Mohamed Benchaaboun appelle à faire preuve d’innovation face à la rareté des fonds
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun, a appelé, vendredi à Rabat, à gérer la rareté des ressources financières, faire preuve d’innovation et imaginer de nouvelles sources de financement.
M. Benchaaboun, qui s’exprimait à l’ouverture du 13ème Colloque international sur les finances publiques, a relevé “qu’aujourd’hui plus qu’avant, les ressources financières sont une denrée rare. Cela est vrai pour les collectivités locales autant que pour l’Etat”.
“Gérer la rareté reviendrait ainsi à trouver la meilleure répartition des ressources actuelles entre l’échelon national et l’échelon local”, a-t-dit, ajoutant que la répartition optimale entre le national et le local améliorerait l’efficacité de l’action locale et répondrait mieux aux préoccupations de développement global du pays.
Pour le ministre, il devient indispensable de disposer aujourd’hui d’un modèle à la hauteur du défi du moment, un modèle qui libère les énergies de nos territoires.
“Pour gagner le pari, le modèle vers lequel nous devons nous orienter devrait être léger, souple, capable de s’adapter au rythme des changements imposés par le monde qui nous entoure”, a-t-il suggéré à l’ouverture de cette rencontre tenue sous le thème “Quelles finances locales au Maroc et en France dans un monde en mutation ?”.
L’ambassadrice de France à Rabat, Hélène Le Gal, a indiqué, de son côté, que la mondialisation est perçue comme un accélérateur d’inégalités sociales, générationnelles, de genre ou territoriales, mettant l’accent à cet égard sur l’importance de la question des finances locales, qui en plus de financer les biens publics locaux, elles peuvent contribuer à corriger les disparités territoriales.
Ce terme de réduction des inégalités territoriales se pose autant mais de manière différente au Maroc qu’en France, a-t-elle fait observer, ajoutant que « refermer la fracture territoriale et bâtir la cohésion des territoires est un défi qui est le nôtre ».
Elle a fait savoir dans ce sens qu’en France, la réponse est le nouvel Acte de décentralisation et le Pacte territorial annoncé récemment à l’issue d’un grand débat.
La secrétaire générale de Fondafip, directrice de la Revue française des finances publiques, Marie-Christine Esclassan, s’est félicité à cette occasion du partenariat “particulièrement actif” et “fructueux” marqué du sceau de l’amitié et de la fidélité, liant Fondafip et la Trésorerie générale du Royaume (TGR).
Elle a de même souligné la diversité des thèmes abordés lors des différentes éditions du colloque organisées conjointement depuis 13 ans.
De son côté, le Trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda, a souligné dans son rapport introductif que la réduction des inégalités sociales et spatiales devient aujourd’hui une priorité afin d’entamer une étape nouvelle du modèle de développement.
Parmi les leviers les plus efficaces, selon M. Bensouda, une bonne mise en oeuvre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative est nécessaire, en vue d’une meilleure rationalisation de l’organisation territoriale.
Les finances publiques sont à cet effet, de plus en plus sollicitées en vue de contribuer au développement économique et à la réduction des inégalités sociales et spatiales, a-t-il fait observer.
Il a dans ce sens appelé à une meilleure gouvernance des finances locales pour des services publics de proximité et de qualité, estimant par la même que la réforme du système fiscal marocain passe nécessairement par la réduction effective des incitations fiscales et un réel élargissement de l’assiette imposable.
Le colloque est organisé, deux jours durant, par le ministère de l’Economie et des Finances en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques avec le soutien de la Revue Française de Finances Publiques.
Les débats et les discussions porteront sur trois axes: la Fiscalité locale en tant que variable clé des finances locales, la gouvernance et la gestion des finances locales à l’aune des impératifs de développement local, et le financement des investissements locaux, notamment l’emprunt et les redevances.