Maroc – RDC, frères depuis toujours, frères pour toujours

Par Amine Laghidi*

Il y a quelques mois, je fus l’invité d’honneur d’une conférence internationale à Rome, capitale de l’Italie, chef-lieu de la FAO ( Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) sous l’égide de laquelle se déroulait mon allocution. La 1ère en présentielle depuis le COVID, dans le cadre de la journée mondiale de l’alimentation. La 1ère de ce genre au mythique Teatro Basilisca, au cœur de la capitale italienne. La 1ère également dédiée à la sécurité alimentaire en temps de guerre et de conflits.

Peu de temps après, je recevais un Prix d’honneur arabe, à Dubaï, dédié à la Sécurité alimentaire. J’ai dédié les deux, la Conférence et le Prix symbolique, à l’Afrique, mon continent d’appartenance et au rôle que joue le Royaume du Maroc sous le Haut Leadership de Sa

Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie, comme pilier de stabilité, bouclier de Paix et de Sécurité, et locomotive de développement du continent par foi et responsabilité, dans plusieurs domaines dont la sécurité alimentaire, l’énergie renouvelable, les infrastructures, la santé, l’industrie…

Mes 1ers mots furent silencieux, un silence de choix en hommage à toutes les victimes du terrorisme et du séparatisme en Afrique (Grands Lacs, Sahel, Afrique du Nord, Corne de l’Afrique, Golfe de Guinée…) et partout ailleurs dans le monde. Mon mot d’ouverture fut également un éloquent et impavide silence dédié à Luca Anttanasio, Ambassadeur d’Italie, décédé, victime des balles du terrorisme séparatiste alors qu’il accompagnait un convoi humanitaire vers l’Est de la RDC, précisément au Nord du Kivu. Il portait nourriture et médicaments, symboles de vie, au moment où il a reçu des balles traîtresses, porteuses d’une mort quasi instantanée. Avant la RDC, Lucas était Consul général à Casablanca, capitale économique du Maroc.

Et c’est du Maroc que des milliers d’officiers et de soldats marocains sont partis, depuis 1960, pour défendre la Paix au Congo. Rejoignant les casques bleus de l’ONU, depuis feu Sa Majesté Mohammed V. Et aujourd’hui, sous les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef suprême des Forces Armées Royales (FAR), les officiers et soldats marocains continuent à honorer leur pays, honorer la fraternité avec la RDC et avec les pays de la région et du continent, à défendre la souveraineté de ce pays frère qu’est la RDC, à défendre la Paix et à défendre le droit humain le plus sacré qu’est le droit à la vie, notamment à travers un hôpital militaire permanent et performant qui a bénéficié et permis de traiter des milliers de Congolaises et Congolais.

Plus de 300 officiers et soldats marocains des FAR, sous l’égide de la MONUSCO, ont reçu la Médaille des Nations unies pour leur dévouement, bravoure et haut professionnalisme.

Lire aussi : Maroc/RDC : signature d’une convention de partenariat économique

L’élection du Maroc par ses paires comme Président du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies pour l’année 2024 est une autre marque de reconnaissance internationale de ce rôle clé que joue le pays en Afrique et dans le monde comme pôle de paix, de stabilité, de lutte anti-terroriste et de promotion des droits de l’Homme.

Peu savent que le nom de feu Patrice Lumumba, héros congolais et panafricain, orne une artère principale de Rabat, la capitale marocaine, tout comme la principale avenue menant de l’aéroport vers le centre de Kinshasa. Il est également porteur de la Haute distinction marocaine du « Grand Cordon de l’Ordre du Trône » reçu des mains de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, avec lequel il fut co-fondateur du Groupe de Casablanca pour une Afrique de pays libres, indépendants, souverains, unis et prospères, auprès d’autres leaders africains tels Kwame Nkruma du Ghana, Ahmed Sekou Touré de Guinée, Modibou Keita du Mali…

Peu connaissent le support du Maroc pour l’indépendance de la RDC et dans les négociations avec l’ancien colonisateur.

Le respect nous unissait. Le Respect continue de nous unir au présent, tout comme nous unit la foi en un avenir meilleur, à bâtir ensemble, la main dans main, nous tous Africains, dans l’union et l’ouverture intelligente et mutuellement respectueuse vers le Monde.

Dans le passé commun de la lutte pour l’indépendance ou dans le présent dans l’effort de maintien de la souveraineté et de la prospérité, le Maroc n’a jamais rien demandé en contrepartie, il fait ce qu’il fait par engagement et par devoir, conscient de son rôle clé, sous le Haut Leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, sur le continent, un rôle fédérateur et unificateur vers la voie de la paix et de la prospérité qui vont ensemble avec le respect et la souveraineté des 54 pays africains souverains reconnus par l’ONU et formant la grande famille africaine.

Les écoles d’ingénierie, de commerce, de langues et les universités  marocaines de médecine, droit, économie, lettres…ont depuis toujours été ouvertes et favorables aux sœurs et frères africains, souvent bénéficiant d’une bourse, symbole de l’investissement du Royaume dans la formation des élites civiles et militaires du continent, symbole de foi dans une Afrique meilleure, unie et prospère. Une Afrique des Pays souverains mais également une Afrique des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes.

Quant aux entreprises marocaines, elles sont pionnières dans l’investissement sur le continent notamment les banques marocaines, assurances, télécom, industrie agro-alimentaire, médicale, électronique, automobile, infrastructures, logement, cimenterie, éducation et énergies renouvelables…

Dans le respect, le transfert de savoir et de compétences, la création d’emplois locaux, emplois dignes, durables et valorisants partout en Afrique de l’Ouest, de l’Est, au Centre et même vers le Sud.

Il n’est donc pas anodin ni rare de voir que le top management des filières marocaines est issu de pays frères hôtes. Une marque de respect en plus.

Si la colonisation de l’Afrique a commencé par la culture, pour séparer un espace uni, affaiblir ses populations, semer le doute dans son leadership et la méfiance entre ses acteurs, une voie exacerbée hélas pendant la guerre froide a été ouverte afin de garder l’Afrique sous le joug de la dépendance, quand elle est source d’abondance.

Il est de notre devoir à nous tous Africains, aujourd’hui, de croire en nous-mêmes, de croire en notre continent, de croire en nos champions États et acteurs clés, et de bâtir une culture nouvelle une culture de foi, de travail, de bâtir ensemble, en complémentarité, dans le respect et la souveraineté. Pour atteindre la prospérité et la paix durable que méritent nos peuples d’Afrique. L’art et le sport, notamment le football, se doivent d’être nos véhicules d’union et de fédération.

J’ai eu le plaisir de visiter la RDC à plusieurs reprises, tout comme j’ai eu le plaisir de visiter 40 autres pays africains frères. Un magnifique pays et un magnifique continent. Les couchers de soleil sur le fleuve du Congo me rappelaient de par leur couleur rouge pourpre sur une terre verdoyante, le drapeau de mon pays avec son étoile verte, symbole de prospérité et d’avenir meilleur au centre d’une bannière rouge symbole de l’union sacrée du Roi et du peuple. Une symbolique sacrée que j’ai retrouvée partout : des oasis vertes entourées de sable rouge du Sahel à la terre rouge du Kilimandjaro, en été, entouré de la dense forêt verdoyante unissant la Tanzanie au Kenya. À l’est du continent, un seul continent, un seul défi : souveraineté, paix et prospérité, à bâtir ensemble, dans le respect, l’union et l’ouverture.

*Pr Amine Laghidi

Expert international en Diplomatie

Président et Board member de plusieurs instances internationales et africaines

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