Économie: Bilan 2023 entre essor et préoccupations

L’année 2023 restera dans les annales économiques du Maroc comme une période d’incertitude surmontés et de réussites. Malgré des problèmes climatiques persistants et des soubresauts géopolitiques, plusieurs secteurs clés ont vécu une année faste. Retour sur les grands moments qui ont marqué cette année économique.

L’année 2023 a été riche en événements et en décisions économiques pour le Maroc, qui a su faire preuve de résilience face à un contexte difficile. Malgré la sécheresse, l’inflation et les tensions internationales, le royaume a enregistré des performances remarquables dans les secteurs de l’industrie automobile et du tourisme, tout en poursuivant ses réformes structurelles.

Tourisme : une année record

Le secteur touristique marocain a connu une année exceptionnelle en 2023, malgré la persistance de la crise sanitaire et les turbulences géopolitiques. Selon les données de l’Observatoire du Tourisme, le Maroc a accueilli plus de 13,2 millions de touristes à fin 2023, soit une progression de 36% par rapport à la même période de 2022. Les recettes touristiques ont également bondi de 39% par rapport à janvier 2019, pour atteindre 8,2 milliards de dirhams.

Ce succès s’explique par la diversification des marchés émetteurs, avec l’arrivée massive de touristes israéliens, britanniques, espagnols et italiens, attirés par la richesse culturelle, la qualité de l’offre hôtelière et la stabilité politique du Maroc. Le ministère du tourisme a salué 2023 comme une année de rupture pour le secteur, qui a affiché des taux de croissance à deux chiffres dans toutes les principales destinations.

Industrie : un secteur dynamique mais fragilisé

Au cours du troisième trimestre de 2023, le secteur secondaire a enregistré des évolutions contrastées, avec une stabilité de la production dans l’industrie manufacturière et l’industrie environnementale, ainsi qu’une augmentation de la production dans l’industrie extractive, le secteur énergétique et la construction. L’économie marocaine a subi une pression croissante résultant de chocs d’offre concurrents : une sécheresse sévère conjuguée à une hausse des prix des matières premières, ayant alimenté l’inflation. Le taux de croissance du PIB réel est passé de 7,9 % en 2021 à 1,2 % en 2022, tandis que le déficit du compte courant est passé de 2,3 % à 4,1 % du PIB.

Certains secteurs industriels ont connu une croissance notable au cours du deuxième trimestre 2023, notamment la fabrication de produits métalliques, de machines et d’équipements, la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique, ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques. Depuis le début du mandat du gouvernement actuel, le secteur industriel a créé plus de 100 000 emplois nets et a réussi à récupérer tous les emplois perdus en raison de la crise sanitaire. De plus, ce secteur a attiré d’importants investissements directs étrangers (IDE), notamment dans l’industrie automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables.

En 2023, le Maroc s’est classé au 66e rang sur 152 pays dans l’Indice de Performance Compétitive de l’Industrie (IPC) établi par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Le pays a obtenu un score de 0,035, inférieur à la moyenne mondiale de 0,061, mais supérieur à la moyenne régionale de 0,027.

L’agriculture impactée par la sécheresse

En ce qui concerne l’agriculture, la superficie cultivée a augmenté de 2,8 % par rapport à la saison précédente, atteignant 3,57 millions d’hectares pour l’année. Cependant, le rendement moyen national a été affecté par les faibles précipitations, se situant à seulement 15 quintaux par hectare (Qx/Ha). La production de céréales se décompose en 29,8 millions de quintaux (Mqx) de blé tendre, 11,8 Mqx de blé dur et 13,5 Mqx d’orge.

Par ailleurs, selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a augmenté de 3,6 % en novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette hausse marque un ralentissement de l’inflation pour le deuxième mois consécutif, après une baisse observée en octobre, où l’inflation atteignait 4,3 %. Cette augmentation est principalement due à la hausse de l’indice des produits alimentaires, enregistrant une progression de 7,6 %, ainsi que de celui des produits non alimentaires, connaissant une croissance de 0,7 %.

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