Migration/Droits humains : l’expérience marocaine présentée au Forum de Lisbonne

  L’expérience du Maroc en matière de gestion des flux migratoires sur la base du référentiel des droits humains a été présentée jeudi au Forum de Lisbonne, organisé par le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe.

S’exprimant à cette occasion, le directeur de la Protection et Monitoring des droits humains au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Abderrafie Hamdi, a souligné le rôle joué par cette institution dans la protection des étrangers et migrants au Maroc sous la base d’un référentiel universel en la matière.

L’expérience marocaine, a-t-il dit, est une illustration positive de la place que peuvent prendre les institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) dans l’orientation de politiques publiques vers davantage de droits, ainsi que de la position qui peut leur être conférée ou qu’elles peuvent acquérir, entre l’Etat, la société civile et les organisations internationales.

M. Hamdi a rappelé dans ce contexte le rapport du CNDH établi en 2013 « Étrangers et droits de l’Homme au Maroc, pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle », document qui fut à la base de la réforme impulsée par le Royaume dans le domaine de la gestion de la politique migratoire et à la nouvelle stratégie nationale d’immigration et d’asile adoptée par le gouvernement le 18 décembre 2014.

L’objectif à travers ce rapport, a-t-il relevé, consiste à placer la question migratoire dans sa véritable dimension en tant qu’une réalité incontournable pour la plupart des pays en s’appuyant sur l’approche droits humains, seule susceptible de garantir les droits fondamentaux des migrants. Relevant l’importance du soutien des partenaires internationaux du Maroc dans ce domaine, M. Hamdi a souligné que la priorité devrait être accordée à l’élaboration d’une réponse régionale en matière de gestion des politiques migratoires, sachant que la migration Sud-Sud constitue l’une des dimensions majeures de la problématique, souvent négligée dans les discours, au détriment du fantasme d’une migration qui s’orienterait principalement du sud vers le nord.

De son côté, Abdelali Hamidine, président de la commission de l’enseignement et des affaires culturelles et sociales à la Chambre des conseillers, a affirmé que le Forum offre l’opportunité d’un dialogue entre les pays du Nord et du Sud sur la thématique de la migration et les moyens de tirer parti des expériences réussies dans ce domaine.

Le Maroc, a-t-il rappelé, a depuis le rapport du CNDH en 2013 élaboré une stratégie intégrée et globale visant à accueillir les migrants en provenance d’Afrique subsaharienne ou fuyant la guerre dans leurs pays comme la Syrie. Cette stratégie a permis la régularisation de quelque 23.000 migrants qui jouissent désormais de leurs droits économiques et sociaux, a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP.

Le Royaume, traditionnellement pays de transit, s’est transformé ces dernières années en un pays d’accueil, a-t-il poursuivi, soulignant que cela implique davantage d’appui de la part des partenaires européens du Royaume.

« Migration et droits humains : comment structurer une réponse collective efficace ? » est le thème de la 22ème édition du Forum de Lisbonne dont les travaux se sont ouverts jeudi en présence notamment de l’ambassadeur du Maroc à Lisbonne Karima Benyaich.

Cette édition se propose de renforcer la sensibilisation à la crise des migrations et de promouvoir une gestion de la crise fondée sur la coopération régionale et internationale, par le biais des échanges de bonnes pratiques entre les pays membres du Conseil de l’Europe et leurs voisins du sud de la Méditerranée.

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