseil économique maroco-espagnol (CEMAES) a passé en revue plusieurs expériences réussies en matière de partenariat pour le développement économique et social dans différents pays du bassin méditerranéen, soulignant que le Maroc et l’Espagne constituent un modèle pionnier de coopération et de partenariat économiques selon l’approche gagnant-gagnant.
La balance commerciale entre les deux pays commence à afficher un équilibre notable grâce aux importants projets menés par le Maroc et l’Espagne dans le cadre d’un partenariat distingué dans divers secteurs, en particulier celui de l’automobile, depuis la création du Conseil, qui a joué un rôle essentiel dans la réalisation de ce saut qualitatif dans les relations économiques entre les deux pays, s’est elle réjouit.
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L’expérience du Conseil, qui regroupe de nombreuses entreprises marocaines et espagnoles, peut être élargie à d’autres pays, notamment en Afrique, en tant qu’expérience pilote ayant contribué de manière significative au développement du partenariat économique entre les deux pays, a-t-elle ajouté, notant que de nombreuses entreprises marocaines adhérant à ce conseil sont présentes en Afrique où elles mènent des projets d’investissement réussis.
Le Maroc est devenu, à la faveur de cette politique de partenariat et de coopération, le deuxième investisseur en Afrique, notamment dans le secteur financier (banques et assurances), a relevé Benghazi, faisant observer que le Royaume cherche à développer cette politique et à partager ses expériences avec de nombreux pays africains frères et amis.
De son côté, Roger Albinyana, directeur des politiques régionales et du développement humain à l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), a indiqué que l’intégration peut contribuer au développement économique et à la création d’emplois, soulignant que les acteurs économiques et les entrepreneurs sont appelés à tirer profit de la révolution technologique globale et à suivre son évolution.
L’Afrique, qui compte d’importants blocs et groupements économiques, pourrait tirer profit de la mondialisation à travers des partenariats avec d’autres régions dont la Méditerranée, et avec l’Europe et le reste du monde, pour relever les défis de la croissance démographique, de la migration, du chômage des jeunes et d’autres problématiques sociales.
La 12ème édition de la Semaine Méditerranéenne des Leaders Économiques se poursuit jusqu’au 23 novembre à Barcelone, à l’initiative de l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée et la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Navigation de la métropole espagnole.
Organisée avec le soutien de plusieurs partenaires internationaux et régionaux, cet événement est axé sur de nombreux sujets d’actualité et servira de plate-forme entrepreneuriale et économique méditerranéenne phare pour le monde entier.
Ce rendez-vous annuel vise à promouvoir la région méditerranéenne au niveau international en mettant l’accent sur son développement, son intégration, son partenariat euro-méditerranéen ainsi que sur sa place dans le monde et ses relations avec les autres puissances régionales de l’UE, du monde arabe et de l’Afrique.