Marchés publics : une enquête sur les anomalies dans les choix des prestataires
Une commission de l’Inspection générale des finances examine actuellement des marchés publics en suspens, mettant en évidence des irrégularités dans la sélection des prestataires. Des entreprises ont été retenues sur la base d’offres anormalement basses, sans que leur capacité à respecter leurs engagements n’ait été suffisamment vérifiée.
Une commission de l’Inspection générale des finances est en train d’examiner plusieurs marchés publics en souffrance, attribués à des entreprises dont la viabilité financière et la capacité d’exécution soulèvent des préoccupations. L’enquête met en lumière des anomalies dans la gestion des appels d’offres, où des prestataires ont été choisis en raison d’offres anormalement basses, sans vérification adéquate de leur sérieux ni de leur aptitude à respecter les termes des contrats.
Les inspecteurs ont scruté les rapports de suivi des travaux et les documents de réception provisoire des marchés concernés, où diverses irrégularités ont été identifiées. Selon les médias, des manquements importants ont été constatés dans le contrôle des travaux et des biens fournis aux maîtres d’ouvrage. En particulier, il a été observé que les responsables des appels d’offres dans les établissements publics n’ont pas respecté certaines étapes essentielles du processus de sélection. Des entreprises, dont l’incapacité à mener à bien les projets était évidente, ont été retenues sans que les autorités compétentes n’exigent des justifications pour les prix extrêmement bas proposés, en particulier concernant les coûts des matières premières, des équipements nécessaires et des effectifs employés.
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L’enquête a également révélé des défauts dans la comparaison des prix proposés par les entreprises avec les estimations budgétaires des marchés, ce qui a conduit à des erreurs de sélection. En outre, les services d’inspection ont pris en compte des plaintes de concurrents, signalant des violations du principe de sélection des offres « les plus favorables économiquement« , en favorisant des propositions à bas prix, au détriment de la qualité et de la fiabilité des prestations.
L’examen des offres a révélé que certaines entreprises n’avaient pas pris en compte des dépenses essentielles comme le suivi des travaux, les imprévus liés à la nature des projets, ainsi que les coûts de l’expertise externe nécessaire. Ces défaillances sont principalement dues à une mauvaise rédaction des appels d’offres, qui a conduit à des ambiguïtés dans les propositions des soumissionnaires.
Le ministère de l’Économie et des Finances a d’ailleurs souligné, dans la loi de finances 2025, l’importance de renforcer la gestion des marchés publics, en particulier ceux liés aux projets d’infrastructure, afin de garantir la durabilité et éviter les risques pour les projets à venir, notamment ceux associés à des événements internationaux majeurs comme la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030.