Mobilité urbaine : L’autre équation pour le ministre de l’Intérieur

Lors de la séance plénière hebdomadaire des questions orales tenue le lundi 27 mai 2024, les conseillers parlementaires ont interpellé le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, concernant la problématique du transport urbain dans les villes marocaines, et plus particulièrement dans les grandes agglomérations. « Le transport public, dans la majorité des villes marocaines, ne répond pas aux attentes des citoyens ni aux ambitions contemporaines du Maroc », a affirmé le ministre.

Au cours de cette même session, les députés ont soulevé la question du transport urbain dans les différentes villes du Maroc, en insistant sur les préfectures. Des députés issus de la majorité gouvernementale, notamment du RNI, du PAM, de l’Istiqlal, ainsi que du PPS (opposition), ont tous abordé cette problématique, soulignant que les grandes villes font face à des défis significatifs en matière de transport civilisé. « Monsieur le Ministre, vous êtes conscient de la situation des bus vétustes qui sont devenus obsolètes et représentent un danger pour l’environnement et la santé publique. La qualité des services offerts est presque insignifiante et affecte quotidiennement les catégories sociales les plus vulnérables, telles que les étudiants et les travailleurs des secteurs privé et public », a déclaré un député du PAM.

Lire aussi : Transport urbain : Mise en place d’un programme initial pour doter plus de 32 villes d’une flotte de 3500 bus

Concernant la gestion du transport urbain, le ministre a assuré que toutes les options avaient été envisagées pour résoudre le problème. « Nous avons exploré toutes les solutions possibles. Certains modèles de gestion doivent être réévalués car ils ne sont plus adaptés à la situation actuelle. Des villes comme Casablanca engendrent un coût d’un million de dirhams par jour, et c’est également le cas pour Rabat et Salé. Ce modèle n’est pas viable à long terme. Les moyens des autorités locales sont limités. Le ministère de l’Intérieur peut soutenir une ou deux villes, mais pas l’ensemble du pays », a-t-il déclaré.

Le ministre a également lancé un appel aux entreprises marocaines. « Nous rencontrons des difficultés avec les entreprises locales qui ne parviennent pas à assurer une gestion adéquate ». La loi 83-21, publiée au Journal officiel le 17 juillet 2023, a créé des sociétés régionales multiservices placées sous l’égide des autorités locales. Ces sociétés auront pour mission principale de gérer la distribution de l’eau et de l’électricité, les services d’assainissement et l’éclairage public. Il est envisageable que le transport urbain devienne également une de leurs responsabilités. « C’est pourquoi nous incitons les entreprises marocaines à investir dans le secteur du transport urbain, un domaine dans lequel nous souhaitons qu’elles se distinguent », a insisté le ministre.

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a aussi annoncé la mise en place d’un « programme préliminaire pour la période 2024-2029 », visant à doter plus de 32 villes d’une flotte de 3 500 autobus urbains, pour un coût estimé à 10 milliards de dirhams. Il s’agit d’un nouveau modèle qui sera adopté afin d’établir une stratégie renouvelée. « Tous les contrats actuels seront révisés afin que, dans les trois prochaines années, toutes les grandes villes marocaines bénéficient d’une flotte de transport adéquate et d’un niveau de service répondant aux normes requises », a-t-il précisé.

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