Le Maroc plaide pour l’adoption d’un mécanisme d’examen de l’application de la Convention UNTOC

Le Maroc plaide en faveur de l’adoption d’un mécanisme d’examen de l’application de la Convention UNTOC (Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale) , et de ses protocoles en vue de permettre aux Etats membres d’identifier les besoins et les modalités pour sa mise en œuvre, a affirmé, M. Mohamed Slaoui, chargé d’affaires à l’ambassade du Royaume en Autriche et auprès de la Mission Permanente du Maroc à Vienne.

Intervenant lors de la 8ème session de la conférence des Etats parties à la convention de l’UNTOC, qui se tient du 17 au 21 octobre à Vienne, le diplomate marocain a ajouté que le Maroc plaide pour l’adoption d’un mécanisme d’examen de l’application de la Convention UNTOC et de ses protocoles en vue de permettre aux Etats membres d’identifier les besoins et les modalités pour sa mise en œuvre.

Il a ensuite noté que les travaux de cette 8ème session s’ouvrent une nouvelle fois dans un contexte international difficile marqué par une instabilité sécuritaire dans plusieurs régions du monde et l’apparition de nouvelles menaces transnationales, appelant la communauté internationale à la conjugaison des actions à travers une coopération régionale et internationale.

Après avoir rappelé que le Maroc a ratifié la Convention UNTOC en 2002, le Protocole sur le trafic des armes à feu en 2009 et le protocole sur la traite des personnes en 2011 et que la procédure de ratification du Protocole relatif au trafic illicite des migrants est en cours de finalisation, M. Slaoui a observé que la Convention UNTOC ne peut jouer pleinement son rôle et produire les efforts escomptés que par le biais d’une coopération régionale et internationale appropriée et adaptée aux besoins spécifiques de chaque pays.

C’est pour cette raison que le Maroc plaide pour l’adoption d’un mécanisme d’examen de l’application de la Convention UNTOC, a-t-il réitéré.

Le diplomate marocain a souligné, à ce propos, qu’au niveau national, les autorités marocaines ont entrepris plusieurs réformes aux plans normatif et institutionnel visant à doter le Royaume d’un arsenal juridique et des moyens spécifiques pour un renforcement de ses actions en termes de lutte contre les différentes formes du crime organisé particulièrement la traite des personnes, l’immigration illégale et le terrorisme. En outre, a-t-il poursuivi, les Autorités marocaines ont procédé au renforcement du potentiel matériel et humain des services de sécurité chargés de la lutte contre cette nouvelle forme d’activité criminelle qu’est la cybercriminalité.

Il a également rappelé que le Maroc a adopté récemment le projet de loi relatif à la traite des êtres humains ayant pour objectif d’adapter la législation nationale aux normes internationales, notamment le protocole sur la traite des personnes de la convention de Palerme.

Ce texte, explique-t-il, comprend des condamnations et une procédure en plus des mesures préventives pour protéger les victimes et condamner les coupables tout en aggravant les sanctions contre les auteurs de crimes sur les enfants, les femmes enceintes et les personnes en situation précaire.

Ce projet de loi comporte également des dispositions relatives aux mesures institutionnelles pour la lutte contre ce phénomène avec la création d’une Commission consultative auprès du Chef de gouvernement, a-t-il dit.

Abordant le dossier de la migration, le diplomate marocain a souligné, que le Maroc, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a mis en place une stratégie, solidaire et authentique pour accueillir les migrants subsahariens selon une approche humaine et intégrée, qui protège leurs droits et préserve leur dignité.

Le Maroc a pour cela procédé à la régularisation de dizaines de milliers de migrants conformément à des critères raisonnables et équitables en créant pour eux les conditions appropriées pour s’établir, travailler et vivre dignement au sein de la société marocaine. Cette initiative a suscité les éloges de la part de nombreux observateurs, y compris l’OIM (organisation internationale de la migration), a-t-il ajouté.

Dans ce sens, le diplomate a indiqué que la Conférence internationale sur le climat (COP22) qu’abritera Marrakech du 7 au 18 novembre prochain, consacre un pan important à cette question en s’attachant à faire face à cette problématique en lien direct avec les changements climatiques et leur corollaire le développement durable des pays concernés par la migration.

Cette politique humanitaire a habilité en définitive, le Royaume à coprésider avec l’Allemagne, le Forum Mondial pour la migration et le développement en 2017 et en 2018, a-t-il relevé. S’agissant de la lutte anti-terroriste, M. Slaoui a réaffirmé que l’engagement du Maroc dans la lutte contre le terrorisme est l’expression de sa complète adhésion au combat mené par la Communauté internationale visant à lutter efficacement contre ce fléau.

Cet engagement, poursuit-il, se traduit au niveau national par une stratégie multidimensionnelle et proactive, intégrant les volets importants de la sécurité et de la justice, mais également les dimensions importantes du développement humain et de la préservation de l’identité culturelle et cultuelle.

La lutte contre le terrorisme est une responsabilité partagée de la Communauté internationale qui exige un engagement global et inclusif et par l’adoption d’une approche privilégiant le multilatéralisme et le renforcement de la coopération interrégionale, régionale et internationale, a dit le diplomate qui a rappelé, à ce sujet, que le Maroc sous la conduite de SM le Roi, prône un vrai islam, une religion qui prône le caractère sacré de la vie humaine et condamne sans réserve le meurtre de vies innocentes et rejette toute forme de radicalisme ou d’extrémisme.

« La politique marocaine de lutte contre la radicalisation de la jeunesse et de l’extrémisme est composée de deux facettes portant sur les aspects législatifs et sécuritaires, ainsi que sur les aspects sociaux et préventifs. Elle vise à assurer la sécurité dans le plein respect des droits de l’homme, et par un suivi rigoureux de la sphère religieuse avec la Formation des Imams, la lutte contre la marginalisation et l’exclusion sociale, et l’amélioration des systèmes éducatifs et correctionnels », a-t-il encore dit.

Le diplomate a, en outre, indiqué que le Maroc souhaite à nouveau attirer l’attention de la communauté internationale sur la détérioration de la situation sécuritaire dans le continent africain, et particulièrement la zone Sahélo-Saharienne.

« Cette zone est devenue une plaque tournante pour la contrebande en tout genre, le blanchiment d’argent, l’immigration illégale et un carrefour de trafic d’armes et de drogues, autant de facteurs constitutifs d’un terreau fertile pour le crime transnational organisé et le terrorisme », a-t-il souligné, ajoutant que la problématique sécuritaire de la région et ses multiples défis est aggravée par les liens tissés entre narcotrafiquants et mouvements séparatistes, mouvements séparatistes et groupes terroristes, qui malgré le mélange des genres s’allient pour commettre des actes criminels et des activités terroristes générant des répercussions dramatiques pour les populations et des conséquences géopolitiques inextricables.

Après avoir souligné la contribution du Maroc aux efforts de stabilisation en faveur de la Libye, M. Slaoui a noté le Royaume est également engagé de manière irréversible aux côtés de pays frères de la région pour assurer la paix et la stabilité, et faire de sorte que ces pays puissent retrouver la quiétude et la normalité.

Il a observé que l’ampleur grandissante des phénomènes précités nécessite une coopération interétatique renforcée et une plus grande implication des organisations régionales et internationales pour combattre efficacement le fléau de la criminalité transnationale organisée et remédier à ses conséquences.

Le Maroc croit fermement, à ce sujet, en la capacité et l’expertise de l’ONUDC (Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime) pour piloter et coordonner l’action collective de la communauté internationale en vue de promouvoir une coopération solidaire et inclusive entre tous les acteurs concernés, en l’occurrence les Etats, les différentes organisations régionales et sous régionales et les institutions internationales, a-t-il conclu.

Conduite par M. Slaoui, la délégation marocaine aux travaux de la 8ème session de la conférence des états parties à la convention de l’UNTOC, comprend M. Driss El Aoufir, conseiller auprès de cette mission, ainsi que MM. Hafid Bahaddou et Hamza Es Said, magistrats détachés près la direction des affaires pénales et des grâces.

 

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