L’instrumentalisation par Alger de la cause palestinienne reflète la profondeur de l’impasse algérienne
L’instrumentalisation de la cause palestinienne par les dirigeants algériens reflète la profondeur de l’impasse algérienne et les crises internes qui sont devenues une référence dans les politiques et positions du régime en place, affirme Omar Al-Raddad, expert jordanien en études stratégiques et sécuritaires.
L’intérêt que porte l’Algérie à la cause palestinienne n’est pas dû à la justesse de cette cause, mais trouve sa source plutôt dans la vision du pouvoir algérien qui considère ce dossier comme une carte à jouer dans le contexte actuel pour, notamment, l’exportation de ses crises internes, écrit-il dans un article publié par le journal d’information numérique « Hafryat », édité par le Centre de recherches et de production médiatique « Dal » basé au Caire.
Le peuple algérien « est préoccupé par des inquiétudes internes et des interrogations profondes sur la question du Sahara, les contextes du soutien au polisario et de l’escalade avec le Royaume du Maroc voisin, les résultats de sa révolution et le renversement du pouvoir de Bouteflika, l’aggravation de la crise économique et la réalité du conflit avec le Maroc et les pays européens« , explique l’expert, relevant que les Algériens se demandent aujourd’hui si toutes ces crises sont montées de toutes pièces pour cacher la situation sur le plan intérieur.
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« On ne s’attendait pas à ce que la cause palestinienne soit instrumentalisée de manière aussi ouverte, surtout qu’il n’y a aucune comparaison à établir entre la question du Sahara et la question palestinienne, si ce n’est les concepts des responsables algériens qui renvoient à la guerre froide« , poursuit-il, faisant constater que le régime en Algérie plonge dans un abysse de contradictions et d’incohérences, parmi lesquelles la véritable position d’Alger à l’égard d’Israël.
« Le pouvoir algérien est-il vraiment hostile à Israël et œuvre pour soutenir le peuple palestinien pour la libération? Sa priorité est-elle la cause palestinienne ou la question du Sahara ?« , s’interroge M. Al-Raddad.
Face à cette réalité, souligne-t-il, la majorité des Sahraouis au Maroc ont dit leur mot sur cette question en affirmant que le Sahara fait partie intégrante du Maroc.
Les prises de position successives du pouvoir algérien à l’égard de la cause palestinienne constituent un cas d’école pour ceux qui cherchent à transformer la question d’un peuple et d’une terre sous occupation en une carte et un dossier politique instrumentalisés aux niveaux interne, régional et international, en particulier avec ce que la Palestine représente pour les peuples arabes et islamiques, ajoute l’expert jordanien.
Avec MAP