Les agriculteurs en détresse appellent à l’activation du Fonds de solidarité
Alors que le Maroc fait face à une série d’événements climatiques extrêmes, les agriculteurs se voient une nouvelle fois confrontés à des défis colossaux menaçant leurs moyens de subsistance. Les récentes inondations qui ont frappé les régions de Draa-Tafilalet, l’Est, Beni Mellal-Khénifra et Fès-Boulemane ont exposé la vulnérabilité du secteur agricole face aux aléas climatiques. En conséquence, les agriculteurs appellent à l’activation urgente du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques, une mesure exigée après des pertes matérielles significatives causées par ces intempéries.
Les dégâts causés par ces inondations sont considérables. Ils varient de la destruction des cultures agricoles à l’effacement total des infrastructures d’irrigation, essentielles pour la production agricole dans ces régions semi-arides. Ces pertes ne se limitent pas aux infrastructures et aux récoltes ; elles incluent également une tragédie humaine avec des pertes de vies. Pour les agriculteurs, déjà fragilisés par une saison de sécheresse, ces inondations constituent un coup dur qui amplifie la pression sur leurs ressources limitées.
Face à cette situation critique, l’appel à la mobilisation du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) a été lancé par plusieurs parlementaires, dont Mohamed Ouzzine, député du Mouvement populaire. Dans une correspondance adressée à la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah-Alaoui, Ouzzine a insisté sur la nécessité d’une réponse prompte et efficace. Ce fonds, destiné à servir de filet de sécurité pour les victimes non assurées de catastrophes naturelles ou humaines, a été introduit en 2016. Pourtant, sa mise en œuvre suscite des interrogations et critiques quant à son efficacité et sa rapidité d’action.
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L’administration et l’utilisation des ressources du FSEC ont été remises en question. Les députés souhaitent comprendre comment ce fonds a été géré depuis sa création et appellent à une plus grande transparence sur l’affectation des ressources provenant de la taxe sur les primes d’assurance, dont 1% contribue au fonds. En parallèle, ils plaident pour l’établissement d’un système d’indemnisation plus rapide, uniformisé et accessible aux agriculteurs, éleveurs, ainsi qu’aux habitants des régions sinistrées.
Un mécanisme encore sous-exploité
Le FSEC, opérationnel depuis le 1er janvier 2020, n’a jusqu’à présent jamais été sollicité pour indemniser les victimes non assurées d’événements catastrophiques. Bien que les modalités de son activation soient clairement définies par la législation, une ambiguïté persiste quant à ses capacités financières actuelles et la mise à disposition effective de sa dotation initiale par l’État. Fixé à 800 millions de dirhams par Mohamed Benchaâboun, ancien ministre des Finances, ce montant devait être complété par une ligne de précaution de la Banque Mondiale de 275 millions de dollars, utilisable en cas de catastrophe.
Le changement climatique rend la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus imprévisibles, aggravant la vulnérabilité des régions agricoles au Maroc. Aujourd’hui, les agriculteurs doivent non seulement faire face à des sécheresses récurrentes mais aussi à des inondations soudaines qui détruisent les récoltes prêtes à être récoltées. Ces conditions climatiques extrêmes altèrent les cycles de production agricole, rendant instable leur sécurité alimentaire et économique. Face à cette situation seules les voix des agriculteurs sont le moment audible. Si des mesures fortes ne sont empruntées par les autorités la tension sociale risque d’être en ébullition dans un contexte où les autorités annoncent des mesures pour atténuer l’impact de la sécheresse qui influe sur la hausse des prix. A côté d’autres secteurs restent en veille pour voir comment le gouvernement compte apprécier les difficultés auxquelles ils vivent.