L’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 4,8% en 2017
L’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 4,8% en 2017 contre 1,2% en 2016, une année marquée par une sécheresse inédite depuis plus de 30 ans, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid. Dans un communiqué lu lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a indiqué que M. Boussaid a précisé, devant le Conseil de gouvernement, lors d’un exposé sur le bilan de l’exécution du budget 2017 et le cadre général de préparation du Projet de Loi de Finances (PLF) 2018, que 102 millions de quintaux de céréales ont été récoltés au courant de cette année, contre 30 millions de quintaux seulement l’an écoulé.
Le déficit budgétaire devrait, quant à lui, être revu à la baisse, passant de 4,1% l’an dernier à 3,5% cette année, a fait observer M. Boussaid, précisant que le déficit du compte courant du PIB devrait reculer à 4% cette année, après 4,4% l’année dernière.
L’inflation, pour sa part, s’est située à 0,9% au cours des six premiers mois de l’année, a indiqué M. Boussaid, notant une hausse des revenus des investissements étrangers qui ont atteint 17,7 milliards de dirhams (MMDH).
Concernant les avoirs extérieurs, le ministre a relevé qu’ils ont connu une baisse négative en passant de 6 mois et 25 jours l’an dernier à 6 mois et 3 jours seulement au mois de juin 2017. On constate une accélération du taux de croissance économique en 2017 grâce à l’amélioration de la valeur ajoutée du secteur agricole suite aux dernières récoltes, outre le maintien par les autres secteurs non-agricoles du même taux de croissance, a souligné M. Boussaid, qualifiant la performance des secteurs non-agricoles de « satisfaisante ».
Ainsi, la production de phosphates a augmenté de 26%, et celle de ses dérivés de 35%, a-t-il fait remarquer, précisant que l’indice de production industrielle a connu une hausse de 2,3%, tandis que l’indice de production nette d’énergie s’est apprécié de 5,2%, et celui du tourisme de 8,7% au niveau des arrivés et de 16,7% au niveau des nuitées. L’indice de consommation du ciment a enregistré, à son tour, une baisse de 9,2%, a noté le ministre.
S’agissant du chômage, le Conseil s’est attardé sur trois indices soulevés par le ministre qui a expliqué que si le taux de chômage se situe à hauteur de 10,7% au niveau national, il frôle 15,7% au niveau urbain, 20,7% chez les détenteurs de diplômes et 23,2% chez les jeunes, soulignant que ces défis nécessitent la multiplication des efforts pour répondre aux attentes. De même, le ministre a fait savoir que le déficit commercial a augmenté de 8,2% à cause de la hausse de la facture énergétique, les prix du pétrole ayant connu une hausse de 29% au niveau mondial, ajoutant qu’en matière d’exportations, elles ont connu une évolution positive de 6,6%.
L’exposé a également présenté plusieurs données relatives au dynamisme des exportations. Ainsi, l’industrie automobile a enregistré une hausse de 2,9% pour atteindre 29,9 MMDH au titre de 2017, un chiffre qui a doublé en quatre ans. Le secteur du textile et du cuir s’est apprécié, pour sa part, de 1,6%, soit 18 MMDH, l’agroalimentaire de 14,9 MMDH (6,5%), et l’aéronautique de 5,1 MMDH, avec une hausse de 11,2%.
Au niveau de l’économie internationale, le ministre de l’Economie et des finances a relevé que des indicateurs laissent présager une amélioration en 2017, en particulier au niveau de la zone Euro qui devrait connaitre une croissance aux alentours de 1,9%, ainsi que les défis liés à l’abandon graduel de la politique monétaire interventionniste aux Etats-Unis et la sortie de la Grande Bretagne du l’Union européenne (UE), eu égard au poids économique de ce pays au sein de l’UE (plus de 17% du PIB).
Le ministre a également cité l’émergence de conflits protectionnistes dans les politiques économiques de nombreux pays, ainsi que les problématiques liées aux tensions au Moyen Orient et leur impact sur les économies d’autres pays. Au niveau de l’exécution de la Loi de finances 2017, le ministre s’est attardé sur une amélioration des revenus fiscaux de 8,3%, en particulier au niveau de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur la société, notant un recul des revenus non-fiscaux et l’émission de plus de 53,3% de dépenses d’investissement.
Les dépenses de la compensation ont augmenté, de leur côté, de 2,7 MMDH, a-t-il dit, tandis que les intérêts de la dette ont baissé, faisant observer que l’indice de la dette du Trésor reste stable à hauteur de 64,4% du PIB.
Concernant la préparation du projet de Loi de finances 2018, l’exposé est revenu sur le contexte social particulier marqué par la hausse des revendications sociales incessantes et le besoin d’y répondre, le contexte de la politique extérieure du pays envers l’Afrique, ainsi que la nécessité d’assimiler les évolutions de la conjoncture économique internationale, appelant le gouvernement à tenir compte de ces points lors de l’élaboration du PLF.
A cet égard, le Conseil du gouvernement a décidé de dédier une réunion prochainement à l’examen du Projet de Loi de finances.
Le ministre a aussi rappelé plusieurs engagements relatifs aux conventions de développement urbain, à l’exécution de la stratégie sectorielle sociale et économique, le modèle de développement des provinces du sud ou encore le programme de lutte contre les disparités sectorielles, outre la nécessité de poursuivre les grandes réformes et de mettre en oeuvre la régionalisation avancée.