Les forêts d’Amérique Latine ne survivent pas au premier incendie

Les forêts d’Amérique latine sont tellement fragiles qu’une grande partie d’entre elles ne survive pas après avoir subi un premier incendie, selon une étude universitaire chilo-colombienne.

Les auteurs de l’étude qui ont examiné les incendies ayant ravagé les forêts du sous-continent pendant 15 ans ont conclu que 48 % des forêts qui ont subi des incendies ont disparu et que la moitié de ces forêts n’a pas été en mesure de résister à une deuxième catastrophe en moins de cinq ans.

L’étude menée par des chercheurs de l’Université nationale de Colombie (UNAL) en collaboration avec le Centre de recherche sur les écosystèmes de Patagonie au Chili, ont constaté que 48 % des forêts qui ont subi des incendies en 2003 ont complètement disparu les années suivantes.

L’étude intitulée « Perte induite par les incendies des forêts les plus riches en biodiversité en Amérique latine » a évalué les conséquences des incendies de forêt dans 22 pays d’Amérique latine pendant la période 2003-2018.

→ Lire aussi : Chefchaouen: les efforts se poursuivent pour maîtriser un incendie ayant ravagé environ 725 ha de forêt

« En fait, une très faible proportion des forêts brûlées parvient à résister pendant toute la période. Nos analyses montrent que certains écosystèmes peuvent persister s’ils ne subissent qu’un incendie (…) et continuer à remplir leur rôle essentiel de conservation de la biodiversité », a déclaré la coordinatrice de l’enquête, Dolors Armenteras dans une déclaration à un journal local.

Selon les chercheurs, au cours de la période étudiée, il y a eu une perte du couvert forestier dans tous les pays, mais les taux de détérioration les plus élevés se sont produits principalement au Panama (64,7 %), au Paraguay (61,5 %) et au Brésil (56,6 %), tandis que d’autres pays comme le Mexique, le Guatemala et Belize ont connu une détérioration moins drastique de leurs forêts brûlées (30,7 %, 30,4 % et 17 %, respectivement).

Selon l’étude, la perte des forêts tropicales est associée aux activités humaines qui menacent continuellement ces écosystèmes, entraînant une perte de biodiversité et une diminution de la protection des sols et de l’eau.

Face à cette situation, l’étude souligne que la réduction des incendies de forêt dans la région est « urgente », estimant qu’il est d’une importance vitale que les gouvernants investissent dans une gestion territoriale efficiente.

Elle recommande de poursuivre et punir les crimes environnementaux, de décourager les mauvaises pratiques agricoles qui augmentent le risque d’incendie et de promouvoir les pratiques durables et une gestion intégrée des incendies.

( Avec MAP )

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