Pharmaciens en difficulté : près d’un tiers risque la cessation d’activité

De plus en plus, la situation des pharmaciens s’empire et reste préoccupante, avec près de 4 000 des 12 000 pharmacies du Royaume qui sont menacées de fermeture. Aujourd’hui, le secteur est fragilisé par les multiples crises inflationnistes que traverse le pays . Malheureusement, les mesures nécessaires tardent à être prises, mettant en péril la survie de nombreuses pharmacies.

Face à une situation de plus en plus tenace, les pharmaciens sont sur le qui-vive, près d’un tiers risque la cessation d’activité. Ce constat découle principalement du faible pouvoir d’achat des citoyens, évoluant dans un marché relativement restreint, où la consommation moyenne par habitant est estimée à 450 à 500 dirhams par mois.

Pourtant, la décision de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire devrait permettre aux pharmaciens de s’engager pleinement dans la réussite de ce projet social. Néanmoins, de nombreux défis attendent encore les professionnels de la pharmacie.

Une des principales problématiques réside dans la vente illégale de médicaments en dehors du circuit normal. Malgré cette situation inquiétante du point de vue sanitaire et même économiques, les sanctions dissuasives pour lutter contre ce fléau, ne sont pas probante. Cette prolifération des pharmacies sans autorisation met en péril la santé des citoyens, qui risquent de se procurer des médicaments contrefaits ou non contrôlés. De plus, le manque de mesures claires pour réguler le secteur pharmaceutique accentue la crise.

Dans ce contexte, les acteurs appellent à une révision des textes régissant leur profession permettrait ainsi de mieux encadrer ces prérogatives et d’élargir le champ d’action des pharmaciens dans le système de santé, d’autant plus que le pays fait face à un déficit de médecins.

Lire aussi : La Russie et la Türkiye envisagent d’accroitre leurs échanges commerciaux

Outre ces défis, les pharmaciens rencontrent également une baisse de leurs revenus depuis l’adoption en 2014 de la réglementation sur la fixation des prix des médicaments au Maroc. Les niveaux de marge bénéficiaire ont été considérablement réduits, impactant directement leur activité. En effet, depuis lors, près de 4 500 médicaments ont vu leur prix diminuer, ce qui a pu satisfaire la population mais a mis en difficulté les pharmaciens qui doivent faire face aux mêmes charges tout en gagnant moins. Cette situation a conduit de nombreux pharmaciens à la fermeture.

Dans ce contexte, les pharmaciens appellent à une libéralisation des prix des médicaments non remboursables par la couverture médicale afin de préserver leurs marges bénéficiaires et d’honorer leurs obligations financières. Ils souhaitent également s’investir davantage dans la prévention et la prise en charge des maladies chroniques, en offrant des services tels que des diagnostics rapides, la substitution des médicaments et une allocation de base pour les soins de garde. Les pharmaciens demandent aux autorités de soutenir leurs propositions et de prendre des mesures efficaces pour combattre le commerce illégal de médicaments en ligne, qui menace également la santé publique.

Cette situation a été mise en évidence lors du récent congrès de l’association des pharmaciens Mpharma, où les professionnels ont exprimé leur volonté de sauver leur métier tout en améliorant les services offerts aux citoyens. Ils se considèrent comme les « gardiens de la santé » et aspirent à un modèle économique spécifique adapté à leur profession. Dans cette optique, ils souhaitent également renforcer leur collaboration avec d’autres acteurs de la santé, tels que les médecins, les infirmières et les techniciens de laboratoire, afin de mener à bien leurs missions et de garantir des services de qualité à la population.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page