Prêt à porter : Les marques internationales très chères au Maroc
Par Doha Khaoulani
Au Maroc, les tarifs affichés sur les vêtements de marques internationales engendrent plusieurs questionnements. En effet, cette différence par rapport aux couts pratiqués à l’étranger s’explique par une multitude de facteurs, notamment, les droits de douane, les frais logistiques…
Les franchises de grandes enseignes de prêt à porter impose des prix exorbitants pour leurs articles, contrairement à celles de l’étranger. L’exemple de la marque Zara est le plus éloquent, où une veste Zara est vendue au Maroc à 2000 dirhams, alors qu’en Espagne, son coût ne dépasse pas 150 euros (1400 dirhams). Chez Bershka, aussi, des baskets affichées à 70 euros (690 dirhams) sont vendues au Maroc au prix de 899 dirhams, selon certains médias. C’est le cas aussi pour les marques turques telles que LC WAIKIKI et DEFACTO.
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Cet écart remarquable est dû à plusieurs facteurs, parmi lesquels le taux de change, le loyer, les coûts logistiques et les impôts. Dans ce sens, les droits de douane étaient de 25% sur les importations de franchises, cependant, afin de pousser les marques à se fournir localement, le gouvernement a décidé de faire augmenter les droits de douane à 40%, en 2020, ce qui a provoqué une élévation de taxes sur les consommateurs, d’où la baisse des ventes. Par ailleurs, pour une meilleure gestion, la loi de finance 2024 va baisser ces droits de douane de 40% à 30%.
Un autre aspect à considérer réside dans la dimension des quantités. Avec des réseaux de distribution comprenant plusieurs centaines de points de vente et des chiffres d’affaires substantiels, les marques de prêt-à-porter en Europe ont la possibilité de réduire considérablement leurs prix en exploitant les volumes de vente, ce qui les placent à des niveaux de concurrence particulièrement agressifs. En revanche, au Maroc, le marché demeure restreint, ce qui entrave la capacité à amortir les coûts fixes.
Les disparités tarifaires entre le Maroc et d’autres marchés ouvrent des perspectives majeures pour l’épanouissement du secteur textile national. Une impulsion ciblée de la part de l’État pourrait non seulement catalyser la naissance de nouvelles marques locales, mais aussi inciter un plus grand nombre d’entrepreneurs à investir dans cette industrie.