Loi sur l’immigration : Les universités et grandes écoles françaises expriment leur mécontentement

Après une décision interprétée comme « tremblement de terre », le gouvernement français a fait adopter au Parlement sa loi controversée sur l’immigration dans une version plus stricte. Le Sénat et l’Assemblée nationale français ont approuvé la semaine dernière un texte de compromis qui continue de susciter de vive contestation en France au point de diviser l’opinion. Les universités et grandes écoles françaises ont quant à elles exprimé leur mécontentement face à la nouvelle loi sur l’immigration.

Le projet de loi a ainsi été adopté, malgré de vives critiques au sein même de la majorité. Alors que le gouvernement du président Emmanuel Macron s’est récemment assuré de l’approbation des conservateurs, il a dû craindre pour la cohésion de son propre camp en raison de concessions aux droits civiques.

Avec ce projet, le gouvernement souhaite mieux contrôler l’immigration et améliorer l’intégration. Le texte de la loi qui vient d’être voté est nettement plus restrictif que prévu initialement. Les migrants réguliers ne devraient bénéficier de certaines prestations sociales telles que les aides au logement ou les allocations familiales que plus tard qu’auparavant.

La loi rend plus difficile le séjour des étudiants étrangers, notamment marocains, en leur imposant de verser une caution d’environ 80 000 dirhams pour obtenir un visa d’entrée. Cette somme ne leur sera restituée qu’à leur départ de France, ont rapporté les médias, ce lundi 25 décembre.

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Le monde universitaire craint que la loi ne nuise à l’égalité des chances entre les étudiants et ne réduise l’attractivité et la diversité de l’enseignement supérieur français.

Les universités et collèges ont appelé à un dialogue avec le gouvernement pour réviser la loi. Ils estiment que la caution est une mesure discriminatoire qui dissuadera de nombreux étudiants d’étudier en France.

Ils soutiennent également que la loi va à l’encontre des valeurs de l’enseignement supérieur français, qui reposent sur l’égalité des chances, la mobilité et la coopération. Ils craignent également que la loi ne réduise le rayonnement international de l’enseignement supérieur français et n’entrave l’échange de connaissances et de talents.

La Première ministre française Élisabeth Borne a défendu la loi, affirmant que les critiques ne l’avaient pas bien lue. Elle a souligné que le ministre de l’Éducation nationale a le pouvoir d’annuler ou de réviser la caution si nécessaire.

Elle a ajouté que la loi n’a pas pour but d’entraver l’accès à l’enseignement supérieur, mais de favoriser l’intégration des étudiants étrangers. Elle a également affirmé que la loi était conforme aux règles européennes et aux traités internationaux signés par la France.

La nouvelle loi sur l’immigration touche également d’autres migrants qui souhaitent rester en France pour des raisons familiales. Ils doivent également verser une caution et remplir des conditions strictes pour bénéficier des prestations sociales, comme les allocations familiales ou l’aide au logement.

La loi vise à limiter l’afflux de nouveaux migrants et à faciliter l’expulsion des migrants illégaux. Cette loi est l’un des fers de lance de la politique du gouvernement Borne, qui adopte une ligne dure en matière d’immigration.
La loi doit encore être approuvée par le Sénat, la deuxième chambre du Parlement français, avant de pouvoir être définitivement adoptée. Le Sénat devrait voter sur le projet de loi début janvier 2024.

Le mouvement estudiantin en ordre de bataille

Dans un sursaut d’unité, les universités françaises et les syndicats étudiants de gauche ont conjointement exprimé leur désapprobation face à la loi sur l’immigration adoptée par le gouvernement. L’association France Universités, représentant les principaux dirigeants de l’enseignement supérieur du pays, a accueilli l’Unef, l’Union étudiante et La Fage, des organisations étudiantes marquées à gauche lors d’une réunion ce mercredi 20 décembre.

Ces associations dénoncent certaines dispositions de la loi, qui devraient s’appliquer aux étudiants étrangers et qui ont suscité un vif mécontentement au sein de la communauté universitaire. Parmi les mesures contestées figurent l’exigence d’une caution destinée à garantir le départ des étudiants étrangers ainsi qu’une augmentation des frais de scolarité pour les étudiants non communautaires.

L’Unef a souligné l’importance de cette mobilisation en déclarant : « Nous nous sommes réunis pour manifester l’unité de l’enseignement supérieur contre le projet de loi du gouvernement ». Une représentante syndicale a confirmé qu’un communiqué conjoint serait publié prochainement pour affirmer l’engagement des organisations étudiantes et de France Universités. L’objectif est de faire entendre une voix unifiée et de souligner que les étudiants étrangers représentent une richesse pour la France.

De son côté, l’Union étudiante, proche du parti politique France insoumise, a ajouté : « Nous souhaitons nous unir pour contrer les attaques dirigées contre les étudiants étrangers. Au-delà de cette prise de position commune, nous cherchons à établir une stratégie de résistance au sein des universités ».

Cette convergence d’opinions entre les universités et les syndicats étudiants constitue une opposition claire et déterminée aux mesures controversées de la loi sur l’immigration.

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