Les réformes structurelles lancées en 2012 ont permis de maîtriser le taux de la dette
Les réformes structurelles lancées depuis 2012 ont permis de maîtriser le taux de la dette et le gouvernement poursuivra ses efforts en ce sens tout en veillant à mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir les nouveaux besoins, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Le taux de la dette par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est passé de 46% en 2009 à 58% en 2012, a indiqué El Khalfi lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, expliquant que cette hausse est due essentiellement au coût de compensation des prix des hydrocarbures à travers la caisse de compensation qui a mobilisé en 2012 près de 56 milliards de dirhams (MMDH), contre 17 MMDH cette année.
Cela explique la hausse du déficit budgétaire qui s’est élevé à près de 7,2% en 2012, en comptabilisant les revenus de la privatisation, a-t-il précisé.
El Khalfi, qui a noté que le taux de la dette a stagné cette année à 65%, a souligné que les efforts consentis au niveau de la dette ont permis au Royaume de maîtriser le déficit budgétaire pour le réduire progressivement, notant que le scénario évoqué par le gouverneur de Bank Al Maghrib, selon lequel le Maroc risque de perdre son autonomie en matière de décision économique, est improbable grâce aux réformes entreprises dans ce domaine.
Au niveau du projet de loi de finances 2019 (PLF), le déficit est contenu dans des limites permettant au pays d’éviter une hausse exponentielle de la dette en la maintenant entre 60 et 65% du PIB tout en aspirant à la réduire progressivement durant cette année et celle qui suit, a relevé le ministre.
Le gouvernement s’engage à éponger la dette sur la TVA qui s’élève à 40 MMDH, soit 4 points de déficit, a-t-il affirmé.
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S’agissant de la dette des institutions et entreprises publiques, El Khalfi a indiqué que 6 institutions publiques concentrent près de 90% de l’endettement, à savoir l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), l’Office national des chemins de fer (ONCF), la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) et l’Agence Spéciale Tanger Med (TMSA), relevant que la nature de ses institutions fait qu’elles effectuent d’importants investissements dans le domaine de l’infrastructure au niveau des autoroutes, de l’approvisionnement en eau potable et en électricité, ainsi que l’impulsion réalisée au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima grâce au port Tanger-Med et la programmation d’autres investissements de taille afférent à la liaison ferroviaire, aux autoroutes, au port de Nador à l’ouest de la Méditerranée, au port de Jorf Lasfar, au port de Dakhla et à des hôpitaux et centres hospitaliers universitaires.
La dette est régie par la loi qui interdit le recours à l’endettement pour les dépenses de fonctionnement et le versement des salaires et ne l’autorise que pour le paiement d’anciennes dettes aux taux d’intérêt élevé, pour l’investissement dans les infrastructures et l’investissement au service de l’entreprise et de la création d’emplois.
Le gouvernement compte percevoir 6 MMDH des opérations de privatisation en ouvrant le capital de certaines entreprises publiques qui opèrent dans des secteurs concurrentiels et dont l’Etat détient toujours des participations, a-t-il fait savoir.
El Khalfi a démenti l’existence de tout problème dans les réserves en devises, évoquant à cet égard le rapport de l’Office des changes qui fait état de 19 MMDH d’investissements étrangers à fin septembre 2018, soit moins d’un demi milliard de dirham par rapport à la même période de l’année dernière, alors que la différence était de 5 MMDH au mois de juin dernier.
Les projets prévus d’ici à la fin de l’année devraient permettre de dépasser le chiffre de l’année dernière, a poursuivi le ministre. Les réserves en devises couvrent près de 6 mois grâce à la couverture des importations et des exportations, le taux de couverture étant passé à 57% contre 56,3% l’an dernier, a-t-il relevé, notant que l’amélioration de la couverture permet d’améliorer la capacité d’assurer les réserves en devises malgré la hausse de la facture énergétique.
Les projets d’investissement internationaux et nationaux qui ont été approuvés depuis l’année dernière sont au nombre de 119 avec un coût total dépassant les 124 MMDH, a rappelé El Khalfi.