L’Instance marocaine des droits de l’Homme présente son rapport sur l’observation des dernières législatives

L’Instance marocaine des droits de l’Homme (IMDH) a présenté, jeudi à Rabat, son rapport final sur l’observation des élections législatives du 7 octobre dernier, à laquelle ont pris part 22 observateurs durant les différentes étapes de l’opération électorale.

S’exprimant lors d’une conférence de presse portant sur la présentation de ce rapport, le président de l’IMDH, Mohamed Nouhi, a souligné que l’Instance a procédé à l’opération d’observation du processus électoral sur le terrain qui s’est déroulée en trois étapes (la pré-campagne électorale, durant la campagne et le jour du scrutin).

Les résultats d’analyse des formulaires d’observation de la campagne révèlent que plus de 70% des espaces publics de rassemblements manquent d’accessibilités, le recours aux mosquées lors de cette campagne électorale (plus de 5%) et la constatation d’actes perturbateurs et de violences verbales et physiques entre candidats.

Par ailleurs, le rapport fait état de l’exploitation des enfants par les candidats et les partis politiques lors des campagnes électorales (26%).

Concernant les questions relatives aux droits de l’Homme, M. Nouhi a souligné que les questions des femmes et des jeunes étaient présentes avec plus de 80%, tandis que celles liées aux personnes en situation de handicap, elles ont atteint les 64%, notant un faible taux de participation des femmes lors des meetings, n’ayant pas dépassé les 30%.

S’agissant des résultats de l’analyse des formulaires d’observation du scrutin, liés essentiellement aux conditions de vote, le président de l’Instance a relevé que 10% des citoyens n’étaient pas informés des sièges des bureaux de vote et que 90% de ces bureaux se situaient dans des établissements scolaires, dont 58% n’ont pas été faciles d’accès pour l’ensemble des citoyens et 41% se situaient loin des électeurs de 1 à plus de 2 kilomètres.

Ces observations ont également concerné l’équipement des bureaux de vote et la facilitation d’accomplissement par les citoyens de leur droit de vote.

Selon cette instance, 96,77 % des bureaux de vote étaient sécurisés, alors que 35% d’entre eux ont souffert du manque d’éclairage et 55% ne permettaient pas aisément l’accès aux personnes à besoins spécifiques.

Concernant la composition des bureaux, l’instance a constaté une faible participation de femmes, soit seulement 16% au total des bureaux observés, et dont les missions n’ont pas dépassé la rédaction ou les procédures d’inscription aux bureaux de vote, alors qu’aucune d’entre elles n’a été à la tête d’un bureau de vote.

Au niveau de l’observation qualitative, l’Instance a choisi 8 partis et une coalition partisane, soit près de 30% des partis ayant participé aux législatives du 07 octobre 2016.

Dans son observation, l’Instance s’est focalisée sur l’introduction des questions des droits de l’Homme et des libertés, ainsi que le nombre de mesures et procédures dans les programmes de ces partis.

Ce rapport a également précisé que le total des mesures et procédures de protection de ces droits incluses dans les programmes électoraux a atteint 1.257 mesures, réparties entre les droits économiques et sociaux (49,16%), les droits civiques et politiques (6,52%), les droits linguistiques et culturels (10,10%) et les droits de troisième génération (24,42%).

Par ailleurs, l’Instance marocaine des droits de l’Homme a appelé à la consolidation du principe de dépénalisation des fraudes lors des échéances électorales et de l’incrimination de l’exploitation des enfants au cours des campagnes électorales, soulignant la nécessité d’assurer la parité et la participation équitable des femmes au cours du processus électoral.

L’IMDH a aussi appelé à mettre en place un système de contrôle ferme sur le financement des campagnes électorales, des mesures législatives assurant la parité dans la participation politique, conformément aux standards internationaux, afin de mettre fin à toutes formes de discrimination contre les femmes, et à adopter le principe de présentation de la carte d’identité nationale au lieu du critère d’inscription sur les listes électorales générales afin d’assurer le droit de vote pour une large catégorie de la société.

Elle a, en outre, recommandé la prise en compte des droits des personnes en situation de handicap et de leur droit au vote, à la promotion de la culture électorale auprès des électeurs et à l’amélioration du comportement électoral, de sorte à accorder plus d’intérêt aux programmes des partis au lieu de se focaliser sur les candidats.

L’accent a été également mis sur la nécessité d’accorder plus d’importance aux droits et libertés dans les programmes électoraux des partis politiques et de tenir compte des engagements internationaux du Maroc dans le domaine des droits de l’Homme.

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