Les Français se désolidarisent de plus en plus de la grève des cheminots
Alors que la grève intermittente des cheminots français contre la réforme de la Société nationale des chemins de fers (SNCF) bat toujours son plein ce dimanche, pour la douzième journée, le soutien populaire à ce mouvement semble s’effriter, selon un sondage IFOP qui relève que désormais seuls 41 pc des Français jugent cette grève justifiée.
Il s’agit là en effet du plus faible niveau de soutien depuis l’annonce de cette réforme en mars dernier. Lors des précédents sondages, les taux fluctuaient entre 42 pc et 47 pc.
Le dernier sondage IFOP effectué pour le compte du Journal du Dimanche (JDD) fait ressortir que près de six Français sur dix (59%) estiment ainsi que cette grève n’est pas justifiée et 62% d’entre eux souhaitent même que le gouvernement aille jusqu’au bout de cette réforme qui porte notamment sur l’ouverture du secteur des chemins de fer à la concurrence et sur le changement de statut pour les futures recrues.
Par rapport au précédent sondage publié la semaine dernière, l’opposition à ce mouvement progresse de deux points, tandis que la proportion de Français déclarant souhaiter que l’exécutif ne cède pas face à la mobilisation des cheminots progresse d’un point.
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Ce week-end, qui coïncide avec les retours de vacances en France et le pont du 1er mai, la grève a encore provoqué de nouvelles perturbations dans le trafic au grand dam des voyageurs, le train étant le moyen préféré des Français avec une fréquentation quotidienne de plus de cinq millions de personnes.
Seuls la moitié des TGV et un tiers des Intercités devront circuler ce dimanche, prévoyait la compagnie dans un communiqué. Concernant les trains régionaux, il était également prévu que seuls trois Transiliens sur cinq et deux TER sur cinq assureraient leur service.
L’intersyndicale des cheminots, qui avait claqué le 19 avril dernier la porte aux négociations avec la ministre des transports, Elisabeth Borne, devrait toutefois tenir le 9 mai une réunion avec le premier ministre, Edouard Philippe, au terme de laquelle elle décidera de la poursuite ou non du mouvement.
Dimanche dernier, le président Emmanuel Macron avait affirmé dans une interview à la chaîne américaine Fox News, à la veille de sa visite d’Etat de trois jours aux Etats Unis, qu’il ne pliera pas en ce qui concerne les réformes qu’il mène depuis près d’un an malgré la contestation sociale de ces dernières semaines.
« Mon programme de réformes vise à moderniser le pays (…) et nous poursuivrons ce programme de modernisation jusqu’à la fin », avait déclaré le chef de l’Etat français.
« J’ai dit aux Français avant l’élection que je voulais traiter les racines profondes de nos problèmes. Cela prendra parfois du temps. Nous allons devoir prendre des décisions audacieuses mais nous devons régler la situation en profondeur », avait-il souligné.