Les réseaux sociaux : un vecteur insidieux de l’obésité au Maroc

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment mis en exergue l’obésité comme une préoccupation sanitaire majeure à l’échelle planétaire, une problématique qui n’épargne pas le Maroc. Cette pandémie silencieuse est exacerbée par une influence moins visible mais tout aussi pernicieuse : les réseaux sociaux. Ces derniers, souvent perçus comme des espaces d’innovation culinaire, contribuent paradoxalement à la propagation de comportements alimentaires préjudiciables à la santé.

Les statistiques sont alarmantes : plus d’un milliard d’individus à travers le monde souffrent d’obésité, y compris des enfants et adolescents. À l’approche de la Journée mondiale de l’obésité, célébrée le 4 mars, les chiffres révèlent une accélération inquiétante de ce fléau, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Au Maroc, la Fédération mondiale de l’obésité prédit une hausse annuelle de 2,7% du taux d’obésité entre 2020 et 2035, passant de 21,6% à 47,9%. En termes concrets, cela signifie que plus de cinq millions de Marocains seront touchés par l’obésité. Les projections pour 2035 sont également sombres pour la jeunesse marocaine, avec plus de 30% des enfants en surpoids ou obèses, contre 19,3% en 2020.

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Le fardeau économique est tout aussi conséquent. L’obésité grève environ 3% du produit intérieur brut marocain, soit près de 4 milliards de dollars annuellement. D’ici 2035, ce coût pourrait s’élever à 7,34 milliards de dollars. Le traitement des pathologies liées au surpoids et à l’obésité pourrait quant à lui excéder 930 millions de dollars, marquant une hausse de 98,5% par rapport à 2020.

Les spécialistes s’accordent à dire que l’obésité découle des habitudes alimentaires. Les Marocains, délaissant progressivement leur régime alimentaire traditionnel, se tournent vers des mœurs gastronomiques importées, avec une prédilection marquée pour la restauration rapide. Les contraintes professionnelles incitent également à consommer hors du foyer, où les options saines se font rares.

Pour endiguer cette tendance, les nutritionnistes insistent sur l’importance d’une éducation alimentaire adéquate. Ils mettent en lumière le rôle ambigu des réseaux sociaux, qui, sous couvert d’innovation, promeuvent des pratiques et additifs culinaires qui, loin d’enrichir notre table, menacent notre santé.

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