L’Institut français de Rabat: Exposition « Un certain regard sur le spectacle »
Alain Hanel est né à Rabat, au Maroc en mars 1949. En 1968, il apprend la photographie comme assistant à Paris avec les plus grands photographes de mode et de publicité, ce seront ses années « Blow Up ».
A 20 ans, il part à la découverte du monde de l’image et du son : graphiste et directeur artistique dans la publicité et l’édition, il intègre ensuite l’édition musicale, le cinéma, la télévision et la radio pour enfin revenir vers le monde photographique, à l’âge de 50 ans. Il choisit alors la photographie de scène. La danse, l’opéra, la musique, le cirque sont ses sujets de prédilection.
À partir de 2003, il collabore avec l’Opéra National du Rhin à Strasbourg, l’Opéra de Nice, les ballets de Monte-Carlo, et les plus grandes compagnies de danse nationales et internationales, et devient le photographe officiel du « Printemps des Arts » de Monte-Carlo en 2008. Il est nommé en 2015, photographe officiel de l’Opéra de Monte-Carlo avec qui il collabore depuis 2007 et également du Gala Russe. Il crée en 2005 le concept des expositions « XXL » sur toiles de dix à quarante mètres carrés pour le Conseil Général des Alpes Maritimes, le Palais des Festivals de Cannes et L’Opéra National du Rhin, à Strasbourg. Depuis il totalise plus d’une vingtaine d’expositions nationales et internationales.
En 2007, il s’intéresse au Festival International du Cirque de Monte-Carlo avec lequel l’aventure se poursuit depuis. En 2008, Nikon France fait appel à lui pour le « Pro Tour Nikon » avec comme mission d’enseigner la photographie de spectacle dans plusieurs villes françaises. En 2013 commence son aventure photographique avec les Etats-Unis. Il photographie Dame Shirley Bassey pour Opéra Magazine, le média du Metropolitan Opera de New-York. Par la suite, il sera appelé pour photographier les spectacles du Circus Juventas à Saint-Paul dans le Minnesota.
En 2014, le Gala Russe de Monaco le missionne pour photographier sa soirée annuelle consacrée à la danse. Il photographie en exclusivité le Boris Eifman Ballet en 2015, les plus grandes étoiles de Bolchoï et du Théâtre Mariinsky et en 2016, à nouveau le Boris Eifman Ballet. Il photographiera ensuite en exclusivité Svetlana Zakharova et Diana Vishneva au Grimaldi Forum de Monte-Carlo.
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En 2016, il signe le portrait de Cecilia Bartoli, célèbre cantatrice et Diva pour la célèbre marque Rolex, et s’inscrit comme photographe au registre de cette maison prestigieuse et difficilement accessible. En 2017, il crée pour Carrefour Monaco une série de quatre expositions ayant pour thèmes : le Ballet Royal du Cambodge – Dix ans à l’Opéra de Monte-Carlo – Les Ballets Russes à Monaco – Portraits de Cirque (Circus Juventas). Il réalise pour l’édition, deux ouvrages photographiques sur l’opéra « Opéra National du Rhin » et le
« Rock’n’Roll » et collabore pour deux autres livres, le premier sur le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, et le second pour les quarante ans du Printemps des Arts de Monte-Carlo.
Traqueur d’images
Il est là, silencieux, tapi dans l’ombre de la salle, l’oeil alerte et le geste sûr. Invisible. L’artiste, sur scène, ne le voit pas, mais tourne inéluctablement son regard vers l’objectif. Parfois même… son âme.
L’émotion est palpable, le muscle fort, la concentration maximale, la beauté transcendée : suspendus dans le temps, des danseurs nous observent, un ténor se tait, une choriste se laisse envahir par la grâce.
Le temps d’un clic, précis, imparable. Cadrage court, optique fixe ou télé objectif, fidèle à Nikon, l’homme est armé et en vrai chasseur, ne cherche pas la facilité : jamais vous ne le verrez sur un filage ou sur une répétition. Les sensations doivent être brutes, vraies, immédiates. Alain Hanel aime le danger, s’en délecte presque. Pas de mitraille, pas de préparation, juste l’aléatoire jeu des lumières et des hommes.
Le doigt sur le déclencheur, Hanel attend son heure, tel un tireur embusqué. Qui d’Alain Hanel ou du spectacle vivant, a choisi l’autre ? La relation est si intime, si évidente entre l’homme est les planches, qu’on ne pouvait imaginer plus belle résurrection, après trente longues années d’abstinence consacrées à d’autres images : côté médias, il aura survécu à tous les grands écarts, passant des bureaux de la rédaction d’Hara Kiri rue Montholon aux plateaux de la maison de l’ORTF avec Jacques Martin, s’acoquinant à la radio ou à internet encore balbutiant.
Il mettra ses graphiques compétences au service de la musique (déjà !) en signant quelques mythiques pochettes de disques pour Claude François ou Mike Brant. Une autre façon de fixer les images. Et les icônes…
Retour en 2008. D’autres paillettes, d’autres artistes, d’autres lieux, plus feutrés. D’autres expériences, d’autres passions. Mais encore et toujours l’oeil du maître.
Isabelle Auzias – Rédactrice en chef « La Tribune Côte d’Azur »