Libye: l’ONU sonne l’alarme sur la menace du conflit armé et du COVID-19

Des agences des Nations-Unies ont sonné l’alarme mercredi sur le fait que le conflit armé couplé à la pandémie de COVID-19 représente une menace importante pour la vie humaine en Libye, avertissant que la santé et la sécurité de l’ensemble de la population du pays sont aujourd’hui menacées.

« Près de 400.000 Libyens ont été déplacés depuis le début du conflit il y a neuf ans – environ la moitié d’entre eux au cours de l’année écoulée depuis le début de l’attaque contre la capitale, Tripoli », ont déploré ces agences onusiennes, dont la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), le HCR, le PAM, l’OMS et l’OIM, dans un communiqué conjoint.

Malgré des appels répétés à un cessez-le-feu humanitaire, notamment de la part du Secrétaire général des Nations Unies, les hostilités se poursuivent sans relâche, entravant l’accès et la livraison de fournitures humanitaires essentielles, selon la même source, qui relève que les travailleurs humanitaires sont confrontés chaque jour à des défis importants pour poursuivre leur mission.

La situation de nombreux migrants et réfugiés est particulièrement alarmante, ajoute-t-on, précisant que depuis le début de cette année, plus de 3.200 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye. Beaucoup se retrouvent dans l’un des onze centres de détention officiels. D’autres sont emmenés dans des établissements ou des centres de détention non officiels auxquels la communauté humanitaire n’a pas accès.

L’ONU rappelle également que les femmes et les enfants continuent de faire les frais du conflit armé en cours en Libye. Au cours de l’année écoulée, les Nations-Unies ont vérifié 113 cas de violations graves, notamment des homicides et des mutilations d’enfants, des attaques contre des écoles et des établissements de santé.

Les hôpitaux et les établissements de santé ont aussi été ciblés par des bombardements, ce qui perturbe davantage le système de santé fragile de la Libye. Depuis le début de l’année, au moins 15 attaques ont endommagé des établissements de santé et des ambulances et blessé des agents de santé, selon la même source, qui rappelle que ces attaques sont une violation flagrante du droit international humanitaire et encore plus flagrante lors de la pandémie de COVID-19.

L’ONU s’inquiète ainsi que l’apparition du nouveau coronavirus en Libye fait peser une pression supplémentaire sur le système de santé déjà surchargé et menace encore les personnes les plus vulnérables du pays.

A la date du 13 mai, il y avait 64 cas confirmés de COVID-19, dont trois décès, dans différentes parties du pays. Cela montre que la transmission locale et communautaire existe et que le risque d’une nouvelle escalade de l’épidémie est très élevé, selon le communiqué.

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