Pour parvenir à l’égalité des genres, il faut aller plus vite et plus loin

Tribune

L’égalité des sexes est un droit humain fondamental, une question d’équité et de justice.  C’est le socle d’un monde pacifique et prospère, et un élément essentiel du développement. Elle est également au cœur de l’ambition du Groupe de la Banque mondiale, à savoir créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable.

Cependant, les progrès vers l’égalité des sexes sont au point mort dans de nombreux domaines.  À l’échelle mondiale, les taux de participation des femmes au marché du travail stagnent depuis 30 ans, une femme sur trois est victime de violences de genre et l’accès des femmes aux opportunités économiques et aux postes de direction reste limité dans de nombreux pays.

L’égalité entre les hommes et les femmes est menacée dans le monde entier et les progrès durement acquis sont en train d’être réduits à néant. Les normes, les comportements et les mentalités sexistes sont profondément enracinés et exacerbent les difficultés. Les crises, en particulier les pandémies, le changement climatique et les déplacements forcés ont eu un impact disproportionné sur les filles, les femmes et les minorités sexuelles et de genre.

Or, l’élimination des obstacles à l’égalité entre les hommes et les femmes stimule la productivité économique, réduit la pauvreté, renforce la cohésion sociale et améliore le bien-être des générations actuelles et futures. Ainsi, réduire les disparités d’emploi entre les femmes et les hommes pourrait entraîner une augmentation de 20 % du PIB par habitant à long terme (a). En outre, les faits démontrent de plus en plus que la participation des femmes à la lutte contre le changement climatique se traduit par de meilleurs résultats en matière de gouvernance des ressources, de préservation de l’environnement et de préparation aux catastrophes.

Le secteur public ne peut à lui seul lever les obstacles auxquels se heurtent les femmes. Le soutien durable du secteur privé et de la société civile est donc primordial si nous voulons parvenir à l’égalité des sexes de notre vivant. Il est indispensable de réaliser des progrès conséquents à tous les niveaux, tant dans le secteur public que dans le privé, et aussi bien dans les lois et politiques nationales que dans la vie personnelle.  Cela suppose un engagement durable et général, ainsi que le financement de solutions fondées sur des données probantes, un impératif particulièrement problématique dans le contexte mondial actuel de croissance atone et d’augmentation de la pauvreté.

Des idées pour aller de l’avant

Au sein du Groupe de la Banque mondiale, nous avons réfléchi à la manière de progresser et d’accélérer le rythme du changement dans les secteurs public et privé, en nous appuyant sur l’expérience et les enseignements tirés de la mise en œuvre de notre première stratégie commune pour le genre et l’égalité des sexes (2016-2023) (a). C’est dans ce cadre que nous avons lancé l’année dernière la campagne #AccelerateEquality (a), de manière à faire le point, sensibiliser et apprendre de nos partenaires quels sont les obstacles et les réussites. Une campagne qui est venue marquer le dixième anniversaire d’une publication phare : le Rapport sur le développement dans le monde consacré à l’égalité des genres.

La nouvelle stratégie du Groupe de la Banque mondiale en matière de genre (2024-2030) (a) entend mettre en avant l’ambition résolue d’accélérer l’égalité entre hommes et femmes pour un avenir durable, résilient et inclusif, en accord avec l’évolution de notre institution.

Cette nouvelle stratégie a trois objectifs principaux :

  1. garantir un bien-être essentiel en mettant fin aux violences de genre et en valorisant le capital humain ;
  2. ouvrir et élargir les perspectives économiques en améliorant l’égalité d’accès à des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, à des actifs économiques et à des services importants tels que la santé, le numérique et la mobilité ;
  3. impliquer davantage de femmes en tant que fers de lance d’un avenir durable, résilient et inclusif.

La nouvelle stratégie réaffirmera l’engagement du Groupe de la Banque mondiale en faveur de la non-discrimination, de l’inclusion et de l’égalité des chances, y compris pour les minorités sexuelles et de genre.  Elle tiendra compte des difficultés rencontrées par les hommes et les garçons ainsi que des vulnérabilités résultant de l’intersection entre genre, pauvreté, appartenance ethnique ou handicap. Elle proposera d’associer les hommes et les garçons à la résolution des problèmes qui leur sont propres et de ceux qui nuisent à l’égalité des sexes.

Pour favoriser le changement en la matière, le Groupe de la Banque mondiale innovera, apportera des financements et encouragera l’action collective en exploitant ses avantages comparatifs. Le monde a besoin de solutions fondées sur des données  et des éléments probants, à l’instar de nos évaluations d’impact  et travaux thématiques sur l’action à mener . Il est essentiel de trouver, répartir et mobiliser efficacement des ressources, dans et à travers les secteurs public et privé, en particulier en cette période de contraintes budgétaires. Et l’accélération des progrès vers l’égalité des sexes nécessitera un engagement collectif concerté avec les acteurs du public et du privé, la société civile et les agences internationales.

Aucun pays, aucune communauté, aucune économie ne peut réaliser son potentiel ou relever les défis du XXIe siècle sans la participation pleine et égale de chacun.  Le Groupe de la Banque mondiale abordera ces enjeux complexes avec réalisme et un engagement à long terme, en agissant de concert avec ses partenaires pour un monde plus égalitaire et plus prospère pour tous. Nous vous invitons à prendre connaissance de la stratégie proposée et à nous faire part de vos commentaires avant son lancement en 2024.

Source Banque mondiale

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