Maroc- Post CAN : Quelles perspectives entre espoir et désillusion ?

Par Yassine Chraibi

Le Maroc, porte-drapeau de l’Afrique, a réalisé un parcours historique lors du Mondial 2022 au Qatar. Cette épopée onirique a permis à tout un peuple de rêver et de vibrer aux termes des exploits de l’équipe marocaine du football. Cet exploit s’est inscrit dans la durée avec la fondation, en 2009, de l’Académie Mohammed VI, qui a révolutionné le football marocain. Le Royaume s’est positionné ainsi sur l’échiquier mondial du football en battant les grandes nations européennes telles que l’Espagne et le Portugal.

« Sa Majesté a mis beaucoup de moyens pour faire progresser le football marocain, c’est aussi sa réussite », « l’Afrique et le Maroc progressent, on a enfin compris qu’il fallait se prendre en main, on a montré au monde qu’au Maroc, on travaille et on avance », c’est en ces termes que le sélectionneur marocain Walid Regragui, décrit les efforts herculéens accomplis par le Maroc ces quinze dernières années. En effet, le football au Maroc repose sur trois piliers qui sont les jeunes, les formateurs et l’élite. C’est tout un écosystème qui a été mis en place, en élevant la formation des cadres avec l’organisation au Maroc d’un examen, le diplôme d’entraîneur CAF Pro, dont les deux membres de la première promotion étaient au Qatar, Walid Regragui et Aliou Cissé (Sénégal). On note aussi le développement du football local avec la victoire du WAC Casablanca de la dernière ligue des champions Afrique, sous la direction de Walid Regragui.

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La diaspora marocaine à l’étranger, qui est estimée à 5 millions de Marocains, a été prodigue en joueurs binationaux qui ont été formés à l’étranger mais qui sont restés attachés à leur pays d’origine, à ses fondements, à son identité, et à ses valeurs, tout en contribuant à l’enrichissement des pays d’accueil. Le sport demeure une composante de la mondialisation et le reflet des identités nationales. Certes l’équipe nationale est d’essence marocaine mais elle tend à être globale parce que ses joueurs sont nés pour la plupart en Europe et appartiennent donc à la diaspora installée là-bas, le football incarne la résilience nationale.

Dans cette mondialisation exacerbée, le sport demeure un lieu de conservation de patriotisme, de spécificité et d’identité. Et le peuple marocain reste attaché à ses origines. En effet, le Maroc a beaucoup gagné de l’épopée de son équipe nationale en matière de prestige et de réputation, le rayonnement du Maroc à l’international est une composante du soft power, à l’image de ses valeurs nobles telles que l’attachement à la famille, la religion vectrice de tolérance et d’ouverture, dans toutes les sphères du Royaume. Aussi faut-il méditer l’exploit de l’épopée marocaine où le travail et la formation sont des piliers essentiels à toute réussite quel que soit le domaine.

Aujourd’hui, le Maroc est classé 11ième dans le monde en matière de football. Les volets économique, social et culturel doivent suivre cette dynamique du football marocain. Cet exploit sportif revêt une signification symbolique et géopolitique qui dépasse la sphère sportive, c’est défendre l’intégrité territoriale du Maroc et rehausser la place du Sud Global dans le monde afin d’améliorer ses capacités de négociation dans tous les dossiers inhérents à son développement qui sont l’endettement, le sous-développement, la pauvreté, les inégalités, la santé, l’éducation, l’énergie renouvelable et le réchauffement climatique.

On pourrait, dans ce sens, faire une allégorie entre le football et le puzzle et donc assembler les pièces patiemment jusqu’à la concrétisation, c’est ce qu’a accompli Walid Regragui, en étant le ciment et le guide de cette équipe. Cependant, l’élimination du Maroc lors des huitièmes de finale de la CAN 2023, marque une cassure dans l’élan victorieux des Lions de l’atlas. Le sélectionneur marocain Walid Regragui a insisté sur la nécessité d’insuffler du sang neuf dans l’équipe nationale, au sein du staff technique comme des joueurs, en misant notamment sur la jeunesse dans les différents postes, afin de donner un regain de vitalité à l’équipe nationale.

Le sélectionneur national Regragui soulève que c’est probablement le mental qui a joué en défaveur de l’équipe nationale, affectant le jeu de l’équipe. Malgré la déconvenue, le Maroc a une vision d’avenir sur le plan sportif, comme en témoignent les différents projets sportifs qui renforcent le rayonnement du Maroc à l’international, ainsi que l’organisation d’événements sportifs internationaux tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.

A l’échéance du 22 mars 2024, le match qui opposera l’équipe du Maroc à celle de l’équipe de l’Angola, fera office d’indicateur s’il est permis encore au peuple marocain de rêver comme lors de la coupe du monde du Qatar 2022 avec l’idée que la déconvenue lors de la CAN 2023 n’était qu’un accident ou si nous devons revoir nos espérances à la baisse.

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