Présidentielle du 25 février au Sénégal: un scrutin sans le chef d’Etat sortant, une première dans l’histoire du pays

Qui succèdera à Macky Sall ? Après la décision du président sénégalais de ne pas se présenter à l’élection du 25 février en 2024 pour un 3e mandat, tout reste ouvert.

Le Sénégal organise pour la première fois une élection présidentielle sans la participation du président sortant. Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019, avait déclaré début juillet qu’il ne se représentera pas en février 2024, notant que sa décision a été « longuement et murement réfléchie », bien que, insiste-t-il, il ait le droit de briguer un nouveau mandat.

Il a choisi en juillet 2023 l’actuel Premier ministre Amadou Bâ, un ancien ministre des Affaires étrangères et des Finances, pour lui succéder, un choix qui a été contesté par quelques responsables de la majorité dont l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne et l’ex-ministre Aly Ngouille Ndiaye qui d’ailleurs figurent parmi les 20 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié le 20 janvier courant la liste définitive de 20 candidats à la présidentielle du 25 février. Quatre-vingt-treize dossiers de candidature avaient été déposés au greffe du Conseil constitutionnel. Deux opposants notables sont absents sur la liste définitive à savoir Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, et Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade.

La liste comprend le candidat du camp présidentiel, Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, présenté comme le candidat de substitution d’Ousmane Sonko.

Recevant mercredi dernier au Palais présidentiel des candidats non retenus sur la liste définitive, le chef de l’Etat a invoqué l’impossibilité pour lui de faire réexaminer par le Conseil constitutionnel les dossiers de candidature à l’élection présidentielle déjà rejetés par cette institution, dont les décisions «ne sont susceptibles d’aucune voie de recours».

«La Constitution […] dispose que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours», a répondu Macky Sall aux membres d’un collectif de candidats contestant le rejet de leur candidature.

Les décisions du Conseil constitutionnel «s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles», leur a rappelé le chef de l’Etat sortant.

Plusieurs personnalités, dont les anciens ministres Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio et Alioune Sarr, faisaient partie des personnes reçues en audience par Macky Sall, au nom du collectif de candidats contestant le rejet de leur dossier par le Conseil constitutionnel.

C’est la première fois que le Sénégal organise une présidentielle avec autant de candidats malgré le filtre du parrainage, a déclaré aux médias le juriste constitutionnaliste Babacar Guèye. Le nombre définitif de candidats retenus était de cinq lors de la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall et dans laquelle Ousmane Sonko était arrivé troisième.

En 2019, cinq candidatures avaient été validées sur 27 maintenues. Beaucoup avaient jeté l’éponge notamment en raison des nouvelles règles de parrainages. En 2012 par contre, seules 3 candidatures ont été déclarées irrecevables et 14 validées par le Conseil constitutionnel.

Les observateurs et les analystes estiment qu’en février 2024, la course à la présidentielle reste ouverte, du fait que le président sortant ne se présente pas, ce qui constitue un fait inédit dans l’histoire politique du Sénégal.

A signaler que la question de la possible participation de Macky Sall à ce scrutin a longtemps été une source de crispation politique avec la contestation d’une partie de l’opposition contre un éventuel 3e mandat.

Les Sénégalais sont appelés aux urnes le 25 février 2024 pour élire le cinquième président de l’histoire du pays, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.

La campagne officielle pour ce scrutin va démarrer le 4 février pour s’achever le 23 du même mois.

Le ministre sénégalais de l’Intérieur Sidiki Kaba, a souhaité que cette élection se passe dans la paix et la stabilité, ‘’comme ça a été toujours le cas au Sénégal’’, ‘’afin que le lendemain, tout le monde aille travailler dans la paix et le calme’’.

Le verdict à travers les urnes pour la continuité ou le changement sera prononcé le dimanche 25 février.

Avec MAP

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