L’insécurité s’installe au Mali
La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation à peine commencée, le Mali est, actuellement, confronté à un autre problème de taille dont la maîtrise semble être difficile pour les autorités : le terrorisme. Une menace grandissante aux portes du Maghreb et du Maroc.
Bamako, Nara, Misseni, Fakola et plus récemment Tominian, ont subit des attaques meurtrières de groupes bien armés et mieux organisés qu’il y a six mois encore.
La menace terroriste a pris de l’ampleur et, depuis le début de l’année 2015, s’est transportée du Nord vers l’Ouest et le Sud du pays, avec les mêmes objectifs et cibles. Le groupe Ansar Eddine a revendiqué une série d’attaques perpétrées dans des villes et des villages situés au sud et à l’ouest du pays, dont la capitale Bamako. Dans le cercle de Tominian, après l’attaque du 15 juillet contre le poste de contrôle de Djenné installé dans un endroit couramment appelé « carrefour de Djenné et l’exécution d’un habitant du village de Djamakan, les populations sont désemparées.
Les activités agricoles et pastorales fonctionnent au ralenti, laissant augurer d’inquiétantes difficultés de subsistance dans les mois et semaines à venir.
Suite à une opération de ratissage menée le 11 juillet, un camp d’entraînement des djihadistes dans la région de Sikasso a été démantelé par les forces de défense et de sécurité du Mali.
Bilan : une trentaine de djihadistes tués, 15 autres arrêtés.
Simultanément, une vingtaine de présumés djihadistes ont été arrêtés à Zégoua dont deux de nationalité française dans la nuit du lundi au mardi 14 juillet.
Ces opérations coups de poing des militaires maliens sont rassurantes, mais les djihadistes progressent dangereusement. Et une insécurité profonde s’installe.
En l’absence de soutien continu des forces françaises, les autorités de Bamako ne semblent pas avoir une stratégie cohérente face à la menace.
Les combattants des groupes djihadistes sont de mieux en mieux organisés ; ils coordonnent à présent des attaques plus ambitieuses et plus complexes vers d’autres régions du Mali, ce qui n’était pas fréquent il y a quelques mois encore.
Ces attaques mettent en évidence non seulement la force de nuisance des groupes terroristes. Mais, aussi, leur capacité de se déplacer librement avec des armes de guerre sur l’ensemble du territoire malien.
En clair, la situation sécuritaire s’est détériorée et la stabilité du Mali et celle des pays frontaliers est menacée.
Selon de nombreux officiers français ayant participé aux opérations depuis trois ans, la gestion actuelle de la menace terroriste, le pilotage à vue des opérations tactiques et les patrouilles a minima selon le degré des alertes, met en évidence les limites des autorités maliennes à contenir cette situation nouvelle.
Dans la lutte contre le terrorisme, l’anticipation est la clé.
Les récentes attaques des groupes terroristes montrent à suffisance qu’ils sont déterminés à se déployer sur toute l’étendue du territoire malien et plus loin encore…