L’ex-président indonésien Habibie est mort à 83 ans
L’ancien président indonésien B.J. Habibie, qui avait permis la transition de l’Indonésie vers la démocratie après la chute du dictateur Suharto, est mort mercredi soir à l’âge de 83 ans, ont annoncé sa famille et les autorités.
Bacharuddin Jusuf Habibie est décédé dans un hôpital militaire de Jakarta après des problèmes cardiaques.
Le président indonésien Joko Widodo a rendu hommage à son prédécesseur, ingénieur aéronautique de formation, en saluant « un scientifique de haut niveau » et le « père des technologies en Indonésie ».
Né en 1936 dans une petite ville au sud de l’archipel de Célèbes, B. J. Habibie avait étudié la construction aéronautique en Allemagne et aux Pays Bas avant de rentrer en Indonésie dans les années 1970.
Suharto lui avait demandé de l’aider à favoriser l’industrialisation du plus grand pays d’Asie du Sud-Est. Il a longtemps présidé la société publique aéronautique Industri Pesawat Terbang Nusantara, puis a été pendant une vingtaine d’années ministre de la Recherche et de la Technologie.
Deux mois après avoir été nommé vice-président par Suharto, il lui a succédé à la présidence en 1998 quand le dictateur a quitté le pouvoir après un soulèvement.
B. J. Habibie a permis la transition vers la démocratie du pays comptant la plus importante population musulmane au monde en organisant des élections l’année suivante. Il a aussi contribué à stabiliser l’économie frappée de plein fouet par la crise financière asiatique et affaiblie par la corruption.
Sa décision surprise d’autoriser un référendum sur l’indépendance du Timor oriental, ancienne colonie portugaise dirigée par l’Indonésie, a ouvert la voie à la séparation du territoire avec l’Indonésie.
Les Timorais ont voté à une écrasante majorité pour l’indépendance, déclenchant une répression sanglante de l’armée et des forces indonésiennes.
Après 17 mois à la présidence, B. J. Habibie a cédé le pouvoir à Abdurrahman Wahid élu président d’Indonésie en octobre 1999.