Les pays de l’UE divisés sur l’accueil des Afghans

Les ministres européens de l’Intérieur se réunissent, ce mardi, pour tenter d’élaborer une position commune sur la crise migratoire potentielle liée à l’accueil des réfugiés afghans, suite à la prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan.

La discussion s’annonce difficile, l’UE étant traditionnellement divisée sur les questions migratoires, alors que la pression risque de monter durant les prochaines semaines suite à l’évacuation de centaines d’Afghan fuyant leur pays.

Selon les prévisions de l’ONU, cette situation pourrait provoquer l’arrivée d’un demi-million de réfugiés afghans supplémentaires cette année dans la région.

Les ambassadeurs européens se sont réunis lundi pour préparer la rencontre des ministres de l’Intérieur. Dans le texte discuté par les diplomates, toute référence à la crise migratoire de 2015 a été retirée afin d’éviter de « dramatiser » la situation.

Les Vingt sept semblent s’orienter vers une aide accrue aux pays voisins de l’Afghanistan et aux organisations internationales, plutôt qu’accueillir des réfugiés supplémentaires.

Le texte s’abstient aussi de fixer un nombre de réfugiés que l’UE pourrait accueillir ou qui pourraient être réinstallés entre les pays membres.

→ Lire aussi : Les Etats-Unis ont définitivement quitté l’Afghanistan

Les ministres des Affaires intérieures discuteront de la proposition de la Commission européenne de réinstaller 30.000 réfugiés d’ici 2022, toutes nationalités confondues. Mais il n’est pas question de fixer un nouveau cadre pour les réfugiés afghans.

Lors de leu réunion, ils devraient insister sur les aspects de « sécurité », plutôt que de « solidarité ».

L’UE, divisée sur la question migratoire, n’a toujours pas réussi à réformer sa politique d’asile. Le dossier ne risque pas de progresser lors des quatre prochains mois sous la présidence slovène de l’UE, les pays de l’Est de l’Europe étant réticents à partager la charge de la migration.

Lors de la crise de 2015-2016, l’UE avait conclu un pacte avec la Turquie, qui s’était chargée de l’accueil de millions de réfugiés fuyant la Syrie en échange d’une aide de 6 milliards d’euros.

Elle devrait suivre la même stratégie avec les réfugiés afghans. C’est ce qu’a laissé entendre le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une interview avec le quotidien italien Corriere della Sera. « En ce qui concerne les questions relatives à l’Afghanistan, nous devrons renforcer la coopération avec les pays limitrophes. Nous devons les aider à faire face à la première vague de réfugiés », a dit Josep Borrell.

Cependant le scenario esquissé par les européens semble compliqué à mettre en œuvre dans la mesure où certains pays de la région ont clairement indiqué qu’ils resteraient fermés aux réfugiés comme l’Ouzbékistan qui a annoncé qu’il maintiendrait fermées ses frontières terrestres avec l’Afghanistan et la Turquie qui a entamé la construction d’un mur géant le long de sa frontière avec l’Iran pour bloquer l’arrivée de nouveaux réfugiés afghans.

( Avec MAP )

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