Offre Maroc : appel d’offre enfin lancé

Le Royaume a entamé une politique pro-active pour combattre le stress hydrique endémique qui paralyse le Maroc depuis 6 ans par un vaste projet de dessalement de l’eau de mer permettant de fournir de l’eau potable aux ménages marocains. Ce projet est accompagné d’un autre projet de grande ampleur « Offre Maroc » pour le développement de l’hydrogène vert (hydrogène décarboné) et ainsi décarboner l’économie nationale par la transition énergétique.

L’ONEE vient de lancer un appel d’offres pour la réalisation d’une étude détaillée quant au projet de dessalement d’eau de mer dans la région de Rabat. Ces travaux devront comprendre les travaux d’adductions d’eau de mer, l’adduction de l’eau consiste à une conduite des eaux vers des installations de traitement puis de distribution.

L’enveloppe budgétaire allouée à ce projet est de 8,5 millions de dirhams, elle permet aussi de déterminer la capacité de la future station de dessalement d’eau de mer, laquelle dépend de l’analyse du bilan des besoins et des ressources. Cet appel d’offres couvre plusieurs villes du Royaume comprenant Kénitra, Mehdia, Sidi Talbi, Bouknadel, Salé, Rabat, Témara, Skhirat, Bouznika, Ben Slimane, Sidi Yahia Zaer, Tamesna, Ain Aouda, Rommani, même les zones rurales y afférant.

Selon les autorités en charge du projet, ces études ne devront pas dépasser un délai de 14 mois et elles doivent inclure la prise d’eau de mer, la station de dessalement, les réservoirs d’eau dessalée, les ouvrages de rejet des saumures (eau fortement salée dont on extrait le sel par évaporation) ainsi que les adductions d’eau potable vers les villes concernées. Par ailleurs, le ministre de l’eau et de l’équipement, Nizar Baraka, a annoncé le lancement d’autres études, relatives à la réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer à Tanger. Cet ouvrage aura la capacité de produire 70 millions de mètres cubes d’eau dessalée.

Le Royaume a élaboré une stratégie pour 2030, consistant à atténuer le déficit hydrique structurel, par l’édification d’une vingtaine de stations ayant une capacité globale annuelle de 1,3 milliards de mètres cubes d’eaux traitées.

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Cependant, on constate qu’à ce jour, la capacité globale installée des 12 stations existantes de dessalement d’eau de mer s’élève à 179 millions de mètres cubes d’eaux dessalées par an, auxquelles s’ajoutent 37 millions de mètres cubes d’eau issue du dessalement d’eaux saumâtres (eaux fortement salées). Cette capacité de production d’eau dessalée a été renforcée par la production de 110 millions de mètres cubes d’eaux dessalées, au niveau des stations de Safi et de Jorf Lasfar, réalisées par l’Office Chérifien des Phosphates « OCP », afin de fournir les villes de Safi et El Jadida en eau potable et en eau à des fins de production industrielle.

Le patronat prêt à accompagner l’initiative

 A ce chantier de grande ampleur, vient s’ajouter un projet titanesque de relever le défi de la transition énergétique, en effet, l’Offre Maroc pour le développement de la filière hydrogène vert (hydrogène décarboné), a trouvé écho auprès de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans l’accompagnement des entreprises nationales.  Cette politique nationale de réduction de la dépendance énergétique du Royaume a pour principale ambition la décarbonation de son économie.

La gouvernance pilotée par un comité d’investissement devrait permettre l’instauration d’un processus clair dans l’ensemble des étapes du projet. Ce pilotage sera accompagné d’incitation fiscales et douanières et d’une mutualisation des infrastructures notamment les ports, les pipelines, et les stations de dessalement, en s’appuyant sur celles des champions nationaux. C’est le secteur privé national qui bénéficiera en priorité de cette offre en prévoyant des clauses de compensation industrielle avec les acteurs internationaux, pour assurer un transfert de savoir-faire et de technologies vers le tissu industriel national dans une logique de co-développement.

L’Offre Maroc pour le développement de la filière hydrogène vert, a pour ambition de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur de filière hydrogène vert (hydrogène décarboné) en étant adaptée aux besoins des investisseurs. L’objectif principal est de positionner le Maroc en tant qu’acteur compétitif sur cette filière naissante à fort potentiel et maximiser les retombées positives pour le Maroc. Afin d’accompagner ce développement national, l’Etat a identifié un foncier public important, d’environ 1 million d’hectare, accessible et ayant un fort potentiel en matière de production d’hydrogène vert (hydrogène décarboné). En premier lieu, l’Etat met à la disposition des futurs investisseurs un foncier de 300.000 hectares à répartir en lots de 10.000 à 30.000 hectares.

C’est une démarche globale, pragmatique et transparente nécessaire pour la visibilité des investisseurs. En effet, l’hydrogène vert (hydrogène décarboné) est un vecteur énergétique crucial et un catalyseur de la transition énergétique accompagnée d’une croissance durable du Maroc. Cette filière disruptive constitue un tournant pour l’économie marocaine, face aux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et technologiques.

« L’Offre Maroc » s’applique aux projets en amont, par la génération d’électricité à partir d’énergies renouvelables et l’électrolyse, jusqu’à l’aval avec la transformation de l’hydrogène vert en ammonique, méthanol, carburants synthétiques… Cette « Offre Maroc » s’adresse aux investisseurs ou consortiums désirant produire de l’hydrogène vert et ses dérivés destiné au marché domestique ou à l’export ou les deux à la fois. Il y aura aussi l’accompagnement des projets par le développement des compétences via une offre de formation adaptée.

L’Offre Maroc a pour ambition de faire émerger une filière nationale compétitive, et créer de nouveaux emplois dans la production de composants de centrales solaires et de parcs éoliens, d’osmoseurs (dispositif permettant de produire de l’eau considéré comme pure selon le principe de l’osmose inverse) pour le dessalement d’eau de mer, d’électrolyseurs, d’infrastructures énergétiques de transport et de stockage, ainsi que dans plusieurs services.

La transition énergétique est le défi du 21ième siècle que le Maroc doit relever afin de décarboner son économie et pouvoir faire face au changement climatique, qui est d’ailleurs un enjeu mondial pour la survie de l’humanité.

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