SAMIR : Optimium tente de redonner vie à l’industrie

La SAMIR a récemment reçu une offre de location-gérance de la part de la société marocaine Optimium, ainsi que deux propositions de pétroliers étrangers pour la location des bacs de stockage. En effet, huit ans après le début de sa liquidation en mars 2016, la Société Marocaine de Raffinage tente de se remettre à flot en restructurant l’entreprise, qui fut jadis un fleuron de l’industrie marocaine.

Depuis mars 2016, la compagnie SAMIR est en liquidation. La Société Marocaine de Raffinage met un terme à la mauvaise gestion et au pillage des actifs de la société, ainsi qu’à son endettement excessif, dans le but de préserver l’équilibre économique du pays, les droits des travailleurs et des créanciers, et les multiples avantages apportés par les industries de raffinage de pétrole.

Après huit ans d’efforts, il est devenu évident que les objectifs fixés par le tribunal étaient inatteignables. Des difficultés internes et externes, notamment l’arrêt prolongé de la raffinerie et les coûts de réhabilitation élevés, ont entravé les progrès de la procédure judiciaire. Autrefois fleuron de l’industrie pétrolière marocaine, la SAMIR a été contrainte à l’arrêt, principalement à cause de la mauvaise gestion et de la dilapidation des actifs. Cette situation résulte de multiples facteurs, dont une privatisation précipitée et un manque de surveillance adéquate.

La cession de la société à des intérêts privés, sans un cadre strict de contrôle, a permis à certains acteurs de profiter indûment des ressources de la SAMIR, contribuant ainsi à sa chute. Depuis la grève de 1989, la privatisation de la SAMIR s’est avérée être une erreur. Son sauvetage dépend maintenant d’une décision politique du Royaume.

Il est clair que le tribunal de commerce seul ne peut pas rétablir la société, car sa cession est intrinsèquement liée à la politique énergétique de l’État. Devant cette impasse, les anciens employés lancent un appel solennel pour préserver l’intérêt national et agir en faveur de la souveraineté énergétique du pays.

Le jugement a été rendu le jeudi 2 avril 2024. Le tribunal de commerce a prolongé l’activité de la SAMIR, assurant la continuité du raffineur en liquidation pour au moins trois mois supplémentaires.

L’exploitation prolongée vise à éviter le morcellement de l’entreprise et sa vente par lots, l’objectif étant de favoriser une cession globale à un tiers pour relancer l’activité de la raffinerie.

Le syndic, chargé de la liquidation, a récemment reçu une proposition de « location-gérance avec option d’achat » de la part d’une entreprise marocaine nommée Optimium. La location-gérance, qui est une forme de gérance libre, est l’une des options envisagées par le tribunal pour résoudre le dossier de la SAMIR.

Ce mécanisme permet à une société de gérer la raffinerie en échange d’une redevance locative, générant plusieurs revenus qui permettent d’entretenir l’outil de production et de le relancer avant sa cession dans des conditions optimales.

Entre 2020 et 2021, une société d’Azerbaïdjan et un groupe émirati s’étaient positionnés pour la reprise en location-gérance, mais leurs dossiers avaient été rejetés. La relance du raffinage, basée sur les bacs de stockage de la SAMIR, suscite l’intérêt des investisseurs.

Depuis deux ans, la société marocaine BGI Petroleum exploite en location un bac du terminal 2. Ce contrat permet à la SAMIR de générer environ trois millions de dirhams mensuels pour assurer temporairement sa survie.

BGI Petroleum ne compte pas s’arrêter là et souhaite louer d’autres bacs de stockage. Les importantes capacités du raffineur attirent des pétroliers de dimension internationale. BB Energy et Vivo Energy ont récemment manifesté un intérêt concret pour un bail portant sur les citernes.

La location n’est pas l’unique source de revenus pour la SAMIR. En effet, le raffineur perçoit encore périodiquement des dividendes versés par des filiales, Salam Gaz est l’exemple le plus rentable (3 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et un résultat net de 222 millions de dirhams en 2019). Ces revenus servent à financer diverses dépenses de la SAMIR, notamment les salaires des employés encore en poste, les travaux d’entretien ou les frais juridiques.

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