Moscou bloque le projet Franco-Émirati de sanctions contre le Mali

La Russie, un allié du Mali, a utilisé son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer mercredi la résolution visant à prolonger les sanctions contre des individus maliens menaçant la paix dans le pays. Cette décision intervient alors que la junte malienne réclamait la levée de ces sanctions. La résolution proposait de prolonger d’un an le régime de sanctions instauré à l’encontre de personnes mettant en danger l’accord de paix de 2015, ainsi que du comité d’experts chargé de les surveiller. Elle avait recueilli 13 voix en faveur, une abstention de la Chine et un vote contre de la Russie.

 

Selon l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, le projet de résolution franco-émirati ne tenait pas compte des préoccupations de la partie malienne. C’est la raison pour laquelle la Russie a décidé de mettre son veto au Conseil de sécurité. Cette décision souligne les relations étroites entre Moscou et Bamako et met en évidence les tensions existantes dans la communauté internationale concernant les sanctions imposées au Mali.

Cette résolution de sanctions visait à maintenir la pression sur les individus responsables de menaces à la paix et à la stabilité du Mali. Elle avait pour objectif de préserver l’accord de paix de 2015, qui avait été signé entre le gouvernement malien et des groupes armés rebelles dans le but de mettre fin au conflit dans le nord du pays. Les sanctions incluaient des mesures telles que le gel des avoirs et l’interdiction de voyager pour les personnes concernées.

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L’opposition de la Russie à cette résolution souligne la complexité de la situation au Mali et les intérêts divergents des acteurs internationaux dans la région. Alors que la Russie considère le Mali comme un partenaire stratégique, la France et les Émirats arabes unis sont préoccupés par la situation sécuritaire dans le pays, en particulier depuis le coup d’État militaire en août 2020.

La junte militaire au pouvoir au Mali avait exprimé à plusieurs reprises sa volonté de voir les sanctions levées, arguant que leur maintien entravait le processus de transition politique dans le pays. Cette transition vise à rétablir un gouvernement civil élu démocratiquement et à mettre fin à l’instabilité politique et sécuritaire.

Les pays qui ont soutenu la résolution ont exprimé leur déception suite au veto russe. Ils insistent sur l’importance de maintenir la pression sur les individus qui menacent la paix et la stabilité au Mali. Ils soulignent également que la levée des sanctions ne doit pas être perçue comme un abandon des efforts pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme dans le pays.

Cette décision du Conseil de sécurité met ainsi en lumière les divergences d’opinions au sein de la communauté internationale concernant les mesures à prendre pour soutenir la transition politique au Mali. La Russie, en utilisant son veto, a exprimé son soutien à la junte militaire au pouvoir, tandis que d’autres pays insistent sur la nécessité de maintenir une pression internationale pour garantir la stabilité et la démocratie dans le pays.

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