Opération russe en Ukraine: Avalanche de réactions, l’économie mal en point

Entre rejets et appels à la désescalade, l’offensive militaire russe contre l’Ukraine a suscité une vague de réactions dans les quatre coins du monde et balloté, collatéralement, le gros des curseurs économiques mondiaux. Le point.

Ce jeudi à l’aube, le président russe Vladimir Poutine a ordonné le lancement d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine pour défendre les séparatistes pro-russes et « démilitariser et dénazifier » ce pays.

Déroulant le motif de cette opération, le Kremlin a précisé qu’elle a pour objectif d’imposer un « statut neutre » à l’Ukraine et que cette offensive durerait le temps nécessaire, dépendamment de ses « résultats » et de sa « pertinence« .

Dans la foulée, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé le début d’une « invasion de grande ampleur« .

Jusqu’à l’heure qu’il est, les forces armées russes ont indiqué avoir détruit 74 installations militaires, dont 11 aérodromes dans le pays, ainsi que 18 stations radar des systèmes de défense antimissile, des déclarations invérifiables.

Les Russes ont conquis un aéroport militaire situé à une quarantaine de kilomètres de Kiev, a concédé, de son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Aussi et d’après Kiev, des forces terrestres russes ont pénétré dans la région de Kiev à partir du Bélarus pour mener une attaque sur des cibles militaires. Des combats sont également en cours près d’un dépôt de déchets nucléaires de l’historique centrale de Tchernobyl.

Côté dégâts humains, au moins 40 soldats et une dizaine de civils ont été tués, à en croire un bilan de Kiev.

Pour sa part, l’armée ukrainienne a affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l’armée russe et tué une cinquantaine « d’occupants russes » dans l’est du pays.

Réagissant à l’opération russe, les Etats-Unis, l’Otan, l’Union européenne, le G7, le Japon, la Finlande et la Turquie, entre autres, ont condamné l’attaque.

Washington a annoncé qu’un projet de résolution sera déposé au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la Russie pour sa « guerre » en Ukraine.

L’UE a, quant à elle, convoqué jeudi l’ambassadeur russe pour exprimer sa « condamnation la plus ferme » de l’invasion « injustifiée » de l’Ukraine.

Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe tient une « réunion extraordinaire » et les dirigeants des 27 pays de l’UE doivent se réunir en sommet dans la soirée. L’Otan prévoit vendredi un sommet en visioconférence.

En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a prévenu que les Occidentaux imposeraient des sanctions « massives » et les « plus sévères jamais mises en œuvre » contre la Russie.

Face aux annonces de sanctions, la Russie a promis une réplique « sévère ». Alliée de Moscou, la Chine a affirmé qu’elle « comprend les préoccupations » de la Russie.

Rappelant que la Chine a toujours respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi « a reconnu le contexte historique complexe et spécial de la question ukrainienne ».

Il a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un mécanisme européen de sécurité équilibré, efficace et durable sur la base du dialogue et de la négociation.

En Amérique latine, plusieurs pays d’Amérique du sud ont exprimé leur « rejet » des attaques de la Russie, appelant à « la suspension immédiate » des hostilités et à une solution diplomatique au conflit.

Néanmoins, le Venezuela, principal allié de Moscou dans la région sud-américaine, garde toujours le silence jeudi en milieu de journée (heure locale), sur le début des hostilités en Ukraine. Le président de ce pays, Nicolás Maduro, avait toutefois exprimé son soutien à la Russie, avant le début des opérations militaires contre l’Ukraine.

Côté économie, l’inquiétude et l’angoisse ont gagné les principales institutions mondiales. En plus concret, la directrice générale du FMI s’est inquiétée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alertant sur « un important risque économique pour la région et le monde », alors même que l’économie mondiale tente de se relever de la crise liée au Covid-19.

« Je suis très préoccupée par ce qui se passe en Ukraine et, avant tout, par les conséquences pour des gens innocents. Cela ajoute un important risque économique pour la région et le monde », a indiqué Kristalina Georgieva dans un tweet.

A la mi-journée, les Bourses internationales ont creusé leurs pertes après le lancement de l’offensive russe, tandis que l’or noir grimpe au-delà des 100 dollars le baril et les investisseurs se jettent sur l’or et la dette souveraine.

Alors que les échanges ont été suspendus à la Bourse de Moscou, où l’indice RTS a cédé 24,5% depuis le début de l’année, les principaux indices européens accusent de fortes baisses. L’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 chutait de 3% à 440,4 points.

A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 régressaient respectivement de plus de 4,3% et 4,2%. A Francfort, le DAX 30 abandonnait 3,8% et, à Londres, le FTSE 100 lâchait 2,5%.

Le trend a été similaire en Asie-Pacifique. L’indice Nikkei a ainsi cédé 1,8% à Tokyo, le Shanghai Composite a baissé de 1,7% et le Hang Seng a perdu 3,2% en fin de séance à Hong Kong. En Australie, l’indice S&P ASX 200 a plongé de 3%.

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street laissent eux aussi attendre une ouverture en territoire négatif, avec des replis de 2% pour les contrats sur l’indice Dow Jones et le S&P 500 et de 2,6% pour celui sur le Nasdaq.

Les marchés mondiaux naviguaient en pleine tempête, avec une chute vertigineuse des Bourses et flambée des matières premières.

Rassurant sur les incidences de l’opération russe, Vladimir Poutine a indiqué que la Russie ne veut pas porter atteinte au système économique mondial, ni en être exclue. « La Russie continue de prendre part à l’économie mondiale, nous ne nous apprêtons pas à lui porter atteinte », a dit Vladimir Poutine devant des représentants russes du monde des affaires réunis sous les ors du Kremlin.

Avec MAP

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