Négligence, falsification, manque de matériels de réanimation: les infirmiers de Maradona chargent ses médecins
Les infirmiers qui s’occupaient de Maradona pendant les derniers jours de sa vie ont lourdement chargé ses médecins traitants qui ne « se seraient pas préoccupés » de l’état de santé du défunt.
Dans leurs déclarations devant les juges d’instruction, les deux auxiliaires médicaux ont notamment pointé du doigt l’absence de matériels d’urgence dans la maison de convalescence de Maradona au nord de Buenos Aires et ont affirmé avoir subi des ordres coercitifs pour falsifier des documents sur le décès de la star argentine du football.
L’infirmière Dahiana Gisela Madrid, dont le témoignage a été rapporté par l’agence Telam, a affirmé qu’elle a été la première à vouloir réanimer en vain Maradona le matin du 25 novembre dernier.
Accusée de complicité d’homicide involontaire, elle a été convoquée pour une deuxième séance d’enquête lundi et encourt une condamnation entre 8 à 25 ans de prison.
Gisela Madrid a expliqué aux juges qu’elle a été obligée par son supérieur hiérarchique, lui-même accusé dans cette affaire, de rédiger un rapport dans lequel elle affirme qu’elle avait essayé de prendre le pouls de Maradona, mais que ce dernier avait refusé.
Elle s’est ensuite rétractée en avouant que ce rapport était faux et qu’elle l’avait rédigé à la demande de son superviseur, Mariano Ariel Perroni, un autre des prévenus convoqués devant le juge pour vendredi prochain.
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Son rôle au chevet de Maradona se limitait à lui administrer des médicaments, s’est-elle défendue. « Nous n’avions pas d’oxygène ni de médicaments. C’est pourquoi nous avions pratiqué le bouche-à-bouche » pour ranimer Maradona, a ajouté l’infirmière
Son collègue avec lequel elle se relayait à la garde du défunt, Ricardo Omar Almirón, a lui aussi chargé son superviseur ainsi que le médecin de Maradona et son psychiatre, affirmant qu’aucun des trois prévenus professionnels « n’était préoccupé par la situation cardiologique du ’10’, ni de ses antécédents médicaux ».
Maradona « était atteint de tachycardie. Je l’ai signalé sur la fiche de soins et sur le groupe WhatsApp. Ils ne m’ont pas donné d’indications », a déclaré Almirón, qui a également assuré qu’il n’y avait aucun équipement nécessaire dans la maison pour une situation d’urgence.
L’infirmier a aussi signalé que la fiche de service datée du jour du décès n’a pas été signée par Maradona. Bizarrement après son décès, la fiche portait la signature du défunt.
Après ces déclarations inédites, les autres prévenus seront entendus par les juges d’instructions au courant des deux prochaines semaines, ce qui promet de nouveaux rebondissements dans cette affaire qui tient en haleine les Argentins.
Les magistrats se basent dans leurs interrogatoires sur un rapport d’enquête des experts qui avait indiqué que Maradona avait agonisé pendant 12 heures avant de rendre l’âme.
Le rapport d’autopsie avait conclu à une mort due à un « œdème pulmonaire aigu secondaire et une insuffisance cardiaque chronique exacerbée ».
La commission médicale avait également signalé que Maradona aurait eu de meilleures « chance de survie » si sa maison de convalescence eut été mieux équipée ou si le défunt eut été admis dans une clinique.
Les membres de la commission ont qualifié l’équipe médicale soignante de « déficiente », « téméraire » et « indifférente » au risque certain de sa mort et qu’ils l’ont livré à « son destin« .
( Avec MAP )