Précarité : plus de 75 % des travailleurs du secteur privé dans une situation volatile

La précarité généralisée des travailleurs du secteur privé constitue un sujet préoccupant, comme le souligne un rapport récent de l’Observatoire marocain des micros, petites et moyennes entreprises (OMTPME). Selon les données issues de ce rapport, plus de 75 % des employés du secteur privé au Maroc se trouvent dans une situation volatile, percevant des salaires insuffisants pour faire à l’inflation. En effet, leur rémunération mensuelle est inférieure à 4 000 dirhams, selon le rapport.

D’après les chiffres précis présentés dans le rapport de l’OMTPME, il en ressort que 75,8 % des employés inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), touchent des salaires inférieurs à 4 000 dirhams par mois. Cette situation alarmante affecte particulièrement 44 % des travailleurs qui perçoivent moins de 2 800 dirhams par mois. Les 31,8 % restants gagnent entre 2 800 et 4 000 dirhams.

L’analyse des données permet également d’observer que seulement 11 % des employés du secteur privé marocain ont un salaire mensuel situé entre 4 000 dirhams et 6 000 dirhams. Les travailleurs bénéficiant d’une rémunération mensuelle de 6 000 à 10 000 dirhams ne représentent que 6,6 % de l’ensemble des employés.

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La problématique des bas salaires s’étend également à la tranche supérieure. Les travailleurs touchant des salaires compris entre 10 000 et 20 000 dirhams ne représentent que 3,9 % de la population active, tandis que ceux perçoivent plus de 20 000 dirhams ne constituent qu’une modeste part de 2,6 %.

Ces chiffres inquiétants mettent en lumière les profondes inégalités salariales qui persistent au sein de la société. Cependant, ces disparités ne se limitent pas seulement au secteur privé, mais existent également entre les différents secteurs d’activité. En effet, selon un rapport antérieur publié par le magazine l’Economiste, les employés du secteur privé au Maroc gagnent en moyenne moins que leurs homologues du secteur public. Le salaire brut moyen dans le secteur privé s’élève à 5 292 dirhams par mois, tandis que dans le secteur public, il atteint 8 237 dirhams.

Selon le rapport, les inégalités salariales sont exacerbées par d’autres facteurs tels que le genre, la localisation géographique (urbain vs rural) et la catégorie professionnelle. Au Maroc, les écarts de rémunération entre hommes et femmes demeurent significatifs, tout comme les disparités salariales entre les zones urbaines et rurales. De plus, certaines régions du pays sont confrontées à des difficultés économiques plus prononcées, ce qui se traduit par des salaires encore plus faibles pour les travailleurs de ces régions.

Face à cette réalité alarmante due à plusieurs facteurs, le gouvernement, dans plusieurs occasions comme le dialogue social, tente d’expliquer des mesures pour combattre la précarité généralisée dans le secteur privé. De leur côté, les syndicats revendiquent une nouvelle élaboration de politiques pour des salariales équitables, la promotion de la formalisation des contrats de travail, ainsi que le renforcement des mécanismes de protection sociale pour garantir des conditions de vie décentes pour tous les travailleurs. De plus, ils appellent le gouvernement à favoriser le dialogue entre les employeurs et les travailleurs afin de trouver des solutions concrètes pour améliorer la situation.

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