Li Changlin, Ambassadeur de Chine au Maroc :« La Chine est disposée, avec le Maroc, à mener la coopération tripartite ou multipartite en Afrique »

ENTRETIEN DIPLOMATIQUE

Réalisé par Souad MEKKAOUI

Dans cet entretien exclusif accordé à MAROC DIPLOMATIQUE, l’Ambassadeur de Chine au Maroc, M. Li Changlin, éclaire avec profondeur les enjeux et les succès du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), tout en dévoilant les ambitions stratégiques de la Chine pour l’avenir du continent africain. Placé sous le signe d’une modernisation commune, ce partenariat s’inscrit dans une dynamique de progrès durable et de coopération Sud-Sud. À travers une vision partagée avec le Maroc, M. l’Ambassadeur souligne le rôle clé des initiatives telles que le projet Atlantique, illustrant une alliance stratégique qui ne se limite pas aux infrastructures, mais embrasse également la transformation socio-économique de l’Afrique. Avec des investissements massifs dans les infrastructures, des programmes innovants pour la création d’emplois et le transfert de compétences, la Chine et le Maroc, en tant que partenaires, s’engagent à bâtir un avenir prometteur pour le continent, affirmant l’Afrique comme un pilier majeur de la croissance mondiale.

MAROC DIPLOMATIQUE : Monsieur l’Ambassadeur, tout d’abord, merci de nous accorder cet entretien. À l’issue de cette édition du FOCAC, comment la Chine évalue-t-elle les succès de ce sommet ? Quelles actions stratégiques compte-t-elle introduire pour maximiser l’impact de ses engagements futurs ?

S.E.M. LI CHANGLIN : Le Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine s’est tenu du 4 au 6 septembre à Beijing. C’est une heureuse réunion de la famille amicale de la Chine et de l’Afrique et un grand succès pour la coopération sino-africaine. Le Président chinois Xi Jinping a assisté à la cérémonie d’ouverture du Sommet et a prononcé un discours clé.

Lors du Sommet, les dirigeants chinois et africains ont convenu de rehausser les relations sino-africaines à une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle. Le Président Xi Jinping a avancé six propositions majeures pour faire progresser la modernisation Chine-Afrique et a déclaré que dans les trois ans à venir, la Chine entend travailler avec l’Afrique pour développer dix Actions de partenariats sur la modernisation, approfondir la coopération sino-africaine et guider la modernisation du Sud global. Pour assurer la mise en œuvre des dix Actions de partenariat, le gouvernement chinois accordera à l’Afrique un soutien financier de 360 milliards de yuans RMB.

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À la lumière des projets initiés dans le cadre du FOCAC, comment la Chine évalue-t-elle l’impact réel de ses investissements sur le développement économique et social des pays africains, notamment en termes de création d’emplois locaux, de transfert de compétences, et de réduction de la dépendance économique vis-à-vis des ressources naturelles ?

La Chine s’engage à faire progresser le développement de l’Afrique grâce à son propre développement et à promouvoir la modernisation de l’Afrique grâce à sa propre modernisation, dans le but de réaliser une coopération gagnant-gagnant et un développement commun. La Chine appuie fermement les pays africains dans leurs efforts de développer les infrastructures et de valoriser les ressources humaines, et accompagne l’industrialisation et la modernisation agricole de l’Afrique. Dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine, elle a lancé l’initiative en faveur de l’industrialisation de l’Afrique et mis en œuvre le plan d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique et le plan de coopération sino-africaine pour le développement des talents

Le stock des investissements directs de la Chine en Afrique a dépassé 40 milliards de dollars. Au cours des trois dernières années, la Chine a aidé à la création de plus de 1,1 million d’emplois en Afrique. Un exemple plus concret, dans le cadre du programme de réduction de la pauvreté et de développement agricole lancé en 2021, la Chine a élaboré et mis en œuvre 47 projets de réduction de la pauvreté et de développement agricole, formé près de 9.000 personnes dans le domaine de l’agriculture, et partagé plus de 300 technologies avancées et applicables, ce qui a bénéficié à plus d’un million de foyers paysans en Afrique.

La coopération Chine-Afrique a joué un rôle crucial dans le développement industriel et la transformation économique de l’Afrique. Comme ce qu’a affirmé le Chef du gouvernement marocain, M. Aziz Akhannouch, lors du Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine, le partenariat stratégique entre la Chine et les pays africains constitue un pilier solide pour le continent.

Au mois de mai, lors de la 3ème édition du forum MD Sahara organisé par Maroc Diplomatique, vous avez déclaré que la Chine et le Maroc partagent une vision commune pour l’Afrique, avec un accent particulier sur l’importance du projet Atlantique. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette vision partagée et sur la manière dont elle pourrait façonner l’avenir des relations sino-marocaines et sino-africaines ?

Tout d’abord, nos deux pays accordent une place de choix à l’Afrique dans nos politiques étrangères. Nous sommes conscients de l’importance de l’Afrique et croyons profondément en son potentiel. Nous sommes convaincus que l’Afrique émergera comme l’un des pôles majeurs de la croissance mondiale et un interlocuteur incontournable dans la Gouvernance mondiale. Comme Sa Majesté le Roi Mohammed VI a dit, l’Afrique est un choix de cœur et de raison. C’est un choix clair et volontariste.

Ensuite, nous travaillons tous pour réaliser un développement commun avec l’Afrique. La Chine et le Maroc sont tous les deux des pays en développement, mais nous considérons le soutien au développement de l’Afrique comme une responsabilité et faisons notre mieux pour aider les pays africains. Le Maroc a lancé différentes initiatives royales en faveur de l’Afrique, telles que le Gazoduc Maroc-Nigéria et l’Initiative Atlantique. Le Maroc est aujourd’hui le deuxième investisseur africain du continent, et le premier en Afrique de l’Ouest. Le Maroc accorde une importance particulière à l’éducation en Afrique, considérée comme un véritable levier pour le développement et la transformation en Afrique. Rien qu’au cours de l’année universitaire 2023-2024, le Maroc a accueilli au sein de ses établissements 1.592 étudiants africains, issus de 43 pays, dont un nombre significatif de boursiers de l’État marocain. Depuis 2014, quelque 240 diplomates africains ont bénéficié du cycle international en diplomatie dispensé par l’Académie marocaine des études diplomatiques.

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Partageant cette vision commune, la Chine est disposée avec le Maroc à mener la coopération tripartite ou multipartite en Afrique, à exploiter pleinement leurs avantages respectifs et à conjuguer leurs efforts, en vue de mener davantage d’actions au profit du peuple marocain et africain.

Le FOCAC a toujours été une plateforme pour renforcer les partenariats économiques. Quelles sont les nouvelles initiatives que la Chine souhaite introduire pour intensifier les échanges commerciaux et les investissements en Afrique, en particulier dans les domaines des infrastructures et du commerce, avec le Maroc comme partenaire clé ?

Les domaines des infrastructures et du commerce figurent en bonne place dans le programme de coopération sino-africaine. Au fil des années, la Chine et les pays africains ont travaillé ensemble pour bâtir et améliorer près de 100.000 km de routes, plus de 10.000 km de voies ferrées, près de 1.000 ponts et près de 100 ports. Les échanges entre la Chine et l’Afrique ont atteint 282,1 milliards de dollars en 2023, faisant de la Chine le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pour la 15e année consécutive.

Le Président Xi Jinping a annoncé de nombreuses nouvelles mesures au titre des dix Actions de partenariat. J’aimerais citer quelques exemples. La Chine élargira de sa propre initiative et de façon unilatérale l’ouverture de son marché, et a décidé d’accorder le traitement de tarif douanier zéro à 100% des produits exportés vers la Chine par les pays les moins avancés ayant avec elle des relations diplomatiques, dont 33 pays africains. La Chine mettra en œuvre 30 projets d’interconnexion des infrastructures en Afrique et travaillera avec ses partenaires africains à une coopération de qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». La Chine encouragera l’investissement et l’opération des entreprises chinoises et africaines dans les deux sens et veillera à ce que la valeur ajoutée des industries reste en Afrique et qu’au moins un million de postes d’emploi soient créés pour le continent.

Nous espérons renforcer la synergie des stratégies de développement avec le Maroc, et identifier les domaines prioritaires afin de concrétiser les résultats importants du Sommet.

Le Maroc se positionne comme un hub logistique entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Comment la Chine envisage-t-elle de collaborer avec le Maroc pour développer des infrastructures de transport et logistiques qui pourraient renforcer les échanges économiques entre ces régions ?

Les infrastructures de transport et logistiques du Maroc ont connu un grand essor, au cours des 25 dernières années. La première Ligne à Grande Vitesse en Afrique a vu le jour au Maroc, et le port Tanger Med est devenu le plus grand complexe portuaire dans le bassin méditerranéen. Les réseaux routier et aérien sont en pleine expansion au Maroc.

Dans la perspective d’organiser la Coupe du Monde 2030, de grands projets d’infrastructures tels que des lignes à grande vitesse, des stades, des autoroutes, des ports ainsi que des aéroports sont à réaliser dans les prochaines années au Maroc. Grâce à ses riches expériences et expertises, la Chine se positionne comme un leader mondial en matière des infrastructures, et constitue un partenaire idéal pour le Maroc à réaliser ses ambitions infrastructurelles. Ces derniers temps, des entreprises chinoises ont été choisies, à l’issue des appels d’offres, pour participer aux travaux de la LGV Kénitra-Marrakech.

Ainsi la Chine entend travailler de concert avec le Maroc pour mettre en œuvre l’Action de partenariat pour l’interconnexion, l’une des dix Actions de partenariats sur la modernisation proposées par le Président XI Jinping lors du Sommet 2024 du FOCAC, mener une coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », et prendre une part active, sous diverses manières, dans la réalisation des grands projets d’infrastructures.

Au-delà des aspects économiques, la coopération culturelle et éducative est essentielle pour renforcer les liens entre nos peuples. Quelles initiatives spécifiques la Chine prévoit-elle de mettre en œuvre pour promouvoir les échanges culturels et éducatifs avec le Maroc, et comment ces initiatives peuvent-elles contribuer à une meilleure compréhension mutuelle ?

La coopération culturelle et éducative avance dans de bonnes conditions. Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet, le Président XI Jinping a proposé de développer avec l’Afrique l’Action de partenariat pour les échanges humains et culturels. La Chine travaillera avec l’Afrique à faire avancer de façon approfondie « Avenir de l’Afrique – plan de coopération Chine-Afrique sur la formation professionnelle », à créer un institut d’ingénierie et à mettre en place dix Ateliers Luban. Elle proposera 60.000 places de formation en faveur notamment des femmes et des jeunes africains. Elle mettra en œuvre avec l’Afrique le Programme sino-africain « Route de la Soie culturelle » et un programme de coopération sur l’innovation audiovisuelle. Les deux parties ont convenue d’organiser, en 2026, l’Année sino-africaine des échanges humains et culturels.

Quant à la coopération culturelle et éducative entre la Chine et le Maroc. Cette année, le vice-ministre chinois de la Culture et du Tourisme, M. Rao Quan, a visité le Maroc, et a signé avec la partie marocaine le Programme d’application de l’Accord de coopération culturelle entre les deux Gouvernements. La Chine a envoyé des groupes artistiques pour participer au Festival National des arts populaire de Marrakech et au Festival International de Volubilis des Musiques Traditionnelles du monde au Maroc, et elle a également invité des poètes marocains à participer à la Rencontre de poésie sino-arabe en Chine. L’Université d’Études Internationales de Pékin et la Faculté de droit de l’Université Mohammed V ouvriront conjointement une spécialité en gestion du tourisme 2+2, afin de former des talents touristiques de haut niveau, polyvalents et internationaux.

Dans les années à venir, la Chine entend renforcer avec le Maroc les échanges et les visites entre les départements concernés, les universités et les institutions de recherche des deux pays. Elle travaillera avec le Maroc pour promouvoir activement l’envoi mutuel des groupes artistiques pour participer à des festivals artistiques organisés dans les deux pays. Elle encouragera le Centre culturel de Chine à Rabat et les trois Instituts Confucius à mieux assumer leur rôle dans la promotion des échanges culturels et le rapprochement entre les peuples chinois et marocain. Elle est également prête à accueillir plus d’étudiants marocains.

Le Maroc joue un rôle clé dans l’Initiative Ceinture et Route. Quelles sont les prochaines étapes pour renforcer cette collaboration, et comment cette initiative peut-elle bénéficier à la fois au Maroc et à l’Afrique dans leur développement économique ?

L’Initiative « la Ceinture et la Route » a été proposée par le Président chinois Xi Jinping en 2013, ceci afin d’insuffler une nouvelle dynamique à la croissance de l’économie mondiale et de créer une nouvelle plateforme pour la coopération économique internationale. À présent, plus de 150 pays et de 30 organisations internationales ont signé des documents de coopération pour réaliser cette initiative. Le Maroc est le premier pays dans la région à s’engager dans l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Dans le cadre de cette initiative, la coopération sino-marocaine s’est renforcée davantage et a obtenu des résultats fructueux, avec un approfondissement de la collaboration économique et commerciale, en particulier une augmentation remarquable des investissements chinois dans des secteurs tels que les batteries de véhicule électronique, les composants automobiles, les nouveaux matériaux, ainsi que les énergies renouvelables et l’agriculture.

Au cours des dernières années, le Maroc, sous la direction de Sa Majesté Mohammed VI, a proposé une série d’initiatives et de stratégies à promouvoir le développement du pays, qui s’accordent avec l’Initiative « la Ceinture et la Route » et « Dix Actions de partenariats ». La partie chinoise travaillera en étroite collaboration avec les autorités marocaines pour explorer de nouveaux modèles et des projets spécifiques de coopération, dans les domaines de la facilitation du commerce, de l’intégration industrielle, de la modernisation d’agriculture, d’interconnexion des infrastructures, ainsi que d’autres domaines d’intérêt commun de nos deux parties, afin d’aboutir à des résultats profitables au peuple marocain et à l’ensemble du continent africain.

Monsieur l’Ambassadeur, en regardant vers l’avenir, quelles sont vos priorités pour renforcer encore davantage les relations sino-marocaines ? Quelles opportunités voyez-vous émerger pour que le Maroc et la Chine collaborent plus étroitement sur des enjeux globaux, tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la santé publique ?

Avec la multiplication des échanges, la Chine et le Maroc connaissent mieux les atouts comparatifs de l’un et de l’autre, à l’heure actuelle, trois secteurs s’annoncent prometteurs pour la coopération Chine-Maroc. Tout d’abord, c’est le secteur des véhicules électriques, notamment des batteries pour véhicules électriques. Depuis un certain temps, un nombre croissant des entreprises chinoises, comme Gotion High-Tech, BTR Shenzhen, CNGR, Guangzhou Tinci Materials Technology etc, ont manifesté un vif intérêt pour investir au Maroc. Certains parmi eux ont connu des progrès substantiels, les travaux de l’usine BTR ont démarré, Gotion High-Tech a signé la convention d’investissement stratégique avec le gouvernement marocain. Cette coopération contribuera à mettre en place au Maroc un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et relever le défi du changement climatique.

Ensuite, c’est le secteur de l’énergie renouvelable que le Maroc place dans le centre de sa stratégie énergique et dispose de riches ressources pour le solaire et l’éolien. L’entreprise chinoise Shandong Electric Power Construction Corp a participé à la construction du complexe solaire Noor. En janvier dernier, le groupe chinois Aeolon, spécialisé dans la fabrication de pales d’éoliennes, a démarré la construction d’une usine à Nador d’un coût d’investissement d’environ 2,3 milliards de dirhams. Il y a un grand potentiel pour la coopération entre la Chine et le Maroc dans le domaine de l’énergie renouvelable.

Enfin, c’est le secteur du tourisme. Le Maroc est parmi les premières destinations touristiques en Afrique. Possédant un très riche patrimoine historique, architectural, artisanal, artistique, littéraire, archéologique, naturel et festif, il est de plus en plus choisi par les touristes chinois. En 2019, quelque 180.000 arrivées des touristes chinois ont été enregistrées au Maroc, suivies d’une chute pendant la Covid-19. À partir de l’année dernière, les chiffres montrent une reprise encourageante, à laquelle s’ajoute encore la bonne nouvelle du rétablissement dans un avenir proche des vols directs entre les deux pays. Je suis convaincu que le Maroc s’assurera une place dans le marché des voyages des Chinois à l’étranger surtout en Afrique.

Un dernier mot pour partager avec nous vos impressions sur le Maroc et les Marocains ?

C’est mon deuxième séjour au Maroc, donc je suis témoin de la modernisation impressionnante du Maroc. À mon avis, c’est un pays ambitieux, tourné vers un avenir prometteur.  Grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a trouvé une voie de modernisation adaptée à ses réalités réelles, qui a permis d’accélérer le processus d’industrialisation du pays et d’instaurer une politique de diversification des partenaires au développement. Aujourd’hui, le Royaume se hisse au rang des nations les plus dynamiques d’Afrique, et il joue un rôle très important dans les affaires internationales et régionales.

J’ai un sentiment particulier pour le peuple marocain. C’est un peuple très gentil et accueillant. Il m’arrive de rencontrer un Marocain dans la rue qui m’invite chez lui pour prendre un verre de thé à la menthe. Le peuple marocain est fasciné par la langue et la culture chinoises. Je me réjouis d’apprendre de la part de jeunes marocains que la maîtrise du chinois leur a ouvert la porte à de nouveaux horizons. L’amitié sino-marocaine repose sur les meilleures compréhensions de nos deux peuples et son avenir sera bâti par les jeunes. J’espère que les deux peuples, notamment les jeunes des deux pays renforcent leurs contacts et approfondissent la compréhension mutuelle pour contribuer à la consolidation du partenariat stratégique sino-marocain.

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